Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida en collaboration avec les ministères en charge de la solidarité, celui des finances ainsi que le ministère des Affaires de la Communauté est- africaine, organise du 12 au 14 février 2024, un dialogue national de haut niveau sur le financement de la santé. Les cérémonies d’ouverture étaient rehaussées par la présence du Vice-président de la République, Prosper Bazombaza.
Au cours de ce dialogue, les différentes parties prenantes échangent sur les sources et mécanismes actuels de financements de la santé, identifient les défis et dégagent les priorités et les actions de réformes du financement de la santé.
Dans son discours d’ouverture, le Vice-président de la République, Prosper Bazombaza a fait savoir que le Burundi, à l’instar des autres pays africains et de la sous-région, est confronté à de nombreux défis pour fournir des soins de santé adéquats à la population. Conscients de cette situation, les chefs d’Etat africains, au cours de leur réunion tenue en 2019 à Addis-Abeba en Ethiopie, se sont engagés à améliorer le financement domestique de la santé en Afrique, en investissant davantage dans le système de santé », a-t-il précisé.
Bazombanza a précisé que le président de la République, Evariste Ndayishimiye a entamé un chantier dans le domaine sanitaire en vue de protéger la population burundaise:
« C’est le lancement notamment de la campagne de construction des hôpitaux communaux. Une mesure qui est intervenue pour soulager la population qui devait parfois parcourir plusieurs kilomètres pour accéder à des soins de santé nécessitant des médecins. A ce jour, 74 hôpitaux communaux sur 116 ont été déjà construits, soit un taux de réalisation de 63,79%. L’augmentation des ressources nationales pour le financement durable de la santé vers la Couverture sanitaire universelle qui a été une priorité», a-t-il ajouté.
Malgré les efforts du gouvernement, les défis restent visibles
Bazombaza a, cependant, signalé que même si en terme de pourcentage, le Burundi reste en deçà des engagements d’Abuja d’allouer 15 % du budget national à la santé, les ressources nationales ont progressivement augmenté d’année en année pour répondre aux besoins de l’investissement dans les soins de santé, de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et celles qui accouchent, ainsi que les retraités de l’Etat. Il en est de même pour la prise en charge gratuite dans toutes les formations sanitaires publique des affections préoccupantes, telles que le VIH /sida, la tuberculose et les médicaments de première intention pour le paludisme.
Malgré ces efforts, a affirmé M Bazombaza, de nombreux défis persistent encore. Il s’agit, entre autres, de difficultés d’absorption des budgets externes et internes, les inégalités géographiques et de la faiblesse de la couverture de la protection sociale.
Pour faire face à tous ces défis, le Vice- président de la République a indiqué que le gouvernement du Burundi a défini une série d’orientations stratégiques s’inspirant du Plan national de développement (PND) 2018-2027, des Objectifs du développement durable et de la Vision Burundi 2040-2060 qui a pour finalité l’amélioration des conditions de vie et du bien-être et la réduction des inégalités.
C’est dans ce cadre que M. Bazombaza a interpellé tous les intervenants en matière de santé à s’engager d’avantage dans la mobilisation des ressources financières dans le but d’améliorer les conditions de vie sanitaire de la population burundaise.
La garantie du soutien des partenaires dans le secteur de la santé
Le chef de fil des partenaires au développement et représentant résidant de l’OMS au Burundi, Crespin Xavier a fait savoir qu’investir dans la santé est également essentiel pour réduire la pauvreté et encourager la croissance économique. Il a précisé que l‘augmentation des ressources domestiques pour le financement est cruciale pour progresser vers la couverture sanitaire universelle.
Il a, cependant, indiqué qu’il ne suffit pas d’avoir un financement suffisant, il faut aussi s’assurer que les ressources allouées soient utilisées de manière efficace et efficiente en assurant l’équité contributive afin d’éviter des dépenses appauvrissantes.
Il a pour ce faire réaffirmé l’engagement des partenaires au développement du Burundi pour leur soutien dans le processus de mise en œuvre des décisions et réformes qui seront issues dudit dialogue pour la santé et le bien-être de la population.
Rose Mpekerimana