
Selon M. Shingiro, le travail de régulation du mouvement de population se fait à travers la signature des accords avec les pays de destination dans le but de permettre aux jeunes burundais en quête du travail à l'étranger d'y aller avec au moins une protection légale et sociale (Photo Claude Hakizimana)
Le Burundi a emprunté la voie officielle de la signature des accords concernant la migration de la main d’œuvre burundaise en vue de permettre aux jeunes burundais en quête du travail à l’étranger d’y aller avec au moins une protection légale et sociale. Le pays en tire profit car les recettes s’évaluent à environ six milliards de FBu et cinq millions de dollars américains jusqu’au mois de mars dernier. Cela ressort de la Journée portes ouvertes du ministère en charge des affaires étrangères qui a eu lieu le 7 mai 2024.
Lors des cérémonies de la Journée portes ouvertes organisée par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération au développement, différentes thématiques ont été développées parmi lesquelles la contribution de la Politique de la promotion de l’emploi des travailleurs migrants au développement du Burundi. Et là, des explications ont été données afin que les participants comprennent au moins ce que le Burundi gagne de ce mouvement.
Dans son intervention, le ministre en charge des affaires étrangères, Albert Shingiro, a indiqué que les mouvements de la population ont toujours existé dans le monde. Avant, les jeunes burundais partaient clandestinement à l’étranger à la recherche de l’emploi sans aucune protection légale et sociale. Certains d’entre eux étaient victimes des abus dus à ce genre de «trafic illicite des travailleurs migrants burundais» dans les pays de destination. «N’étant pas capable de stopper ce mouvement, la seule solution qui était à notre disposition était de réguler ce mouvement», a-t-il signalé.
Apprendre de l’expérience des autres pour se mettre sur la bonne voie
Le ministre Shingiro a laissé entendre que ce travail de régulation du mouvement de la population se fait à travers la signature des accords avec les pays de destination dans le but de permettre aux jeunes burundais en quête du travail à l’étranger d’y aller avec au moins une protection légale et sociale. «C’est une nouvelle expérience au Burundi, certes, mais nous sommes sur le bon chemin», s’est réjoui M. Shingiro, tout en appréciant les réalisations dans ce domaine. Il a, en outre, mentionné que des équipes burundaises sont envoyées aux pays qui ont plus de l’expérience en la matière que le Burundi afin d’«apprendre de leur expertise, de leurs leçons apprises, d’apprendre de leurs obstacles et de leur succès» pour se mettre sur la bonne voie.
La migration de la main d’œuvre présente des avantages
Concernant l’impact budgétaire chiffré de la migration de la main d’œuvre, la directrice de la promotion de l’emploi et des migrants au ministère ayant les affaires étrangères dans ses attributions, Domitile Ndikuriyo a indiqué, dans ses réponses aux questions des participants, que les recettes en provenance de cette migration des travailleurs burundais proviennent de différents niveaux. Mme Ndikuriyo a cité notamment l’achat de licence pour les agences de recrutement, l’achat de documents de voyage, l’impôt payé par l’agence de recrutement pour chaque migrant qui sort, les transferts de frais de recrutement en provenance des pays des employeurs, etc. Jusqu’au 18 mars 2024, les recettes s’évaluent à environ six milliards de FBu et cinq millions de dollars américains, a indiqué la directrice en charge de l’emploi et des migrants.
Claude Hakizimana