
Tous ces braseros peuvent utiliser les charbons produits par « Makimbu » à base de palmiers à huile. (Photo Eliane Nduwimana)
L’entreprise dénommée Makimbu Makara kigazi mbabura burundi) fondée par Eric Ndayikeza, un entrepreneur dans le secteur des énergies renouvelables, transforme des jantes de voitures hors d’usage en braseros et utilise les écorces de noix de palmiers à huile pour produire du charbon. Une innovation qui vise à ralentir la déforestation et à préserver l’environnement au Burundi.
La société Makimbu (Makara Kigazi Mbabura Burundi) dont le slogan est «Igitangaza: igiti kivamwo amakara kiticiwe », met en œuvre deux projets interconnectés. Le premier vise à produire du charbon à partir des écorces de noix de palmiers à huile. Le second concerne la fabrication locale de braseros de différentes sortes, t à partir de jantes de voitures hors d’usage. Cela permet de donner une seconde vie à ces matériaux et de les rendre compatibles avec le charbon produit par Makimbu.
Des braseros à charbons écologiques
Ces braseros produits par Makimbu sont de deux sortes. Il y a ceux qui peuvent être couramment utilisés dans les ménages et ceux qui disposent d’un système de four. « Ces derniers sont souvent utilisés pour les grillades et possèdent également un système de four, ce qui permet de cuire des gâteaux », explique-t-il en montrant un grand brasero dans lequel il grille les viandes pour sa démonstration. Concernant la durabilité de ces charbons, M. Ndayikeza a informé qu’ils sont bien plus efficaces que les charbons de bois. Ces braseros disposent également d’un système de réglage du feu. Tous ces braseros peuvent utiliser les charbons produits par « Makimbu » à base de palmiers à huile.
Comme l’a signalé Ndayikeza, pour ceux qui habitent dans une région où il n’y a pas de palmiers à huile, ces braseros restent toujours utiles. « Après avoir épluché des bananes, des pommes de terre, des patates douces ou des maniocs, il faut laisser leurs écorces sécher et les utiliser comme charbon dans ce brasero », explique-t-il. Les écorces de café peuvent également être utilisées comme substituts aux charbons de bois avec ces braseros.
Le bois de cuisson produit par Makimbu provient des coques de noix de palmier à huile
Selon Ndayikeza, les Burundais pensent souvent qu’il faut abattre des arbres pour produire du charbon. Eux, ils ont une approche différente. « Le charbon que nous produisons provient des coques de noix de palmier à huile », explique-t-il. Cette méthode permet de valoriser des produits souvent considérés comme des déchets.
Signalons qu’environ 90 % des ménages burundais utilisent du bois ou du charbon de bois pour la cuisson, ce qui constitue une grande ménace à l’environnement.
Eliane Nduwimana