La Commission vérité et réconciliation (CVR) a procédé le mardi 27 juillet 2021, au lancement de ses activités en mairie de Bujumbura. Le but est d’clairer la vérité c’est explorer toutes les facettes de la réalité en ce qui concerne les fosses communes réelles qu’on peut fouiller et sur lesquelles sont érigés des bâtiments dans le périmètre de la ville de Bujumbura et ses alentours, a expliqué le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye.
Le président de la CVR a demandé à toute personne qui serait au courant de la localisation géographique des fausses communes de renseigner la CVR. « Nous avons besoin de les connaître pour que nous puissions y travailler, les fouiller, les exhumer, a-t-il souligné. Par ailleurs, il a demandé que les populations qui connaissent les personnes d’un âge avancé qui peuvent témoigner sur les violences de 1972 de les présenter à la CVR. Cependant parmi ces témoins, les uns sont peut-être en mairie de Bujumbura, les autres ont dû déménager vers les provinces de l’intérieur du pays. Mais, il y a des Burundais affectés par la crise de 1972, qui ont choisi de s’exiler à l’étranger, les adultes mais aussi leurs enfants.
M.Ndayicariye a fait savoir que la CVR va consulter les institutions comme les écoles, la Justice, la Fonction publique, l’Armée, l’INSS, l’ONPR et les écoles secondaires (ETS Kamenge, ex-Athénée royale) parce que dans ces dernières, des élèves et enseignants ont été tués. « Nous avons les écrits qui nous donnent les premières informations sur les élèves et les enseignants tués. Nous faisons cet exercice comme nous l’avons fait à Bururi et ailleurs », a souligné Pierre-Claver Ndayicariye, président de la CVR.
Une mission de salut communautaire
Pour le président de la CVR, la tâche de la commision est immense mais possible, elle est vaste, mais c’est une mission de salut communautaire. « La vérité longtemps cachée aux Burundais, vieille de 49 ans c’est celle là sur laquelle nous sommes en train de travailler, les violations massives des droits de l’Homme en 1972. Nous aurons aussi à travailler sur d’autres crises, violences, mais dans la loi, nous devons reculer, et revisiter les crises de 1965, 1969, , 1971, les premières années de l’indépendance, la présence belge et allemande, les années du royaume pour un peu comprendre les péripéties qui nous conduisent régulièrement vers les crises violentes qui endeuillent les familles ».
Il y a des fosses communes renseignées en mairie de Bujumbura. Lorsque nous travaillons, nous quittons ce concept et nous évoluons vers les fosses communes vérifiées et confirmées. C’est pour cette raison que nous demandons aux Burundais de la mairie de Bujumbura de se déplacer avec nous et de nous dire, voici la localisation précise de la fosse commune dont je vous ai parlé, a précisé le président de la CVR.
“Nous sommes là pour travailler avec l’appui de la communauté nationale et les pouvoirs publics. Nous sommes sur le chantier de 1972, et nous allons évoluer vers d’autres chantiers. Nous voulons une vérité inclusive qui embrasse toutes les crises et qui libèrent les communautés, les familles, les veuves et les orphelins,” a conclu M.Ndayicariye.
Yvette Irambona