Sous les auspices du Premier ministre burundais Nestor Ntahontuye, la Cellule nationale de renseignement financier (CNRF) a organisé, le mardi 02 décembre 2025 à Bujumbura, une conférence nationale sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Les voleurs du trésor public utilisent beaucoup d’efforts dans le blanchiment d’argent et la collaboration entre eux, d’où la nécessité de la synergie gouvernementale et populaire dans la lutte du blanchiment d’argent et financement du terrorisme.

Dans son allocution, Nestor Ntahontuye indique que les blanchisseurs d’argent ont diverses voies, multiples plans d’actions et de sécurisation de leurs investissements à base des capitaux issus du vol du trésor public et des ressources nationales. La lutte contre LBC/FT est un combat non-négligeable pour chaque Burundais car, le blanchiment d’argent est une menace, un obstacle à la relance économique, à la sécurité nationale et sociale du pays.
« Posséder de l’argent illicite dont les voies d’accès restent floues ou cachées est classé parmi les infractions de vol exagéré portant atteinte à l’économie nationale. Cet argent peut être utilisé dans de mauvais circuits allant jusqu’à financer même, les actes terroristes ou les mouvements rebelles. », a dit Nestor Ntahontuye. Tout Burundais doit agir et les dirigeants doivent appuyer les efforts du peuple burundais.
Selon Alain Ndikumana, ministre des Finances, du budget et de l’économie numérique, la lutte contre le blanchiment des capitaux et les financements terroristes s’impose pour assainir l’économie nationale et accompagner la transformation structurelle du pays dans le contexte actuel marqué par des réformes structurantes inscrites dans le programme de stabilisation macroéconomique dans la période 2025-2027, notamment la digitalisation intégrale des finances publiques, le déploiement des systèmes de paiement, le déploiement des machines à facturation électronique, le système de gestion des finances publiques, ainsi que la réforme de la chaîne budgétaire et comptable, la modernisation fiscale et douanière, ainsi que le renforcement de la lutte contre la fraude et la corruption. « Sans un système financier propre et résilient, aucune réforme ne peut pas, pleinement, porter ses fruits. Sans transparence ni traçabilité de flux, la stabilité macroéconomique demeure fragile. », a-t-il indiqué.
Constat des évaluations passées sur la LBC/FT
Pour M. Ndikumana, les résultats de l’évaluation nationale des risques rappellent une réalité incontestable où le Burundi, comme toutes les nations, est confronté à des événements financiers de plus en plus sophistiqués. Les raisons criminelles énormes, les méthodes évoluent rapidement, les flux transfrontaliers illicites se complexifient, les technologies émergentes, y compris l’agriculture active, sont de plus en plus exploitées à des fins criminelles. Ces défis se combinent à un besoin continu de renforcement des capacités, à des limites encore présentes dans la coopération internationale et à la nécessité exigeante d’une sensibilisation accrue des secteurs publics, privés et financiers. « Face à ce constat, une seule est possible, celle d’une action collective, rigoureuse, coordonnée et permanente. », a-t-il poursuivi.
Protéger les recettes publiques et ressources nationales
La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement de l’économie n’est pas un chantier technique réservé aux experts financiers. C’est aussi un pilier stratégique du redressement économique de notre pays. Dans le cadre du programme de stabilisation macroéconomique de l’horizon 2018-2027, elle contribue directement à protéger les recettes publiques, à sécuriser les ressources nationales, à renforcer la discipline budgétaire, à assainir les finances publiques, à améliorer la crédibilité du pays, au fait de partenaires et à créer les conditions nécessaires au financement des projets structurants dans le domaine de l’énergie, des infrastructures et de la digitalisation. En d’autres termes, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement terroriste est un socle indispensable pour atteindre les ambitions de notre Vision Burundi, pays émergent en 2040 et développé en 2060.
La conférence nationale sur la LBC/FT a été organisée dans le but de montrer que cette lutte est indispensable pour atteindre les objectifs de la Vision 2040-2060. Elle vise spécifiquement à vulgariser les résultats de l’ENR de BC/FT, renforcer la mobilisation nationale autour des enjeux de la LBC/FT, sensibiliser et informer les parties prenantes à la LBC/FT, sur les meilleures pratiques en matière de LBC/FT, promouvoir la coopération et le partenariat entre les institutions nationales et internationales en matière de LBC/FT, et réfléchir autour des stratégies pour une LBC/FT efficace dans la perspective de la vision 2040-2060.
Médard Irambona
