
Albert Mbonerane: " La protection de l'environnement concerne tout le monde"
Au Burundi, le projet « Ewe Burundi Urambaye » est un beau projet qui contribue au reboisement au niveau national. Dans un entretien avec Albert Mbonerane, expert en environnement, il indique que ce projet pourrait résoudre la question de déforestation s’il est bien suivi. Selon lui, pour lutter contre la déforestation, il faut notamment utiliser d’autres produits pouvant substituer le charbon.
Notre interlocuteur a indiqué que la déforestation est un fléau pour le pays parce que jusqu’aujourd’hui, on cherche du charbon pour la cuisson. Ce charbon provient du bois et pour en avoir, il faut couper du bois. Ce qui reste toujours un grand danger.
Selon M. Mbonerane, pour lutter contre la déforestation, il faut initier de nouvelles actions, trouver des voies de solutions en évitant de couper l’arbre pour produire du charbon. « Il y a actuellement des entreprises qui produisent des briquettes après le recyclage de certains déchets. Ces briquettes doivent remplacer le charbon dans la cuisson », a-t-il souligné. Il a ajouté qu’il faut également utiliser l’énergie solaire pour la cuisson afin de limiter le taux de déforestation.
« Un autre phénomène de la déforestation est qu’aujourd’hui, le gouvernement a mis un accent sur la sécurité alimentaire. Pour cultiver, il y a la tentation de chercher à élargir les champs de culture en coupant les arbres. Dans ce cas, on oublie qu’en détruisant l’environnement, demain la production ne sera pas durable. On peut produire pendant 2 ou 3 ans, mais après si le sol n’est pas couvert, on va assister à ces catastrophes de glissement de terrain, d’érosion, etc. Donc si nous voulons assurer une sécurité alimentaire durable, il faut bien protéger l’environnement, il faut aussi que les burundais connaissent la valeur de l’arbre sinon la situation va se détériorer à cause des actions de la personne humaine », a fait savoir M. Mbonerane.
Il a souligné que la protection de l’environnement concerne tout le monde, et que les dirigeants sont les premiers responsables. Il faut donc qu’il y ait une volonté politique. Si les administratifs en commençant même à ceux de la base prennent en mains la question de l’environnement, le Burundi va redevenir un pays vert où coulent le lait el le miel.
Quand nous détruisons l’environnement, les conséquences vont tomber sur nous et les générations futures. La protection de l’environnement est capitale.
Emelyne Iradukunda