Dans les provinces de Ngozi et Gitega, les cas des violences basées sur le genre s’observent. La pratique du concubinage est l’une des sources de ces violences qui se remarquent dans certains ménages. Selon le gouverneur de la province de Ngozi Epipode Baranyikwa, il existe des associations qui prennent en charge des victimes qui osent dire qu’elles ont subi des VSBG. Pour les femmes qui subissent des violences sexuelles, les administratifs à la base les aident à traduire en justice les malfaiteurs.
La notion de genre fait référence aux rapports sociaux qui régissent les relations entre les hommes et les femmes en intégrant leurs différences, leurs complémentarités et leurs synergies. En le définissant, le genre apparaît comme un outil permettant d’identifier et d’analyser les différences caractérisant les conditions de vie, fonction et statut social des hommes et des femmes telle qu’attribuées dans la société. Dans la société burundaise actuelle, les femmes subissent des VSBG autant que les hommes même si les cas pour ces derniers ne sont pas fréquents. Les violences basées sur le genre qui se manifestent souvent dans la société burundaise sont notamment les violences sexuelles, les violences économiques, les violences physiques, les violences psychologiques. Selon différentes enquêtes menées par certaines ONGs et associations, on a trouvé que ce sont souvent les violences sexuelles et domestiques qui s’observent.
Epipode Baranyikwa, le gouverneur de la province de Ngozi a affirmé que dans sa province, il y a des cas de femmes et d’hommes qui subissent des violences basées sur le genre. Mais ces cas ne sont pas fréquents dans ces derniers jours, dit-il. Lorsque ces cas se présentent, le gouverneur a fait savoir que l’administration locale intervient pour secourir la victime si elle ose en parler, car la majorité des victimes préfèrent se taire. Le gouverneur a indiqué que les premiers sécours pour les femmes qui ont subi des violences sexuelles par exemple, est de les amener au centre Humura pour une prise en charge. Et aider les victimes à trouver un certificat médical qui affirme qu’elles ont été violées. Des associations œuvrant dans ce domaine, en collaboration avec l’administration locale aident également les victimes à traduire en justice les malfaiteurs. Le gouverneur a ajouté qu’il y a certains hommes qui vivent dans le concubinage; ce qui les entrainent à maltraiter surtout leurs premières épouses. Des séances de sensibilisation se sont organisées pour lutter contre cette pratique.
Des femmes sont privées de tout le patrimoine familial
D’après Belyse Gashirahamwe, présidente de l’association « Dukurabana mw’ibarabara » de la colline Birohe en commune Gitega, il y a beaucoup d’hommes dans cette commune qui vivent avec plus d’une femme. Cela engendre la maltraitance de leurs premières épouses. Mme Gahimbare a souligné que l’homme qui a plus d’une femme, ne peut pas les prendre toutes en charge. « Surtout les premières épouses en souffrent beaucoup plus que les autres. La première épouse est parfois privée de tout le patrimoine familial », a dit Mme Gashirahamwe. Quelque fois si elle essaie d’en parler à son mari, elle est victime des coups et d’autres traitements inhumains.
Mme Nezerwe de la commune Giheta en province de Gitega, une des victimes des VSBG témoigne qu’elle s’est rendue au centre Humura pour se reconstruire après avoir subi des violences de son mari. Elle représente aujourd’hui une association de savonnerie composée de femmes, anciennes victimes des VSBG de la colline Kiremera. Après la prise en charge psychologique au centre Humura, elle a commencé une nouvelle vie pleine d’espoirs.
Eliane Nduwimana