Pendant les vacances, les enfants sont occupés soit par les parents soit par l’administration ou différentes associations. Des adultes profitent de ces derniers durant cette période pour les faire travailler arguant de les rémunérer. Occuper un enfant est utile pour son bien-être et son éducation. Mais la loi dit qu’on ne fait pas travailler un enfant âgé de moins de 16 ans sous rémunération. On dira que l’enfant est occupé utilement s’il est en charge de ses propres parents ou éducateurs. Il faut ainsi distinguer l’occupation des enfants du travail de ces derniers. David Ninganza, directeur de la protection de l’enfant au sein de la Sojpae (Solidarité de la jeunesse chrétienne pour la paix et l’enfance), nous en dit plus.
« La loi est contre le travail des enfants», dit M. Ninganza. Le travail des enfants consiste à les faire travailler au-delà de leur capacité, de leur bas âge, mettant ainsi en jeu leur avenir. Parmi les activités d’occupation, il pourrait y avoir celles qui pourraient fragiliser leur développement physique, mental et intellectuel, et par la suite nuire à leur santé. «L’enfant doit donc être occupé par ceux qui prennent soin de lui. L’enfant de moins de 16 ans ne peut pas exercer un travail rémunérateur. Si l’enfant travaille à cet âge sous rémunération, on appelle cela l’exploitation économique. La loi ne l’autorise pas. L’enfant doit être protégé de toutes sortes de violences y compris les violences émanant de ses propres parents», ajoute Ninganza.
Pas de réglementation du travail informel
Il faut veiller à ce que l’enfant ne soit pas victime de violences liées à la conjoncture économique de ses parents. Ces derniers disent à leurs enfants de travailler parce qu’ils ont besoin de matériel scolaire. « L’enfant ne remplace pas valablement les parents. C’est plutôt les parents qui doivent fournir des efforts pour assister leurs enfants dans leurs besoins. »
Les gens qui font travailler les enfants ne considèrent pas leur intérêt. Ils comptent sur leurs propres intérêts. Entre 16 et 17 ans, l’enfant peut être employé mais à condition que les travaux soient légers. Toutefois, une activité légère devient difficile à mesurer. La loi est lacunaire à ce sujet car le travail informel n’est pas régi par la loi burundaise. A cet effet, l’employeur ferme les yeux et vise ses intérêts. Il ne faut pas oublier que le code de la protection des enfants a été élaboré et qu’on attend toujours sa mise en application. C’est ce code qui devrait contribuer car c’est un document complémentaire à côté du document juridique qui aide les parents. « Quand le code protégeant les enfants n’est pas là et que la loi régissant le travail informel n’est pas disponible, c’est le désordre car chacun protège ses intérêts. Notre interlocuteur conseille aux parents de ne pas céder la cupidité au détriment de la protection de leurs enfants. Cela crée en eux un sentiment de répit à l’endroit de leurs employeurs à l’âge adulte parce qu’ils ont été marqués pendant leur enfance.
La protection de l’enfant incombe à tout un chacun
L’enfant est un patrimoine commun. Tout un chacun doit le protéger. L’exemple le plus frappant est celui des enfants qui errent avec des sachets d’arachides et de palettes d’œufs, traversant des rues et des rivières en pleine nuit, leur sécurité n’étant pas garantie. Ils passent la journée sans manger, fréquentent les bistrots, alors que ces derniers ne sont pas des places appropriés aux enfants. Si les parents veulent faire travailler leurs enfants, c’est à eux de choisir ce qui ne les fragilise pas. Le parent est le premier protecteur de son enfant. L’administration, le gouvernement et la police ou la loi viennent après les parents. « Le parent qui accepte que son enfant travaille est un parent démissionnaire », souligne David Ninganza.
Blandine Niyongere