A 24 ans, il est président de sa propre société « Terimbere Burundi technology ». Cédric Nkurunziza, jeune natif et résident du quartier Karera en commune et province de Gitega, fait parler de lui grâce à une invention novatrice qui pourrait révolutionner la manière dont les Burundais utilisent l’énergie au quotidien. Passionné par les questions environnementales, ce talentueux inventeur a mis au point une « braisière» (foyer amélioré) fonctionnant à partir de déchets et de restes de vidanges moteurs de véhicules et motos. Un projet audacieux et ingénieux qui pourrait bien contribuer à la lutte contre la déforestation et la pollution au Burundi.
Cédric Nkurunziza est conscient des défis auxquels son pays fait face en matière de gestion des ressources naturelles. Dans une ville, Gitega, la capitale politique du Burundi où la consommation de charbon de bois et de bois de chauffage est largement répandue, la déforestation devient une menace croissante à l’environnement. Avec son invention, ce jeune prodige souhaite non seulement offrir une alternative aux énergies polluantes, mais aussi recycler des matériaux souvent négligés à savoir les déchets ménagers et les restes de vidanges moteurs, en plus de l’utilisation du courant électrique de 12 volts. « J’ai toujours voulu trouver une solution qui répond aux besoins de la population tout en préservant notre environnement », explique M. Nkurunziza. « Le charbon et le bois sont des ressources qui épuisent nos forêts, mais les déchets que nous produisons quotidiennement peuvent être utilisés de manière productive et durable.»
Une innovation écologique, un processus simple mais révolutionnaire
La « braisière » conçue par Cédric Nkurunziza est capable de transformer les déchets en énergie calorifique. Grâce à l’ingéniosité de ce système, elle utilise un mélange de vidanges usées et d’autres résidus qui sont ensuite brûlés de manière contrôlée pour produire de la chaleur. L’appareil fonctionne également avec une source d’alimentation électrique de 12 volts, ce qui en fait une solution énergétique hybride. En termes simples, cette braisière ne dépend ni du charbon ni du bois, et peut utiliser des ressources disponibles à faible coût ou issues de déchets ménagers.
L’impact potentiel de cette invention sur les communautés rurales pourrait être immense. En réduisant la dépendance pour le charbon de bois et en utilisant des ressources renouvelables, la braisière de ce jeune pourrait réduire la pression sur les forêts burundaises, tout en permettant aux familles de cuisiner de manière plus économique et écologique. « La majorité des ménages utilisent du charbon de bois pour cuisiner. Mais avec cette braisière, nous réduisons la demande pour cette ressource et, en même temps, nous réutilisons des produits qui étaient auparavant considérés comme des déchets », déclare-t-il.
Un avenir prometteur pour l’inventeur
Cédric Nkurunziza ne compte pas s’arrêter à cette première invention. Il espère obtenir un soutien financier et technique pour améliorer son prototype et le rendre plus accessible à un large public. « Je crois que nous pouvons rendre cette technologie disponible dans tout le Burundi, mais aussi dans d’autres pays de la région. J’espère que mon travail attirera l’attention des investisseurs et des autorités pour une production à grande échelle.», espère-t-il.
Cet appel à l’aide est d’autant plus crucial que la protection de l’environnement est devenue une priorité mondiale. M. Nkurunziza souhaite que son invention serve de catalyseur pour une prise de conscience nationale, incitant les jeunes à s’engager dans l’innovation technologique tout en répondant aux problèmes locaux.
Encourager l’innovation locale
L’histoire de Cédric Nkurunziza est une source d’inspiration à toute une génération de jeunes burundais. Son parcours illustre l’importance de l’ingéniosité locale pour résoudre les défis du développement durable. « Nous devons encourager les jeunes à exploiter leur potentiel. Il y a tellement de talent au Burundi, et je veux montrer que nous avons tous la capacité de faire la différence», conclut-il avec espoir.
Son projet, encore à ses débuts, est un signal d’alarme sur la nécessité de trouver des solutions locales aux problèmes globaux. Avec des jeunes comme Cédric Nkurunziza en première ligne, l’avenir de la technologie verte au Burundi semble plein de promesses.
Que l’intérêt suscité par l’invention écologique dans le voisinage ?
L’invention de la braisière écologique par Cédric Nkurunziza a rapidement attiré l’attention des habitants de Gitega. Dans les rues du quartier Karera où il est né et a grandi, la fierté et l’enthousiasme envers ce jeune inventeur se font sentir.
Pour Félicité Ndayizeye, sa voisine, c’est un vent de changement pour l’environnement : « Ce que Cédric Nkurunziza a fait est incroyable ! Ici, nous utilisons beaucoup de charbon pour cuisiner, mais c’est de plus en plus cher et cela détruit nos forêts. Si sa braisière peut vraiment utiliser des déchets et des restes de vidanges, cela pourrait beaucoup nous aider. En plus, cela réduirait la pollution, et c’est très important pour l’avenir de nos enfants». Il en est de même pour le jeune prénommé Dieudonné qui, lui, voit une innovation qui crée de l’espoir :
« Voir un jeune comme Cédric Nkurunziza trouver une solution aussi ingénieuse pour l’environnement me motive vraiment. Cela montre que nous, les jeunes, pouvons aussi contribuer à résoudre les problèmes du pays. Sa braisière est une innovation locale qui pourrait aider des milliers de personnes à avoir une énergie plus propre et moins coûteuse. Je suis fier de lui et j’espère qu’il recevra le soutien qu’il mérite.»
Quant à Marie Thérèse Nahimana, vendeuse au marché de Gitega, elle pense que l’innovation faite par Cédric Nkurunziza est une alternative économique pour les ménages :
« Le charbon devient de plus en plus cher, et beaucoup de familles ne peuvent plus se le permettre. Si cette braisière fonctionne bien, nous pourrions utiliser des déchets que nous avons déjà à la maison. Cela ferait des économies, surtout pour nous qui n’avons pas beaucoup de moyens. J’aimerais vraiment en avoir une pour ma famille.»
D’après Jean-Claude Habarugira, enseignant dans une école technique de la place et de surcroît qui a vu grandir ce jeune, c’est une avancée vers la durabilité :
« Ce projet est une vraie révolution pour l’environnement. La déforestation est un problème sérieux ici au Burundi, et cette invention pourrait y apporter grandement une solution. Si cette technologie est utilisée à grande échelle, elle pourrait changer nos habitudes énergétiques et aider à protéger nos ressources naturelles. C’est un grand pas pour le développement durable au Burundi.»
Encouragements pour une production à grande échelle
Certains habitants qui ont déjà eu connaissance de l’existence de cette braisière n’hésitent pas d’encourager le jeune talentueux rappelant qu’il mérite également un soutien financier pour généraliser son génie :
« Ce que Cédric Nkurunziza a fait prouve que les jeunes burundais sont talentueux et capables d’innover. Maintenant, il faut qu’on l’aide à produire sa braisière en plus grand nombre. Je pense que beaucoup de familles seront intéressées, car cela pourrait vraiment changer la manière dont nous cuisinons. Je serais heureux de voir des foyers comme celui-ci partout dans la ville.»
Les avis des uns et des autres sont unanimes. L’invention de Cédric Nkurunziza est perçue comme une solution écologique, économique et innovante, parfaitement adaptée aux besoins des communautés locales. Sa braisière, utilisant des déchets et des ressources renouvelables, offre une alternative au charbon, une ressource de plus en plus coûteuse et nuisible pour l’environnement. Pour le voisinage, Cédric Nkurunziza incarne l’espoir que les jeunes burundais peuvent apporter des solutions aux défis actuels, tout en améliorant la qualité de vie au quotidien.
Amédée Habimana