En province de Cibitoke, les coopératives Sangwe sont en train d’exécuter des projets relevant de l’agriculture, de l’élevage ainsi que du commerce. Malgré quelques défis, elles connaissent une avancée significative dans le développement. La rédaction du département de la Documentation des Publications de presse burundaise (PPB) s’est rendue dans cette province pour se rendre compte de l’état d’avancement de leurs activités, des défis qu’elles rencontrent, des perspectives d’avenir, etc. Tous nos interlocuteurs se sont réjouis du pas déjà franchi par lesdites coopératives.
Selon la directrice du Bureau provincial de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage (BPEAE) dans la province de Cibitoke, Béatrice Nyabenda, les coopératives Sangwe sont installées sur toutes les cent trente et une collines de cette province. Elles sont en train d’exécuter des projets relatifs à l’agriculture, à l’élevage et au commerce. Mme Nyabenda indique que toutes ces coopératives ont eu la chance d’avoir, chacune, une superficie de 2 hectares et demi dans le terrain communément appelé Rugofarm, à Nyakagunda en commune Rugombo, pour y cultiver du riz. Pour la saison culturale B, chaque coopérative a semé 50 kilogrammes de riz et la production a été évaluée entre 7,5 et 8 tonnes. « Pour la saison A, ils n’ont pas atteint ce tonnage suite aux aléas climatiques ».
Pour le maïs, Mme Nyabenda souligne qu’il y a des coopératives qui ont bénéficié des terrains d’un hectare chacune et ont semé entre trente et quarante kilogrammes. La production a été évaluée entre 6 et 6,5 tonnes.
Certains défis se manifestent
D’après la directrice du BPEAE de Cibitoke, le défi le plus sérieux que rencontrent les membres des coopératives de toute la province, est le trajet qu’ils effectuent pour se rendre à Rugombo pour cultiver le riz dans les terrains qui leur ont été prêtés par l’administration. « Ils dépensent beaucoup surtout au niveau du déplacement et de la ration. Quitter, par exemple la commune Bukinanyana et venir à Rugombo, c’est trop difficile. Cela exige beaucoup de frais de mission et tout cet argent est tiré des dix millions octroyés par l’Etat ».
Pour éviter toutes ces dépenses, Mme Nyabenda propose qu’on laisse les membres des coopératives travailler dans leurs communes respectives. « Cela leur faciliterait la tâche et les dépenses seraient minimes. Il faut qu’elles cherchent des terrains à louer chez eux. Ainsi, ils dépenseront moins».
D’après Mme Nyabenda, un autre défi est lié aux aléas climatiques qui ne sont pas parfois favorables ainsi qu’à la gestion des coopératives en ce sens que certains responsables des coopératives n’ont pas de capacités de les gérer.
Les coopératives sont suivies de près
A la question de savoir le niveau de collaboration entre les coopératives Sangwe et le BPEAE, Mme Nyabenda indique que son bureau suit de près la mise en exécution de leurs projets. « Nos agronomes sont dans toutes les communes et les moniteurs agricoles sont sur toutes les collines. Les agronomes au niveau du BPEAE encadrent les membres des coopératives Sangwe et suivent de près l’état d’avancement de leurs activités. Ils les sensibilisent aussi sur les techniques agricoles et d’élevage moderne ».
La directrice du BPEAE souligne que cet encadrement se fait étape par étape. « On les encadre d’abord en ce qui concerne le défrichage des terrains en leur montrant comment labourer d’une façon moderne. On les guide aussi dans le choix des semences. On leur indique comment et quand il faut semer ; comment entretenir les champs ; comment gérer la récolte, etc ».
Parlant toujours de la valeur ajoutée, elle souligne qu’auparavant les membres des coopératives ne savaient pas comment cultiver de façon moderne en utilisant des fertilisants. « Ils savaient seulement les techniques archaïques. Mais aujourd’hui, ils ont appris et savent toutes les techniques agricoles modernes. Non seulement ils les appliquent dans les champs de leurs coopératives, mais aussi ils les appliquent dans leurs propres champs. Ainsi, ils servent de modèle à leurs voisins ».
Changement de mentalité
La directrice du Bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage dans la province de Cibitoke, apprécie l’initiative du chef de l’Etat de mettre en place les coopératives Sangwe sur toutes les collines du pays. Elle affirme en outre que ces dernières sont la source de changement de mentalité et de développement.
Ainsi, Mme Nyabenda souligne que le fait que les gens se soient réunis en coopératives pour se développer ensemble est un signe éloquent qu’ils ont changé de mentalité. Selon elle, auparavant chacun travaillait en solo et la production n’était pas bonne comme aujourd’hui.
Demander des conseils
La directrice du BPEAE de Cibitoke invite les membres des coopératives à exécuter leurs projets comme ils les ont planifiés et à demander chaque fois des conseils aux agronomes et moniteurs agricoles. Elle invite aussi les membres des coopératives à continuer à appliquer les techniques agricoles et d’élevage dans leurs coopératives et dans leurs champs respectifs.
Pour ceux qui ne se sont pas encore fait inscrire dans les coopératives, Mme Nyabenda leur rappelle que l’union fait la force et les invite à rejoindre les autres dans les coopératives. « Cela faciliterait aussi la tâche à l’administration en ce qui concerne l’encadrement car quand ils ne sont pas ensemble, il nous est difficile d’assurer l’encadrement de la population en matière agricole ».
Motivé par l’appel du chef de l’Etat
Nous nous sommes également entretenus avec Michel Makesi , président de la Coopérative Sangwe Munyika I dans la commune Rugombo de la province de Cibitoke. Il nous a indiqué que cest suite à l’appel du chef de l’Etat à toute la population de se réunir en coopératives Sangwe que cette coopérative a été créée. Elle compte 54 membres dont 30 femmes et 24 hommes. « Au début on était au nombre de 139 membres. Beaucoup d’entre eux avaient l’intention de partager les dix millions octroyés par l’Etat, mais après avoir constaté que cette somme n’était pas déstinée au partage, ils se sont retirés ».
M. Makesi indique qu’avec ce crédit, ils ont cultivé le riz et le maïs sur une superficie de 2 hectares et demi. Au cours de la saison culturale B, ils ont semé 50 kilogrammes de riz et ils viennent de récolter 7,307 tonnes. Pour cette saison C, ils ont semé le haricot et avec la prochaine saison pluvieuse, ils prévoient encore semer le riz ».
Apport des encadreurs
Parlant de la mise en exécution des projets, M. Makesi souligne qu’ils suivent les conseils des moniteurs agricoles et des agronomes du BPEAE. « Ils nous ont appris les techniques agricoles modernes et ils nous sensibilisent souvent sur la façon dont nous devons organiser nos activités et gérer notre production ». Il indique en outre que les dix millions octroyés par l’Etat leur ont été très utiles. « Ils appuyent non seulement à diversifier nos projets, mais aussi à réaliser des activités que les membres ne pouvaient pas faire avec leurs faibles cotisations, comme l’achat des semences et du fumier, l’entretien des champs, les activités de la moisson qui demandent l’appui des travailleurs journaliers, etc ».
Ainsi, M. Makesi se réjouit du pas déjà franchi même si les conditions climatiques n’ont pas été favorable pour la saison culturale A. Cela est confirmé par Jeanine Niyonsaba, membre de cette coopérative. « Les conditions climatiques sont souvent la source d’une faible production comme cela a été le cas au cours de la saison culturale A ».
Ainsi, selon Mme Niyonsaba, compte tenu de leur importance, les coopératives Sangwe sont venues au moment opportun. « Elles permettent de faire connaissance avec les autres et de s’entraider mutuellement. Une autre importance est que les membres apprennent à cultiver et élever le bétail d’une façon moderne, etc ».
Signalons que les membres de la coopérative Sangwe Munyika I prévoient réaliser beaucoup d’autres projets dont l’élevage du petit bétail et l’achat d’un moulin pour la transformation en farine du maïs et du manioc.
Astère Nduwamungu
Département de la documentation
Service de rédaction