Le Pape François a reçu samedi, au Palais Apostolique du Vatican, le président de la République du Burundi, M. Évariste Ndayishimiye, qui a ensuite s’est ensuite entretenu avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, ainsi que Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.
Après s’être entretenu avec les autorités du Vatican, le président Ndayishimiye a accordé à Vatican News une interview au cours de laquelle il est revenu sur certains thèmes. Le président burundais a tout d’abord exprimé sa gratitude au Pape François, «qui est aussi engagé dans les efforts que le Burundi est en train de mener pour son développement».
Des efforts louables pour réconcilier le peuple burundais
Le président a présenté au Saint Père les projets du Burundi et la situation sociopolitique du pays. Le Pape s’est particulièrement réjoui des efforts de réconciliation en cours au sein du peuple burundais, a indiqué M. Ndayishimiye.
François a en outre apprécié l’amitié qui se crée entre les Églises dans ce pays. Deux fois l’an, le Burundi organise une assemblée réunissant toutes les Églises. Les fidèles passent une semaine à prier ensemble; un exemple de fraternité, de dialogue œcuménique et interreligieux que le Pape a encouragé.
Le président burundais a également indiqué qu’il compte sur l’Église catholique pour le processus de réconciliation en cours dans son pays. Après de longues années de conflit, les burundais ont besoin des personnes qui inspirent leur marche vers la réconciliation. «Nous avons besoin de l’Église pour réconcilier ce peuple».
L’Église catholique, très engagée au Burundi
En présentant la situation sociopolitique du pays, le Président a fait remarquer que le Burundi est un pays dont la majorité de la population est jeune. Il a surtout souligné les bonnes relations et la collaboration entre l’État et l’Église, qui appuie le pays dans différents domaines comme l’éducation, la santé, le développement, la vie sociale en général.
Au Burundi, a poursuivi M. Ndayishimiye, l’Église catholique a pris les devants sur maintes questions. Depuis les premiers temps des missionnaires, l’Église a toujours œuvré pour le développement du pays: outre l’éducation et la santé, elle est engagée dans le développement avec Caritas. Elle contribue aussi à l’encadrement de la jeunesse et de la population dans la lutte contre la pauvreté. Les paroisses sont des véritables pôles de développement. «Comme les relations sont bonnes, j’espère que nous allons continuer à développer ce sens de partenariat avec l’Église», souhaite le président burundais.
«Ensemble, tout est possible»
Ayant un passé douloureux, le Burundi veut aujourd’hui regarder de l’avant avec détermination et travailler pour se reconstruire et lutter contre la pauvreté. «Le Burundi est un pays qui a vécu une histoire très douloureuse, jonchée des massacres, des tueries, des conflits sociaux, dont le peuple est déjà fatigué. Depuis 2005, nous avons commencé à rétablir notre société. Des tensions postélectorales ont encore persisté. Mais après s’être habitués avec la démocratie, en 2020, les élections transparentes et démocratiques se sont passées sans tensions, avec une grande participation. Aujourd’hui, tous se disent fatigués des tensions, et tous trouvent que c’est le temps de construire notre Nation».
Les burundais travaillent désormais main dans la main et cet effort commun est exprimé dans leur slogan «Ensemble tout est possible». La lutte contre la pauvreté a commencé par la lutte contre la faim. Le pays a créé des coopératives où les citoyens travaillent ensemble, ce qui crée également une grande cohésion sociale. «L’ennemi commun que nous avons maintenant est la pauvreté, il n’y a plus de temps pour la distraction», a rassuré M. Ndayishimiye.
Un mot d’espoir
Le président burundais a conclu en lançant un mot d’espoir à la communauté internationale, invitant les étrangers à ne pas hésiter à visiter son pays. Le Burundi actuel n’est plus celui qu’on connaissait avant, a-t-il lancé. «C’est un pays qui démarre le développement et ne se distrait plus dans les conflits. Dans la région, elle veut vivre en paix avec ses voisins et d’autres pays de la région. Je voudrais inviter les étrangers à venir visiter le Burundi, voir ce pays qui était en conflit, mais qui est maintenant un pays de destination».
M. Ndayishimiye a aussi lancé un mot d’espoir à ses compatriotes. «Le peuple burundais est désormais uni et, ensemble, nous gagnerons ce combat contre la pauvreté», a-t-il rassuré.