Odette Niyibigira, psychologue et socio-anthropologue, dans un entretien nous accordé, indique qu’un débat ouvert sur la sexualité est nécessaire car il permet de promouvoir la bonne santé sexuelle et reproductive. Elle ajoute que l’absence de ce dernier a pour conséquences les grossesses non désirées, les maladies sexuellement transmissibles et l’abandon scolaire qui en découlent chez les jeunes filles.
« Durant mon enfance, je ne me suis jamais entretenue avec mes parents sur la sexualité car ils ne peuvent pas faire intervenir un tel sujet à la maison. J’ai appris cela de mes amis et à l’école », ce sont les propos de Ange Briella Gahimbare, une élève de 16 ans au Lycée municipal de Nyakabiga. Elle ajoute que sa mère peut prodiguer seulement des conseils de ne pas rentrer tard le soir. Ces mêmes propos sont tenus par Dorine Kaneza qui indique que ce n’est pas sa mère qui lui a appris la façon d’utiliser les serviettes hygiéniques pendant la période menstruation. Elle l’a appris plutôt auprès de ses amies et à l’école. Odette Niyibitanga, experte et en psychologie en socio-anthropologie indique elle aussi que, dans la culture burundaise, tous les concepts qui découlent de la sexualité sont interdits dans un groupe où il y a les adultes et les enfants. « Les parents doivent changer de mentalité et un débat ouvert sur la sexualité doit constituer un sujet de débat dans la famille pour promouvoir la bonne santé sexuelle et reproductive », interpelle-t-elle. Il est vrai que l’enfant peut s’informer sur la santé sexuelle et reproductive à l’école mais la responsabilité des parents à l’éducation sexuelle est irremplaçable, poursuit Odette Niyibitanga. Elle signale enfin que le manque de débat ouvert sur la sexualité est à la base des grossesses non désirées, des maladies sexuellement transmissibles et de l’abandon scolaire qui en découlent et chez les jeunes filles.
Révérien Ngenzebuhoro (stagiaire)