Le chef de l’Etat a présidé une retraite d’évaluation de l’impact du Paeej (programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes), le mercredi 7 août 2024, au chef-lieu de la capitale politique Gitega. Après évaluation autocritique, il ressort que le programme à propulser un changement de mentalité chez les jeunes en matière d’entrepreneuriat économique, la contribution significative dans la production agricole et la création d’emplois.
Cette retraite a réuni les responsables du Paeej à tous les niveaux ainsi que les jeunes composant le comité mis en place par le forum des jeunes intellectuels pour suivre l’exécution des recommandations dudit forum. Dans son mot introductif, le président Ndayishimiye a fait savoir que l’objectif de cette retraite est de faire une auto-évaluation critique sur les réussites et les échecs déjà enregistrés depuis la mise en place du Paeej. L’autre sujet qu’il a souligné, c’est le mode de fonctionnement du programme qui doit oui ou non continuer à bénéficier des dotations budgétaires annuellement ou tout simplement avoir un fonds propre qu’il utilise par cycle continuel. La retraite s’est poursuivie à huis-clos.
Après la retraite, Désiré Manirakiza, coordonnateur du Paeej a fait savoir à la presse que l’objet était de faire une évaluation critique après la caravane Inkebuzo organisée par le chef de l’Etat au mois de juillet 2024 et bien entendu, évaluer l’impact des activités du Paeej après trois ans de fonctionnement. Ainsi, après commentaires et les critiques sur les raisons à l’origine des réussites et les causes d’échecs déjà enregistrés par le programme, a-t-il dit, la question qui se pose est la suivante :Est-ce que le Paeej continuera toujours à bénéficier des fonds sur le Budget général de l’Etat annuellement ou tout simplement il faudrait lui donner un capital de démarrage et du coup, les jeunes financés devraient rembourser pour permettre un cycle continuel sans rupture ? La réponse à cette question aura permis de constater et de prendre les décisions qui s’imposent notamment sur les cas de faillite. Le Paeej doit trouver des moyens d’encadrer ces jeunes en faillite jusqu’à ce qu’ils trouvent un moyen sûrs de rembourser. M. Manirakiza a fait remarquer que le Paeej fera recours à tous les moyens y compris les chaînes de solidarité dans l’élevage et l’agriculture afin de permettre la pérennisation du programme pour les générations futures.
Quid des résultats ?
A la question de savoir si les résultats sont satisfaisants, Désiré Manirakiza parle d’une réussite. Pour lui, le fait que le changement de mentalité en matière d’autonomisation économique n’est qu’une réalité chez les jeunes, c’est déjà un impact positif du programme. L’autre impact positif qu’il a souligné, c’est entre autre la contribution des jeunes dans l’augmentation de la production agropastorale. « Si la récolte du maïs a été abondante cette année, le Paeej y est pour quelque chose, étant donné qu’il a financé plus de deux milles coopératives à travers tout le pays » a-t-il déclaré. Quant à la création d’emploi, le coordonnateur du Paeej parle des résultats tangibles. Il a donné l’exemple des projets déjà financés et leur impact. Ainsi 3 449 projets financés ont créés plus de 9 000 emplois permanents avec un impact quotidien sur 60 mille jeunes. Sur les 2 964 stages professionnels que le Paeej a financés, 700 jeunes ont été recrutés par les employeurs de par leurs prestations.
Parlant des échecs, M. Manirakiza a laissé entendre que normalement, selon les théories, sur 100 projets d’entrepreneuriats ou start up financés, 80% connaissent des échecs dans les 3 premières années, or, le Paeej a déjà enregistré 10% de faillites dans les projets financés. D’où un sentiment de satisfaction.
Amédée Habimana