La promotion de la langue maternelle est une preuve de développement en général et de la culture en particulier. Le Kirundi a de la place dans différents secteurs. C’est une satisfaction pour les chercheurs comme Gertrude Kazoviyo, professeur à l’Université du Burundi, avec qui nous nous sommes entretenus sur la situation de la langue maternelle au Burundi, C’était après les cérémonies marquant la célébration de la langue maternelle au Burundi, le mardi 19 avril 2022.
Selon Gertude Kazoviyo, le Kirundi a de la place dans différents secteurs. Il est enseigné à l’école post fondamental, il est enseigné à l’université, il est aussi enseigné dans les autres établissements d’enseignement supérieur. Il fait également objet de la recherche scientifique. Il y a des publications en Kirundi. Cependant le professeur Kazoviyo reconnaît qu’il y a d’autres pas à franchir.
En dehors du domaine de l’éducation, le Kirundi prend de plus en plus de la place. On voit qu’il y a des efforts de création de nouveaux mots dans les ministères en charge de l’Agriculture, et la Santé etc. Il y a de nouveaux mots dans les différents secteurs; c’est une grande satisfaction pour ceux qui s’intéressent à la langue, précise Mme Kazoviyo.
Des efforts à fournir
D’après toujours notre interlocutrice, on constate que dans différents discours,ou dans différentes interventions des autorités, des élus et même des chercheurs, on peut trouver des personnes qui interviennent en mélangeant les langues. Le professeur Kazoviyo déplore le mélange de langues et ajoute que ce n’est pas quelque chose à encourager même si c’est un phénomène qu’il faut comprendre car celui qui a appris une seconde langue mélange les langues. Le phénomène de mélange de langues est un phénomène culturel lié au développement.
Elle a rappelé qu’il est nécessaire que l’interlocuteur burundais fournisse des efforts pour ne pas emprunter des mots que nous avons déjà dans notre langue. Si les autorités nous y aident, on peut y arriver. Elle a donné l’exemple de prendre une journée pour parler uniquement le Kirundi. Dans ce cas les Burundais peuvent fournir des efforts pour créer des mots appropriés pour parler correctement la langue maternelle. Ce genre d’attitude peut permettre aux Burundais d’avoir la culture de la recherche de nouveaux mots.
Aline Nshimirimana