Le diabète est une maladie chronique non transmissible qui est liée à l’augmentation du taux de sucre (glucose) dans le sang (hyperglycémie). Il survient du fait de la carence (manque) relative ou absolue d’une hormone appelée « insuline ». Cette maladie peut attaquer tous les âges. Les adultes comme les enfants sont concernés. Différents défis sont liés à la prise en charge chez les enfants. Ceux qui sont infectés et affectés par cette maladie nous relatent les difficultés auxquels ils font face.

Le médecin endocrino-diabétologue au Centre de lutte contre le diabète (Celucodia), Kanthony Nsabiyumva fait savoir que l’insuline est une hormone vitale produite dans le corps humain au niveau du pancréas qui permet au glucose circulant dans le sang de pénétrer dans les cellules de l’organisme où il est soit converti en source énergie ou bien stocké. Ce déficit en insuline ou la mauvaise utilisation de l’insuline produite entraîne ainsi une élévation du taux de glucose dans le sang (hyperglycémie) qui est l’indicateur du diabète. Il rappelle qu’une personne est considérée comme étant diabétique lorsque son taux de sucre sanguin est supérieur ou égal à 7 mmol/l en deux mesures consécutives prises au structure de soins.
Dr Nsabiyumva précise qu’il existe différents types de diabète : « Les deux principaux sont : Le diabète de type 1 (diabète insulinodépendant) qui est généralement diagnostiqué tôt dans la vie, de la nais sance au début de la vie de jeune adulte. Il survient lorsque le système immunitaire attaque et détruit les cellules du pan créas chargées de produire l’insuline. On parle de maladie auto-immune. Le diabète de type 2 (diabète non Insulinde pendant) qui apparaît le plus souvent chez les adultes, généralement après 40 ans. Dans ce type de diabète, l’insuline est bien sécrété par le pancréas, mais par fois en quantité insuffisante ou alors, l’organisme y est devenu résistant et n’arrive pas à bien utiliser l’insuline produite », mentionne-t-il.
Ses causes non encore entièrement connues
Le diabétologue Nsabiyumva signale que les causes du diabète ne sont pas encore entièrement connues. « Dans le diabète de type 2, il apparaît que certains facteurs augmentent le risque de développer la maladie notamment une alimentation déséquilibrée, une inactivité physique, un surpoids, des antécédents de diabète dans la famille, etc. Tandis que pour le diabète de type 1, on pense que certains facteurs génétiques et environne mentaux seraient à l’origine de la réaction immunitaire déclenchant ce type de diabète, mais les recherches sont toujours en cours »
Une maladie de tout âge
Toute personne peut être concernée par le diabète indépendamment de l’âge, du sexe, du poids ou du statut social. Mercredi 3 Décembre 2025 Mme Iradukunda ajoute que la santé de son fils s’est aggravée et le médecin a décidé de lui faire des soins intensifs dans le service de réanimation. Il y a passé deux semaines. Mais, sa santé s’est améliorée petit à petit : « Avant de nous donner la permission de sortir de l’hôpital, les prestataires de soins nous apprennent comment nous pouvons injecter notre fils des insulines. Ils nous recommandent aussi d’approcher le Celucodia pour un suivi régulier de l’enfant », ajoute-t-il. Dans notre société, certains préjugés font qu’on qualifie souvent le diabète comme étant une maladie des riches, des per sonnes âgées ou des individus en situation d’obésité. Cela est complètement erroné car n’importe qui peut être touché et à n’importe quel moment de la vie.
Les enfants cibles
Il est vrai que statistiquement, précise t-il, le diabète est beaucoup plus répandu chez les adultes de plus de 40 ans. Mais les jeunes enfants ou adolescents peuvent être aussi atteints. Cela s’observe beau coup plus dans le diabète de type 1 anciennement qualifié de diabète de l’enfant) qui est plus fréquent dans les tranches d’âge entre 4 et 6 ans ainsi qu’entre 10 et 14 ans. Ce type de diabète étant caractérisé par une carence en insu line dans l’organisme, le traitement repose sur les injections quotidiennes d’insuline et cela pour toute la vie. On observe également ces dernières années, une augmentation des cas de diabète de type 2 dans la population juvénile en rai son de la hausse continue des taux d’obésité. Cette dernière est intimement liée à une alimentation de plus en plus riche en sucres et graisses ainsi qu’une mode de vie de plus en plus sédentaire.
Ses complications
Notre source souligne qu’un diabète insuffisamment traité peut entraîner des conséquences redoutables pour la santé du jeune malade. Il s’agit notamment de l’hospitalisation répétée du fait de l’augmentation sévère des chiffres glycémiques (acidocétose diabétique), des complications chroniques affectant principale ment le cœur et les artères (infarctus, insuffisance cardiaque), les yeux (cécité), les reins (insuffisance rénale), les nerfs (perte de la sensibilité surtout au niveau des pieds), les pieds (problème de cicatrisation des plaies entraînant des amputations) et le cerveau (AVC).
Quand le diabète affecte les familles
Safia Iradukunda vit à Buterere. Son enfant de six ans souffle du diabète. Elle précise quand elle a commencé à soupçonner cette maladie ainsi que les défis que sa famille rencontre dans la prise en charge du diabète chez son enfant : « Quand il avait cinq ans en 2024, j’ai commencé à remarquer que mon fils Yousouf Arakaza perd du poids du jour au jour. Quand il dort, il urine sur lui-même pendant la journée ou pendant la nuit. Il demande à manger tout le temps. Je me mets en colère souvent jusqu’à le taper pour arrêter ses caprices. Mais j’ai vu par après que son comportement est anormal. Je l’ai amené dans un centre de santé pour faire le test de la glycémie. Les résultats ont donné le chiffre 22 alors qu’on me dit que le test normal ne doit pas dépasser 6. On m’a recommandé de l’acheminer dans un hôpital pour une consultation chez le médecin. Ce dernier m’ordonne de refaire le test de glycémie et les résultats sortent avec les mêmes chiffres », renchérit-elle.
Prise en charge
La maman d’Arakaza déplore qu’elle soit obligée de chercher un régime alimentaire pour son enfant diabétique alors qu’elle n’a pas de moyens financiers. Des fois, elle lui donne la nourriture mangée par le reste de sa famille malgré qu’elle reconnaisse que ce n’est pas bon pour sa santé. Son enfant lui pose toujours la question de savoir quand il va arrêter de prendre les insulines : « Je manque de mots à répondre quand je me souviens que mon enfant va s’injecter les insulines à vie. Du chagrin me couvre. Des fois je le vois comme s’il est partant un jour ou l’autre. Mais, je commence à résister contre ces mauvaises pensées et cherche à améliorer la santé de mon fils », déplore-t-elle.
Une attention particulière chez les parents
Le médecin endocrino-diabétologue précise qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de moyens connus et efficaces de se prévenir contre le diabète de type 1. Il est très important de connaître les principaux symptômes du diabète afin de pouvoir consulter au plus vite lorsque ces derniers se manifestent chez le jeune enfant. Il s’agit notamment de la soif intense, l’envie fréquente d’uriner, une fatigue extrême, une faim permanente associée à une perte de poids soudaine, des troubles visuels, etc.

Pour les jeunes patients déjà diagnostiqués, l’acceptation de leur condition par eux-mêmes et leur entourage est une condition primordiale à une prise en charge optimale de leur maladie. Il est impératif d’avoir un médecin traitant qui va les aider à gérer leur maladie au quotidien. Les enfants et adolescents accompagnés de leurs parents auront, en effet, besoin d’un apprentissage pour ce qui concerne l’alimentation, l’injection d’insuline et l’auto-surveillance des glycémies. L’adoption d’un mode de vie sain, la prise régulière d’insuline et un suivi médical rapproché permettront à l’enfant de vivre au mieux sa maladie, d’être scolarisé, de grandir, de trouver un emploi et de fonder un foyer comme tout un chacun. Le diabète ne doit pas être considéré comme un handicap. Il s’agit d’une maladie chronique comme d’autres, Mais, qui demande simplement une attention de tout le temps.
Rose Mpekerimana
