« Burundi, pays émergent en 2040, pays développé en 2060 », un rendez-vous que le peuple burundais ne devrait pas rater. Tout Burundais est invité à faire sien ce rendez-vous. Ainsi, chez les agri-éleveurs de différents coins du pays, le train est en marche. Ceux avec lesquels nous nous sommes entretenus disent qu’ils ont déjà compris cette vision et qu’ils sont à l’œuvre afin qu’en 2040 ils aient enregistré un grand pas dans leurs activités quotidiennes et qu’ils soient développés en 2060.

Pour l’agriculteur moderne et multiplicateur de semences, Nicodème Gahimbare, de la colline Buriga en commune Rango province de Kayanza, cette vision a ouvert les yeux de beaucoup de Burundais. Selon lui, si tout le monde se met à l’œuvre avec toutes les énergies, on ne pourra pas arriver en 2040 ni en 2060 sans se développer : « Le pays peut se développer même en moins de dix ans. Pour dire que cette vision peut être accomplie avant la fin de l’échéance ». Vu la façon dont les gens sont en train de travailler pour se développer, le Burundi pourra, d’ici peu de temps, se classer parmi les pays qui sont sur une bonne voie de développement, ajoute-t-il.
A part l’agriculture moderne et la multiplication des semences, M. Gahimbare pratique aussi l’élevage de gros bétail et de petit bétail. Il pratique son agriculture moderne sur une superficie d’environ 20 hectares subdivisés en trois parties selon les cultures. «J’ai un champ qui a une superficie de près de 20 hectares. Je l’ai subdivisé en trois parties selon les cultures. C’est-à-dire le soja, le maïs et la pomme de terre. Chacune de ces cultures est cultivée sur une superficie de plus de 6 hectares », signale-t-il.
Rencontré en pleine récolte de pomme de terre, notre interlocuteur s’est réjoui du rendement obtenu même si, selon lui, les conditions climatiques n’ont pas été bonnes. « Même s’il y a eu perturbation des conditions climatiques, je vois que la récolte est bonne. J’ai utilisé 12 tonnes de semences et j’espère qu’à la fin de la récolte je vais totaliser plus de 60 tonnes », explique-t-il. Il informe qu’il embauche plus de cent ouvriers dans ses champs. M. Gahimbare dit qu’il a utilisé au tour de 300 Kg comme semences de soja estime qu’il va récolter entre 7 et 8 tonnes. « Là aussi, c’est parce que les conditions climatiques n’ont pas été bonnes, sinon je pouvais avoir plus de tonnes », affirme-t-il.

Selon M. Gahimbare, ses activités agropastorales sont bénéfiques non seulement pour sa famille, mais aussi pour le pays. Il souligne que dans chaque saison culturale, il recrute plus de 150 ouvriers journaliers avec un salaire de 5 000 FBu par jour et pour chacun : « Cette somme d’argent leur permet de satisfaire certains de leurs besoins ». Il affirme que parmi ses employés figurent surtout les jeunes et se réjouit qu’il contribue dans la diminution du chômage. « Les jeunes qui avaient l’habitude de passer des journées à ne rien faire ou qui avaient l’habitude de se rendre en Tanzanie à la quête de l’emploi, n’ont plus besoin de s’y rendre car ils trouvent de l’emploi ici chez nous », se rejouit-il.
La vision 2040 et 2060 sera facile à atteindre
S’exprimant sur la vision Burundi, pays émergent en 2040, pays développé en 2060. M. Gahimbare mentionne qu’il est déjà convaincu que cette vision sera accomplie avant l’échéance. Selon lui, il suffit que tout Burundais s’y mette, même les fonctionnaires de l’Etat. « Il faut que les fonctionnaires, eux aussi, se rendent sur leurs collines natales pour pratiquer l’agriculture moderne dans les terrains familiaux ». M. Gahimbare invite aussi les Burundais à s’atteler à la plantation des d’avocatiers car, ils sont très bénéfiques. « Si on estime qu’un seul avocatier peut générer au moins 500 000FBu par an vous comprandrez bien celui qui a une plantation de cent avocatier va gagner. Nous sommes déjà convaincus qu’un champ d’avocatier qui s’étend sur un hectare génère facilement au moins 128 000 000 FBu par an. Donc, si tout le monde s’y met, il sera facile de développer notre pays dans un laps de temps, » souligne-t-il. Ainsi, notre interlocuteur trouve que l’avocatier est devenu une culture stratégique en ce sens que les avocats vont contribuer à la rentrée des devises dans les caises de l’Etat. « Sur ce, je reste convaincu qu’en 2040, le pays deviendra non seulement, mais plutôt développé. Toutefois, il suffit que tous les Burundais se mettent à travailler assidûment », affirme-t-il.
Même son de cloche de la part de Jean Gatabazi, multiplicateur des semences sélectionnées en commune Bwambarangwe, province de Kirundo. Il trouve que la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 doit ne pas être atteint parce qu’aujourd’hui les agri-éleveurs sont devenus très nombreux et travaillent avec toute énergie.
Multiplicateur des semences sélectionnées des céréales, des légumes, des tubercules ainsi que les caféiers, les avocatiers contribuent non seulement au développement du pays mais aussi dans la survie de la population car il embauche plus de trois cents employés à savoir les ingénieurs-agronomes, les agronomes, les monitaires agricoles, les comptables, les vétérinaires ainsi que les ouvriers. Il dit avoir déjà transmis ses techniques agricoles modernes aux autres agriculteurs se trouvant dans d’autres provinces. « Je reçois aussi souvent un bon nombre de gens qui viennent apprendre ou acquérir une formation en agriculture moderne. Je soutiens aussi le gouvernement en sensibilisant la population à pratiquer une agriculture moderne pour avoir une bonne récolte », signale-t-il.
Les techniques agricoles modernes, source d’un bon rendement
A propos des techniques agricoles modernes que les agriculteurs sont souvent appelés à utiliser, M. Gatabazi se réjouit que pas mal de gens ont déjà répondu à cet appel. Selon lui, la pratique de l’agriculture moderne donne une bonne et satisfaisante production. Quand on pratique l’agriculture moderne sur champ d’un hectare, par exemple, dit-il, le rendement est non négligeable. « Si on utilise 80 Kg des semences sélectionnées du haricot non grimpant, on récolte facilement 1500 Kg sur un hectare. Alors que sur la même superficie, si on y sème 80 Kg du haricot grimpant, on peut produire à peu près 3 tonnes (3 000 Kg)». Pour les tubercules, notre interlocuteur recommande les cultivateurs en possession des petits terrains cultivables à pratiquer de l’agriculture moderne. « Je leur conseille de cultiver de manière moderne la culture du manioc car sur une bouture on peut avoir une production de 100 kg du manioc », ajoute-t-il.

M. Gatabazi suggère à toute la population burundaise d’avoir une coutume de pratiquer l’agriculture moderne de manioc, de patate douce, d’igname et de pomme de terre car, ça donne un bon rendement. Il prodigue des conseils au peuple burundais et surtout aux jeunes finalistes d’université à s’atteler aux activités d’auto-développement en se basant sur les connaissances acquises à l’école.
Zabulon Nshimirimana, un des employés de M. Gahimbare se réjouit de contribution de la société Just For Work, créée par son patron. « La société Just For Work contribue beaucoup dans la survie de ma famille. Je réalise mes projets de développement grâce à la rémunération que je perçois chaque mois », annonce-t-il. Grâce à cette société, Zabulon Nshimirimana dit avoir appris comment cultiver d’une manière moderne. « Je suis très satisfait car auparavant je me rendais en Tanzanie pour y chercher de l’emploi, mais pour le moment j’ai déjà obtenu un emploi tout près de ma famille », révèle-t-il. Il se réjouit qu’il se soit déjà acheté un vélo, des animaux domestiques (les chèvres, les porcs, etc) et qu’il a également déjà construit une maison moderne.
Département de la documentation
Service de Rédaction
Apollinaire Ndikuriyo