La pauvreté des familles des patients et la carence l’absence de psychotropes dans les pharmacies sont certains des défis qui handicapent la prise en charge effective des malades mentaux. Tels sont les propos de Séraphine Niyonizigiye, psychologue au Centre d’accompagnement psycho-social Saint François d’Assise.
Selon Séraphine Niyonizigiye, la part de la famille et de l’entourage du malade jouent un grand rôle pour que le malade recouvre sa santé. Elle fait savoir que les maladies mentales sont curables mais que le rôle de la famille reste incontournable dans la prise en charge du malade mental. Elle indique qu’il faut l’implication de tout un chacun surtout sa propre famille lui montrant de l’estime et en valorisant ses activités quotidiennes, car ce sont ces mesures d’accompagnement qui sont indispensables pour les malades malgré la prise en charge médicale. La stigmatisation est la principale cause de la discrimination et de l’exclusion. Elle porte préjudice à l’estime de soi, contribue à la dégradation des relations familiales et limite la capacité des malades à socialiser, à obtenir un logement et à trouver un emploi. Cela peut engendrer la rechute du patient.
Une pénurie des ressources limite l’accès à des traitements
« Les personnes atteintes de troubles mentaux dans les pays à faible revenu souffrent d’une pénurie de ressources, ce qui limite leur accès à des traitements fondés sur des données probantes. Les stratégies fructueuses qui visent à cerner et à traiter les problèmes de santé mentale dans les pays à revenu élevé sont souvent peu pratiques, inefficaces et trop exigeantes en termes de ressources pour être efficaces dans les pays à faibles ressources », explique Mme Niyonizigiye.
Notons que la plupart des troubles de santé mentale apparaissent avant l’âge de 30 ans selon les données présentées par le Centre d’accompagnement psycho-social Saint François d’assise. « Les problèmes de santé mentale des jeunes ont un impact négatif sur le développement des liens sociaux, l’appartenance culturelle, le bien-être émotionnel, les possibilités d’éducation et les ressources économiques », souligne le psychologue Niyonizigiye.
Eliane Nduwimana