L’Union européenne (UE) a pris la décision sage de mettre fin aux sanctions prises contre le Burundi depuis 2016 avec effet immédiat, le mardi 8 février 2022. C’est un sentiment de satisfaction et une victoire diplomatique pour le peuple burundais, d’après certains acteurs politiques et de la société civile.
« Au niveau du parti Uprona, nous félicitons le Burundi et l’Union européenne pour le dénouement positif du dialogue qui a abouti à la levée des sanctions économiques contre le Burundi. Ces sanctions étaient précipitées dans la mesure où l’Union européenne n’avait pas pris suffisamment de temps pour écouter toutes les parties prenantes », d’après Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona. Nous les encourageons d’aller de l’avant pour améliorer les relations bilatérales étant donné que l’Union européenne est un partenaire traditionnel qui a appuyé le Burundi depuis longtemps dans l’objectif du gagnant-gagnant», a-t-il ajouté.
Kefa Nibizi, président du parti Codebu (Conseil pour la démocratie et le développement durable du Burundi) abonde dans le même sens, « Nous avons accueilli avec joie et satisfaction cette levée des sanctions parce qu’elle va permettre, de part et d’autre, des avantages. Du côté du Burundi, nous espérons qu’elle va permettre un accroissement des appuis financiers que l’UE accordait au Burundi et par voie de conséquence, un peu d’assouplissement des conditions de vie des Burundais».
Un dialogue très ouvert
Olivier Nkurunziza a aussi précisé que le Burundi et l’Union européenne ont amorcé un dialogue pour échanger sur les sanctions économiques prises contre le Burundi. Une nette amélioration s’est observée car les deux parties ont discuté, échangé pour aboutir à la levée de ces sanctions. Le chef de l’Etat burundais s’est montré dès le début, très ouvert à tout le monde et a fait une ouverture diplomatique pour expliquer la position du Burundi par rapport à ces sanctions économiques. « Nous encourageons le gouvernement du Burundi à continuer dans la même voie en affrontant toutes les questions diplomatiques. Le réchauffement diplomatique est nécessaire pour que les relations entre le Burundi et l’Union européenne soient rétablies comme avant ».
Kefa Nibizi, quant à lui, a indiqué qu’avec l’arrivée du président de la République Evariste Ndayishimiye, les relations entre le Burundi et l’Union européenne ont évolué positivement car les deux parties ont commencé une série d’échanges pour trouver des voies et moyens afin de sortir de cette impasse qui avait été causée par ces sanctions prises contre le Burundi. Ces relations arrivent à un point de grande ouverture, et évoluent de façon normale et positive.
Nouvelle ère pour le Burundi
« C’est le début d’une nouvelle ère vers le développement et nous interpellons les investisseurs étrangers à venir au Burundi car notre pays dispose de plusieurs potentialités pouvant contribuer à son développement. On ne peut pas seulement vivre des aides ; c’est pour cette raison que les Burundais doivent fournir plus d’efforts et apporter leur pierre à l’édifice », a conclu le président du parti Uprona.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Ndayishimiye, le Burundi a commencé une nouvelle ère dans le domaine diplomatique car cette levée de sanctions s’ajoute à d’autres actions positives déjà menées. Il s’agit d’une mesure qui vient dans une longue liste des mesures positives qui sont prises dans le domaine diplomatique à l’endroit du Burundi.
Un impact négatif dû aux sanctions
M.Nkurunziza a souligné que les conséquences sur l’économie burundaise se sont fait remarquer, et cela a engendré d’autres problèmes perturbant la vie des Burundais comme la montée des prix sur le marché.
Le même constat est fait par M.Nibizi en précisant que les cinq ans que ces sanctions ont duré, ont eu un impact très fort sur le Burundi. Il a rappelé que le chef de l’Etat, dans son message du Nouvel an, a souligné que l’UE est le deuxième partenaire financier du Burundi après la Banque mondiale. « Si le deuxième donateur gèle ses appuis financiers, il y a des impacts obligatoires sur les différents projets. Egalement, l’UE apporte ses aides en termes de devises étrangères permettant d’augmenter la valeur de la monnaie burundaise sans oublier l’accessibilité aux devises par les importateurs ».
D’après le président du parti Codebu, le gouvernement du Burundi a initié un approchement, une grande ouverture afin d’excentrer les échanges pour aboutir à la levée de ces actions. Le Burundi et l’UE ont trouvé une solution qu’il faut d’abord lever les sanctions et négocier ensemble un nouvel accord.
Une fierté nationale
Les Burundais doivent redoubler d’efforts pour consolider la démocratie, bâtir la paix et renforcer les valeurs morales et intellectuelles afin que les aides européennes viennent appuyer nos propres ressources , d’après Hamza Venant Burikukiye, secrétaire général et porte-parole de la Plateforme intégrale de la société civile du Burundi (Pisc-Burundi) .
La Pisc-Burundi, a dit M.Burikukiye, avait décrié les sanctions prises injustement contre le Burundi par l’Union européenne en 2016. Avec la levée de ces sanctions par l’Union européenne, c’est un sentiment de satisfaction et une victoire diplomatique pour le peuple burundais mais aussi une fierté nationale, a-t-il dit.
Pour le président de l’Assistance et formation juridique du citoyen−Berintahe (AFJC) Vénuste Muyabaga, il se réjouit de la mesure sage et combien importante tant attendue de l’Union européenne de lever les sanctions prises contre le Burundi.
Le Burundi ne peut pas vivre comme une île
Actuellement, compte tenu de la situation qui prévaut au Burundi, les relations bilatérales et multilatérales ont été améliorées. L’Union européenne et d’autres partenaires ont compris que le Burundi ne peut pas vivre comme une île et qu’il a droit à un partenariat avec les autres, a dit M. Muyabaga. Ce dernier a précisé que cette mesure de l’Union européenne va avoir un impact positif sur le Burundi et en dehors du pays.
En ce qui est des conséquences des sanctions prises contre le Burundi par l’Union européenne, M.Burikukiye a fait savoir que même si le Burundi a subi ces sanctions, le pays est quand même resté débout. Le Burundi a pris la décision de compter sur ses propres forces et ses partenaires qui l’ont compris. Les sanctions lui infligées ont eu des conséquences dans la mise en application de son programme du développement, a-t-il dit
Beaucoup de programmes vont rapidement être mis en application
Avec la nouvelle ouverture, M.Burikukiye a indiqué que le Burundi aura des facilités dans l’accomplissement de ses programmes surtout dans l’accroissement économique du pays avec l’appui budgétaire de l’Union européenne. Il y a beaucoup de programmes qui vont rapidement être mis en application surtout dans le domaine des infrastructures, les bâtiments et les projets de développement.
A la question de savoir pourquoi ces sanctions ont été levées sous le pouvoir du président Evariste Ndayishimiye, M.Burikukiye a fait savoir qu’avec la politique actuelle du président Ndayishimiye, le pays a des avancées spectaculaires. C’est pour cette raison que l’Union européenne et d’autres partenaires du Burundi qui avaient devancé l’Union européenne ont fait leur évaluation et ont remarqué qu’il faut plutôt encourager la bonne voie entreprise par le pouvoir en place.
Quant à la question de savoir si le Burundi entre dans une nouvelle ère de coopération, M.Burikukiye a indiqué qu’avec la levée des sanctions, les programmes du gouvernement seront appuyés, ce qui va constituer une nouvelle lancée. Pour M. Muyabaga, la décision de l’Union européenne est un autre pas qui vient s’ajouter à d’autres améliorations déjà enregistrées.
Yvette Irambona
Martin Karabagega