Par la communication non violente, il faut comprendre la communication apaisante, rassurante où le récepteur a encore envie d’écouter celui qui lui parle. La personne qui communique non violemment exprime sa joie, transmet son intérieur positif à l’endroit des autres. Cela est ressorti de l’entretien accordé, le lundi 17 janvier 2022, par Rémy Havyarimana, coordinateur de l’association Maison lueur d’espoir sur le rôle de la communication non violente dans la société.
« Une personne qui communique non violemment, c’est celle qui exprime la bonté, le plaisir ou l’aisance qui est dans son intérieur. Son récepteur se sent alors rassuré et a l’envie de l’écouter encore une fois. Elle exprime sa joie, transmet son intérieur positif à l’endroit des autres. Tandis que son inverse, la communication violente, extériorise le mal que la personne renferme dans son cœur. Elle transmet son amertume, sa douleur, sa méchanceté, etc.». Tels sont les propos de M. Havyarimana, coordinateur de l’association Maison lueur d’espoir, une association dont les activités s’orientent dans le renforcement de la cohésion sociale des Burundais.
La communication non violente, une fois bien utilisée, joue un rôle capital dans la société, dans la mesure où elle crée de bonnes relations entre les personnes. Selon notre source, que ce soit la communication non violente ou son inverse, elle est l’expression de ce que l’on vit au quotidien. C’est toute sorte d’expression qu’un individu utilise pour laisser voir ce qui est dans son intérieur, et le verbal occupe une petite partie. Le comportement, l’habillement, les gestes posés, communiquent beaucoup plus que les parole, a-t-il ajouté.
M. Havyarimana dit qu’une personne malade de la violence peut blesser toutes les personnes qui l’entourent par la communication, malheureusement à son insu. Selon lui, ce qui se passe ici et là dans la société, notamment des cas de vol, de viol, de meurtre, etc, témoigne des expressions de la violence. «Il faut aussi prendre conscience que le mal que nous avons traversé au Burundi nous a laissés intacts ou pas. Cela a laissé des blessures que nous n’avons pas encore soignées effectivement. C’est-à-dire, chaque geste peut réveiller le lion qui s’endort et la réaction est toujours violente », a-t-il fait remarquer.
L’influence de l’environnement sur le comportement
Toutefois, prendre la décision d’utiliser la communication non violente est possible, même si ce n’est pas du tout facile, d’après M. Havyarimana. Pour y parvenir, cela doit être un effort quotidien de tout un chacun. Il y a également la nécessité de la compréhension communautaire et une éducation sur la non-violence qui devrait être ancrée dans les cœurs des personnes dès le bas âge. « A titre d’exemple, quand un enfant grandit dans un milieu apaisé, non violent, il va, par la suite, emmagasiner la non violence. Et dans son parcours éducatif, il faut que ses camarades et enseignants soient aussi paisibles, non violents. Ainsi, cette non-violence qui s’intériorise de cette manière s’accroît progressivement et influence, en effet, le comportement de cet enfant sur plan communicatif.
En plus, toutes les personnes adultes, entre autres, les parents, les éducateurs, les responsables de l’administration et bien d’autres, devraient tenir compte des mots qu’ils prononcent pour vérifier s’ils ne font pas souffrir ceux qui les entendent. Aussi, les gens devraient adopter un bon comportement et toujours se rappeler que, s’ils veulent du bien, ils doivent également répandre du bien aux autres. S’ils veulent vivre pacifiquement, ils doivent être source de la paix », a-t-il insisté.
Claude Hakizimana