Les porte-parole des différentes institutions étatiques du pays ont animé le vendredi 8 octobre 2021, au chef-lieu de la province de Karusi, après trois mois, une émission publique au cours de laquelle ils ont répondu à diverses questions posées par les professionnels des médias et la population. Ces questions concernaient tous les domaines de la vie nationale.
Cette émission publique a débuté par un message de salutations du président de la République Evariste Ndayishimiye. Evelyne Butoyi, porte-parole du président de la République, a précisé que cette émission se déroule au moment où le Burundi se trouve en paix et que le chef de l’Etat remercie tous ceux qui se donnent corps et âme pour la préserver. «Toutefois, il demande à la population de rester toujours vigilante étant donné qu’il existe un groupe terroriste Red Tabara qui perturbe la sécurité», ajoute Mme Butoyi.
S’atteler aux travaux de développement
M. Ndayishimiye demande de ne pas se fier à ce qui passe sur les réseaux sociaux. Il invite la population à s’atteler aux travaux de développement pour appuyer le gouvernement responsable et laborieux. Le chef de l’Etat invite la population à respecter les mesures barrières et à faire un test de dépistage de la Covid-19.
S’agissant de la question liée aux droits de l’Homme dans le pays qui ne seraient pas respectés d’après les Nations-unies, Mme Butoyi a indiqué que le gouvernement via le ministère en charge des droits de la personne humaine collabore avec la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), la Commission vérité et réconciliation (CVR) et les organisations de la société civile. Les rapports existent et il y a un changement qui s’est opéré. Ces gens de l’extérieur du pays peuvent se tromper, c’est pour cette raison qu’ils doivent collaborer avec le gouvernement burundais.
Suspension d’entreprises extrayant des minerais
Concernant la suspension des entreprises extrayant des minerais, le porte-parole du président de la République a précisé que le gouvernement a constaté des irrégularités. C’est ainsi que l’Etat a voulu restructurer les accords conclus pour l’intérêt des parties prenantes. Pour lui, avec cette restructuration, il y aura du gain des deux côtés. Pour ce qui est des sanctions infligées par le chef de l’Etat à l’endroit des personnes occupant les hautes fonctions mais qui par après sont nommées à d’autres, Evelyne Butoyi a souligné que si un enfant a commis une faute, on peut lui prodiguer des conseils et l’amener à la confiance de son parent. « Ces gens remerciés peuvent être de nouveau nommés grâce à leurs compétences dans certains domaines. Pour cela, le chef de l’Etat souhaite que tout le monde soit à l’œuvre pour l’accompagner dans le développement du pays». Pour ce qui est de l’existence du groupe terroriste Red Tabara, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement, a souligné qu’il faut toujours combattre de tels groupes comme le Burundi le fait dans d’autres pays telles la Somalie et la Centrafrique. Il faut toujours rester vigilant en renforçant la quadrilogie. En ce qui concerne le recensement des fonctionnaires mettant un accent sur l’ethnie, M Ntahorwamiye a fait savoir que cette question persiste même au niveau de la Constitution. Nous avons encore des cicatrices, mais, le parlement va étudier cette question pour y apporter une solution.
Pour la question en rapport avec le service patriotique obligatoire, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que ce service existe partout dans le monde. Même au Burundi, ce service a existé et cela n’empêche pas que cela puisse continuer même aujourd’hui. Ainsi, il y aura un programme de patriotisme. S’agissant de l’extradition des personnes recherchées par la justice burundaise, la porte-parole de la Cour suprême a dit qu’il y a un espoir car il y a des accords conclus avec les pays qui les hébergent. « Nous espérons que ces mandats d’arrêt vont être mis en application ». S’agissant de la remise par le Rwanda des dix-neuf personnes au gouvernement burundais, elle a précisé qu’une commission a été mise en place pour mener une enquête et que dans quelques jours, les résultats de cette enquête seront rendus publics.
A la question en rapport avec l’intérêt pour le Burundi des accords entre celui-ci et l’Arabie Saoudite, le porte-parole du ministère en charge des relations extérieures a indiqué que les Burundais en quête d’emploi vont se rendre en Arabie Saoudite en bonne et due forme, et dans le respect de la loi, avec une protection du gouvernement burundais. Ces Burundais vont verser des impôts et le Burundi en tirera profit. Dans ces accords, du côté du Burundi, on doit analyser notamment l’état de santé et la capacité de travail du candidat migrant ainsi que sa connaissance des mœurs du pays d’accueil.
Sur la fermeture des frontières terrestres entre le Burundi et le Rwanda, le porte-parole du ministère en charge des relations extérieures a fait savoir que les motifs ne sont pas les mêmes avec les autres pays frontaliers du Burundi pour lesquels les frontières sont rouvertes. « Certaines étapes ont été réalisées mais il y a encore à faire comme l’extradition des présumés putschistes de 2015 ».
Vaccin contre la Covid-19 et manque de bancs-pupitres
Concernant le vaccin contre la Covid-19 dont l’administration sera volontaire, le porte-parole du ministère en charge de la santé publique a fait savoir qu’il n’y aura pas de sensibilisation comme ledit ministère le fait pour d’autres vaccins. « Celui qui voudra ce vaccin l’aura, mais l’Etat ne sera pas responsable de ses éventuels effets indésirables ». Concernant le manque de bancs-pupitres dans les écoles, le porte-parole du ministère en charge de l’éducation a précisé que cela s’observe mais que dans l’ensemble, les élèves s’assoient convenablement sauf quelques cas isolés. Et d’ajouter que chaque année, l’Etat donne à ce ministère une somme d’un milliard de francs burundais destinée à l’achat des bancs- pupitres. Pour lui, il s’agit d’une question qui va se résoudre progressivement, et chacun doit apporter sa contribution, y compris les membres des collectivités locales, pour l’intérêt du pays.
Yvette Irambona