Le mois de novembre de chaque année, le parti CNDD-FDD procède à la célébration de la journée dédiée aux combattants. Cette année, elle sera célébrée, le samedi 20 novembre 2021, en commune Bugendana dans la province de Gitega. C’est pour leur rendre un hommage mérité.
La journée dédiée aux combattants est une journée de se souvenir des hommes, des femmes, des jeunes qui ont accepté de verser leur sang pour une cause noble. Ils se sont sacrifiés pour sauver la Nation burundaise. Tels sont les propos du président du parti, Rassemblement des démocrates au Burundi (Radebu) Jean de Dieu Mutabazi, lors de l’entretien qu’il a accordé à la rédaction du journal Le Renouveau, le jeudi 11 novembre 2021.
Certains d’entre eux, a dit M.Mutabazi, sont devenus des handicapés pour toute leur vie afin que la paix et la démocratie soient restaurées. C’est une occasion pour la jeunesse qui n’a pas connu la crise d’octobre 1993 de reconnaitre qu’il y a une autre jeunesse qui est tombée sur le champ de bataille. Quand l’on se souvient des époques où le Burundi était en pleine guerre, c’est là où l’on mesure l’importance de la paix.
Selon M.Mutabazi, la journée dédiée aux combattants est une journée où ceux qui n’ont pas combattu notamment les jeunes ou même d’autres notamment le parti Radebu, de se souvenir qu’il y a eu des gens qui se sont sacrifiés pour la Nation. C’est très important de leur rendre un hommage mérité pour le service combien louable qu’ils ont rendu à la Nation burundaise, a-t-il ajouté.
Evaluer l’état de mise en œuvre des valeurs pour lesquelles ils ont combattu
Au cours de cette journée, a dit M.Mutabazi, ce sera une occasion pour ceux qui ont combattu et ceux qui ont les responsabilités, de faire le regard rétrosperectif pour voir si les grandes valeurs pour lesquelles ils ont combattu sont en train d’être réalisées. Il s’agit par là, de l’idéal de la démocratie, de la souveraineté, de la bonne gouvernance et du développement en vue d’analyser le pas déjà franchi et la situation actuelle ainsi que l’avenir.
Pour le président du parti Radebu, la journée dédiée aux combattants est également une occasion de constater que l’expérience du Burundi est à exporter quand l’on se souvient que les troupes de l’armée régulière de l’époque se sont mises ensemble avec les ex-combattants du CNDD-FDD. Ils ont pu signer des accords de paix et ont formé ensemble des Forces de défense nationale sans aucune distinction. Le monde entier devrait, selon M. Mutabzi , s’inspirer de cette expérience burundaise .
Une journée équivalente à l’armistice
L’opinion qui pense que la journée dédiée aux combattants inclut d’une manière ou d’une autre un militantisme, est pour M.Mutabazi fausse. C’est une journée nationale équivalente à l’armistice. Ailleurs, ladite journée est dédiée aux vétérans. Cette opinion devrait reconnaitre que le mouvement CNDD-FDD à l’époque était majoritaire par rapport aux autres mouvements qui combattaient. En plus, actuellement, c’est le parti CNDD-FDD qui a la responsabilité de gérer le pays. Il lui revient, à cet effet, le leadership de l’organisation et de la gestion de cette journée, a-t-il dit.
En ce qui concerne la place du héros de la démocratie, feu président Melchior Ndadaye, du Guide suprême du patriotisme, Pierre Nkurunziza et du héros de l’indépendance, Louis Rwagasore, eu égard à la journée dédiée aux combattants, M. Mutabazi indique que les trois personnalités ont des journées qui leur sont consacrées. Le feu président Melchior Ndadaye et le prince Louis Rwagasore ne sont pas de combattants, mais ont mené un combat héroïque et historique et sont des icônes inoubliables dans la mémoire des Burundais, a dit M. Mutabazi.
Que la journée dédiée aux combattants soit nationale
Quant au président du parti Codebu iragi rya Ndadaye (Conseil pour la démocratie et le développement durable au Burundi) Kefa Nibizi, il aimerait que cette journée soit instituée en une journée nationale et non une journée d’un parti politique. Le rôle joué par ces combattants, a-t-il dit, ne se rapporte pas à un parti politique, mais à la vie de la Nation toute entière. Ces combattants ont participé à la lutte contre la discrimination et à la restauration de la démocratie d’autant que tout le peuple burundais dans sa diversité régionale et ethnique à la parole, la dignité et l’accès au service des institutions de l’Etat de façon équitable, a-t-il ajouté.
Rappeler la bravoure manifestée par les combattants
La journée dédiée aux combattants, devrait rappeler à la population, la bravoure que ces gens ont manifestée. Ce que ces combattants ont fait devrait servir de leçon à la population surtout la jeunesse, qu’il faut des sacrifices dans certaines circonstances, pour la dignité nationale. Quant à la place du héros de l’indépendance le prince Louis Rwagasore et du héros de la démocratie feu président Melchior Ndadaye pour cette journée dédiée aux combattants, M. Nibizi a fait savoir qu’au niveau matériel, il y a un lien entre ces héros et les combattants. Mais, au niveau structurel, il n y a aucune relation parce qu’ils ne sont pas de même parti politique.
Renforcer la démocratie et la cohabitation pacifique
Quand un parti est au pouvoir, toutes ses activités doivent avoir un impact sur la vie nationale. Les Burundais se sont entretués, il y a eu beaucoup de pertes de vies humaines, a dit Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona. Pour lui, une telle une journée permet de se rappeler ce qui s’est passé afin que cela ne se reproduise plus. Cette journée donne également l’espoir de renforcer la démocratie et la cohabitation pacifique, a-t-il ajouté.
M. Nkurunziza abonde dans le même sens que M. Nibizi en indiquant qu’il faut qu’il y ait une fête nationale y relative car, il y a eu d’autres combattants comme Bihome du temps de Mwezi Gisabo. Tous ces groupes se sentent concernés car, ils ont combattu pour retrouver la paix mais aussi, une cause juste selon leurs formations .
Combattre toujours pour la paix
Pour Vénuste Muyabaga, président de l’Assistance et formation juridique du citoyen-Berintahe (AFJC), c’est une question de mémoire, de se souvenir, de revivre et de savoir si réellement les principes qui guidaient le combattant, au moment où il était sur le front, restent aujourd’hui valables. « Lorsque le combattant était sur le front, il recherchait la paix. Cette dernière n’est pas une question de temps, il s’agit plutôt d’une question pérenne. Fêter ou célébrer cette journée redonne l’espoir, la volonté de revivre et de combattre toujours pour la paix. C’est une question de changer la façon de combattre sinon, aujourd’hui, on combat la faim, la pauvreté, etc. il y a toujours un combat ». Aussi, c’est une façon de redire aux Burundais qu’il y a toujours un combat et qu’il y a eu un combat qui a abouti à une histoire vraie pour le Burundi, une histoire de paix. Aujourd’hui, c’est redynamiser, redorer l’image d’un combattant, a-t-il ajouté.
Selon Vénuste Muyabaga, il s’agit d’une façon d’enseigner les générations actuelles et futures, que le combat est de tous les toujours, seulement il change de forme.
Les bons actes doivent être bénéfiques à tout le pays
La société connaît toujours des problèmes. Pour les résoudre, on engage un combat. Ainsi, il faut montrer que devant qu’à un combat, il faut une victoire. Face à un problème, il ne faut jamais croiser les bras, plutôt, il faut travailler, combattre. On rappelle les exemples du passé qui ont fait qu’on aboutisse à la solution souhaitée, escomptée. « Ils ont combattu pour la paix, la démocratie et maintenant, le combat pour la démocratie est perpétuelle célébration de la journée dédiée aux combattants est une façon de rappeler qu’il faut toujours mieux faire qu’avant»,a martelé notre source .
M. Muyabaga a fait savoir que tous les bons actes qui s’observent au sein des partis politiques devraient normalement être bénéfiques à tout le pays. Pour lui, toutes les initiatives, qui s’opèrent à l’intérieur des partis politiques, doivent être bénéfiques aux sympathisants, membres du parti et aux Burundais.
Martin Karabagega
Yvette Irambona