Dans sa vision de la restauration de la fertilité des sols, le projet « Tubungabunge isi ndimwa » (TIN), financé par l’Union Européenne et implémenté par ADISCO, la CAPAD, BD et le CSA a réalisé pas mal d’activités dans différentes zones d’action au Burundi. Le Point Focal de ce projet au sein de l’ISABU, Dr. Ir. Marie-Chantal NIYUHIRE trouve que ces activités ont été bénéfiques pour les agriculteurs concernés. Cela ressort de l’entretien qu’elle a accordé au journal Le Renouveau du Burundi, le mercredi 8 mai 2024.
Les activités de la recherche-action ont commencé par le suivi de fertilité des sols et l’accompagnement des agriculteurs dans la définition de la santé des sols.
Le Point Focal du projet au sein de l’ISABU « Tubungabunge isi ndimwa » en même temps Chef du Programme de Recherche Aménagement et Ecologie à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), Dr. Ir. Marie-Chantal NIYUHIRE, fait savoir qu’au niveau de la Recherche – Action, trois échantillonnages du sol ont été faites, c’est-à-dire au début du projet en 2019 pour le premier, le deuxième échantillonnage en 2022 et le troisième à la fin du projet en 2024. C’était pour voir s’il y a des améliorations au niveau de la fertilité des sols. « A part l’échantillonnage, étant donné que les agriculteurs n’ont pas de moyens pour se payer les frais d’analyse au laboratoire, nous avons essayé de travailler avec les agri chercheurs encadrés par le Projet TIN en leur montrant comment caractériser leur sol. Il y avait toute une série d’indicateurs pratiques et faciles à mesurer », explique Dr. NIYUHIRE.
La deuxième activité consistait à accompagner les comités collinaires au niveau des bassins versants dans la détermination des luttes antiérosives. Comme l’indique Dr. NIYUHIRE, des descentes dans différentes communes des zones d’action ont été effectuées pour identifier les problèmes et aussi aider les agriculteurs à développer des plans pour la réhabilitation des parcelles érodées afin que ces dernières soient utiles à l’agriculture.
La troisième activité concernait l’utilisation du Tithonia diversifolia sur la qualité du compost. Selon Dr NIYUHIRE, ce dernier était utilisé comme activateur. Après différents essais, les résultats ont montré que ce compost était bien fait.
Pour la quatrième activité, il s’agissait de l’utilisation des fertilisants organiques sur différentes cultures. D’après Dr. NIYUHIRE, « on a testé deux types de compost qui sont produits localement par les agri chercheurs. Le rendement était important par rapport à la qualité du compost utilisé avant. »
Une autre activité consistait en l’utilisation de l’urine humaine dans la fertilisation des plantes. Le Projet a été réalisé dans les provinces de Kayanza, Karusi, Ruyigi et Cankuzo sur différentes cultures à savoir le haricot, la pomme de terre, le maïs et le sorgho. L’urine humaine a été d’abord conservée plusieurs jours dans des bidons, pour abattre sa charge de microorganismes potentiellement nocive, et après a été utilisée sous forme diluée pour fertiliser les plantes.
Une autre activité était au niveau de la formation. Des animateurs de terrain ont été formés de même que les agronomes des Bureaux Provinciaux de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) mais aussi les paysans pilotes. Dr. NIYUHIRE précise que les modules dispensés étaient centrés sur la caractérisation des sols, le rôle et l’impact de l’eau sur les collines, les aménagements individuels collectifs, la nutrition des plantes et la matière organique.
Le Point Focal de TIN au sein de l’ISABU fait remarquer que ces différentes pratiques ont apporté une valeur ajoutée. Selon elle, les bénéficiaires ont dorénavant quelques notions de connaître les types de sol, les problèmes de leurs terres et savent comment les réhabiliter. Ils ont, ajoute-t-elle, acquis des connaissances sur la détection des déficiences en nutriments et le rôle de la matière organique.
Il convient de signaler que ledit projet est intervenu dans deux zones d’action à savoir la zone ADISCO, principalement dans les provinces de Kayanza et Ngozi ainsi qu’au niveau de la zone CAPAD dans trois provinces à savoir Karusi, Ruyigi et Cankuzo.
Eric Mbazumutima
Journaliste pour Le Renouveau