Après plus de 61 ans de relations diplomatiques entre le Burundi et la Fédération de Russie, Vallery Mikhaylov, l’ambassadeur russe accrédité à Gitega, en fait dans des termes clairs, un bilan largement positif
Le Renouveau du Burundi (L.R): Monsieur l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Burundi, la coopération russo-burundaise va bientôt éteindre sa 61e bougie. Quel bilan en faites-vous?
Vallery Mikhaylov (V.M) : Oui c’est vrai. En 1962, notre pays a été l’un des premiers à reconnaître l’indépendance du Burundi. Cette décision était fondée sur la sympathie pour le peuple burundais ami, sur le respect sincère de sa volonté et de son choix historique. Il y a six décennies, nous avons franchi une étape importante, qui a largement déterminé la nature du développement futur de nos relations interétatiques, et nous a finalement amenés à un bon niveau de partenariat et de coopération dans de nombreux domaines. Aujourd’hui, nous construisons notre interaction sur les principes éprouvés de confiance, d’égalité et de respect mutuelle. La coopération bilatérale dans les affaires internationales se resserre chaque année, il est entendu que les décisions conjointes et les actions consolidées sont désormais importantes. Et cela sert en fin de compte l’objectif commun de construire une société juste et harmonieuse.
Nous notons avec satisfaction le développement dynamique des relations russo-burundaises dans divers domaines. Le nombre de bourses d’études que le gouvernement russe prévoit pour les citoyens burundais a atteint un nombre record. Au cours de la prochaine année scolaire, cent garçons et filles burundais iront dans notre pays. En février 2023, un laboratoire équipé de matériel de fabrication russe a été ouvert à l’Institut national de santé publique (INSP) du Burundi. La coopération dans le domaine de la lutte contre la propagation des maladies infectieuses dangereuses se développe.
L.R : Quels sont les domaines prioritaires de coopération entre les deux pays ?
V.M : L’an 2023 est une année importante pour nos relations. En mars 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération au développement de la république du Burundi, Albert Shingiro s’est rendu pour la première fois en Russie. Dans la ville de Sotchi, il a eu des entretiens avec son collègue russe, Sergueï Lavrov, dans le cadre desquels notre ministre a été invité à effectuer une visite en république du Burundi.Et cette visite a eu lieu. Le 30 mai, pour la première fois, un représentant de notre pays d’un si haut niveau arrivait sur le sol burundais.
Nous développons activement la coopération entre les parlements, les commissions électorales, dans le domaine de la sécurité publique et de la culture. L’éventail de nos tâches est vraiment grand, mais du fait que les relations sont fondées sur les principes de confiance, d’égalité et de respect mutuel, le résultat ne se fera pas attendre.
L.R : Existe-t-il des défis qui freinent l’atteinte des résultats escomptés durant ces 61 ans de coopération ?
V.M : A l’heure actuelle, nous pouvons distinguer les problèmes de sanctions économiques internationales, à cause desquelles les chaînes d’approvisionnement ont été détruites. A cet égard, le travail de l’approvisionnement en engrais et en carburant du Burundi prend beaucoup de temps, du fait que les pays occidentaux menacent de sanctions tous ceux qui travailleront avec la Russie.
Un autre problème est la déconnexion des banques russes du système international Swift. Mais le Burundi est pour nous un exemple de résilience et de dignité. Après tout, votre pays a résisté au joug de nombreuses années de pression des sanctions, malgré de nombreuses tentatives pour briser l’esprit, le peuple burundais ne s’est pas laissé imposer des ordres fondés sur des règles. Les pays occidentaux recourent à une politique de double-standard chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit.
A un moment difficile pour le Burundi, la Russie a continué à apporter son soutien sur la scène internationale. Maintenant, le Burundi est notre proche allié et partage les mêmes idées sur de nombreuses questions.
L.R : Quelles sont les perspectives d’avenir envisagées pour renforcer et améliorer la coopération russo-burundaise ?
V.M : Pour le moment, notre travail se concentre sur les préparatifs du Sommet Russie-Afrique, qui se tiendra fin juillet 2023, à Saint-Pétersbourg. Nous attendons une délégation du plus haut niveau puisque le président de la république du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a confirmé sa participation à cet événement.
Nous nous préparons à signer, en marge du Sommet, un certain nombre de documents dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique, de la santé, de la justice et du travail.
Aujourd’hui, en regardant en arrière le chemin parcouru, nous pouvons affirmer avec certitude que les relations entre la Russie et le Burundi ont résistée à l’épreuve du temps, elles sont orientées vers l’avant et la création. Notre richesse commune est à un haut niveau de confiance, une compréhension claire que notre coopération a de grandes perspectives.
Avit Ndayiragije