Une menace pour la population environnante
Dans la ville de Gitega, les maisons abandonnées aux abords de l’Institut de recherche agronomique et zootechnique (Iraz) inquiètent la population environnante. Ces bâtiments, inoccupés depuis plusieurs années, sont devenus des repaires potentiels pour les voleurs et les consommateurs de drogue, hypothéquant la sécurité des habitants.

Dans l’avant midi du lundi17 mars 2025, nous nous sommes entretenus avec certains habitants du quartier Shatanya en commune Gitega où sont situés les anciens logements des employés de l’Iraz, actuellement en ruine. Les résidents du voisinage tirent la sonnette d’alarme. « Ces maisons abandonnées sont une menace. La nuit, on y entend des bruits suspects, et plusieurs personnes ont déjà été agressées dans les environs », témoigne Diomède Ndayiragije, habitant du quartier Shatanya où sont situées ces maisons. D’autres dénoncent la présence de jeunes qui s’y regroupent pour consommer des substances illicites et y apprennent des comportements de nature à compromettre leur avenir. Alors que le pays fait face à des défis en matière de logement et de développement, la population regrette que ces infrastructures ne soient pas mises à profit. « Plutôt que de les laisser à l’abandon, pourquoi ne pas les confier à des familles ou à des projets communautaires ? », suggère Nindereye Emmanuel rencontré sur les lieux en attente de récupérer son enfant à l’école des lieux. Face à cette situation, les habitants appellent le gouvernement à prendre des mesures. Ils proposent que ces maisons soient réhabilitées et confiées à des citoyens ou des organisations qui pourraient les exploiter à des fins utiles, comme des logements sociaux, des centres de formation ou des initiatives agricoles.
Un institut en déclin
L’Iraz avait été créé en 1979 sous l’égide de la Communauté économique des pays des Grands lacs (CEPGL), qui regroupe le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. L’institut a été mis en place dans le but de promouvoir la recherche agronomique et zootechnique pour améliorer la productivité agricole et l’élevage dans ces trois pays. Avec la crise politique et économique qui a touché la région des Grands lacs dans les années 1990-2000, notamment avec les conflits en RDC et au Rwanda, l’Iraz a connu un déclin. Son fonctionnement a été perturbé par le manque de financement et l’instabilité politique.
Amédée Habimana