Dans le cadre de la prière nationale d’action de grâce organisée pour célébrer le 5e anniversaire de l’investiture du président de la République, Evariste Ndayishimiye, le troisième et dernier jour a été consacré à la jeunesse burundaise, à qui le chef de l’Etat a, personnellement, dispensé une séance d’éducation axée sur les valeurs fondamentales pour bâtir une nation forte et émergente.

Devant une foule nombreuse composée, en majorité, de jeunes venus des quatre coins du pays, le président Ndayishimiye a montré les valeurs propres à la jeunesse. Il a souligné l’importance de les inculquer, dès le bas âge, les valeurs patriotiques, notamment l’amour de la patrie, le civisme fiscal, le respect de l’autorité et l’attachement au travail.
« La jeunesse est la force motrice d’un pays. Si elle est bien orientée, elle devient le levier d’un avenir radieux », a déclaré le président, tout en appelant chaque jeune, à devenir un acteur clé au développement et non spectateur de son propre avenir.
Selon le chef de l’Etat, l’erreur que commettent beaucoup de jeunes est de vivre dans l’attente, croyant que l’Etat ou la société leur doit tout. Il a martelé que chaque jeune doit apprendre à travailler pour sa propre survie, refusant la passivité et la dépendance.
Il a vivement encouragé la culture entrepreneuriale, en rappelant que le développement durable ne peut être garanti que par une jeunesse créative, responsable et autonome. « Forgez votre avenir de vos propres mains, n’attendez pas que quelqu’un d’autre le fasse à votre place », a-t-il insisté.

Une lecture lucide du passé pour bâtir l’avenir
Dans une analyse historique sans détour, le président Ndayishimiye a évoqué les causes structurelles du sous-développement des pays africains, citant notamment la colonisation. Il a dénoncé le fait que cette période ait privé les Africains de leur autonomie industrielle et de leur capacité à transformer leurs propres ressources, les réduisant à de simples importateurs de biens qu’ils pourraient produire eux-mêmes. « On nous a appris à dépendre, et non à créer. Il est temps de briser ces chaînes », a-t-il affirmé, appelant à une révolution mentale chez les jeunes.
Au-delà des aspects économiques et intellectuels, le président Ndayishimiye a insisté sur la crainte de Dieu et le respect strict des commandements divins comme fondement d’une vie stable et réussie. Il a mis en garde contre les dérives de la modernité qui éloignent les jeunes des principes moraux. Il a invité les jeunes à pratiquer une introspection quotidienne, pour évaluer l’utilité de leurs journées et rectifier le tir en cas de déviation. « Un jeune incapable de remarquer que sa journée a été nulle, est un jeune qui échoue lentement mais sûrement», a-t-il averti avant d’appeler chaque jeune, présent et pas présent, à construire son avenir avec rigueur et conscience chaque jour.
Amédée Habimana