
Bien que le Paeej leur ait offert un soutien, les besoins en capitaux pour développer et élargir la production dépassent souvent les ressources disponibles (Amedée Habimana)
Dans la ville de Gitega, l’atelier de la société D-Techno (Development and technology) appartenant aux jeunes engagés dans la fabrication de machines de décorticage et de broyage se distingue par son dynamisme et son engagement dans l’innovation. Combinant l’informatique et la mécanique, ces jeunes fabriquent une machine selon la commande du client dans 8 jours.
Comme l’a indiqué le directeur des opérations au sein de D-Techno, Jean Bosco Ndayizeye, cet atelier, fondé par un groupe de jeunes ambitieux, se consacre à la conception et à la fabrication de machines essentielles pour le secteur agroalimentaire. Parmi les équipements produits figurent des décortiqueuses pour les grains et des broyeurs pour les matières premières, des outils cruciaux pour les usines de transformation alimentaire.
Il a laissé entendre que la société offre également des services de maintenance. Ils sont en train de chercher à agrandir la gamme des machines produites grâce au financement du Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes) même si le manque de devises tarde les importations. M. Ndayizeye a informé que depuis 2022, ils ont déjà fabriqué et vendu 12 machines qu’ils assurent jusqu’à ce jour la maintenance. Il a donné l’exemple d’une machine qui décortique les épis de maïs pour avoir les graines avec une capacité de 10 tonnes par jour.
Non accès aux matériaux et technologies, un des grands défis
Ces jeunes entrepreneurs font face à des défis majeurs liés au non accès aux matériaux de qualité et aux technologies avancées. Les matériaux nécessaires pour fabriquer des machines robustes sont parfois difficiles à obtenir localement, et les technologies modernes peuvent être coûteuses et difficiles à importer.
Le financement reste un obstacle majeur
Bien que le Paeej leur ait offert un soutien, les besoins en capitaux pour développer et élargir la production dépassent souvent les ressources disponibles. Un autre défi que Jean Bosco Ndayizeye a souligné, c’est le manque de leur propre espace de travail puisqu’ils utilisent l’atelier d’une école technique du quartier Nyabututsi en commune et province de Gitega. Toutefois, il a de l’espoir qu’un projet de construction d’un centre d’incubation par le Paeej est en vue.
Il est à noter, que D-Techno qui se spécialise dans la fabrication de machines de décorticage et de broyage, représente une avancée significative pour le secteur agroalimentaire du Burundi. Bien que confrontés à des défis importants, ces jeunes entrepreneurs démontrent une résilience et une capacité d’innovation remarquables. En surmontant les obstacles actuels et en exploitant les opportunités futures, ils contribuent activement à l’amélioration du secteur agroalimentaire et au développement économique du pays. Le soutien continu et les investissements dans leur croissance seront essentiels pour maximiser leur impact et réaliser pleinement leur potentiel.
Amédée Habimana