
La question de l'infertilité doit être prise en charge dans notre pays afin de donner aux couples infertiles une chance de procréer comme les autres, a promis Mme Ndayishimye
Sous l’appui technique et financier de l’Office de la Première dame pour le développement du Burundi OPDAD, la fondation Bonne action « Umugiraneza » en collaboration avec Merck Foundation, a organisé, le mercredi 3 mai avril 2023 à l’intention des professionnels de santé et des leaders administratifs de tout le pays, en commune Giheta de la province de Gitega, un atelier de sensibilisation sur la prise en charge de l’infertilité au Burundi. La Première dame du pays, Angeline Ndayishimiye a indiqué que c’est une bonne occasion d’informer et échanger avec les professionnels de santé et les leaders administratifs sur l’infertilité existante au Burundi, ainsi que sur les stratégies de sa prise en charge au niveau communautaire.
Dans son allocution, la présidente directrice générale de Merck Foundation, Rasha Kalej a salué cette initiative de la Première dame du Burundi, qui vise la promotion de la santé de la reproduction au sein de la communauté burundaise. Mme Kalej a fait savoir qu’au niveau de l’Afrique subsaharienne, le Burundi devient le premier pays, et elle est aussi la Première dame, à adopter ce programme de prise en charge de l’infertilité.
Cela servira d’exemple aux Premières dames d’Afrique pour ouvrir les centres du genre dans le but de résoudre les problèmes liés à l’infertilité dans leurs communautés respectives. « En collaboration avec nos deux fondations, plusieurs médecins burundais ont bénéficié des séances de renforcement des capacités dans le domaine de la prise en charge de l’infertilité. Et en plus de ces séances, cinquante-et-une bourses ont été octroyées à d’autres médecins burundais. Ça sera une meilleure stratégie de promouvoir la prise en charge de cette maladie afin de lutter contre la stigmatisation y relative » a mentionné Mme Kalej.
Le rôle de tout en chacun est incontournable
Quant au représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), il a d’abord apprécié la catégorie des personnes bénéficiaires de cet atelier de sensibilisation, tout en précisant qu’ils sont les mieux placés pour aider les mères burundaises infertiles à avoir des enfants. Car, le rôle de tout un chacun est incontournable pour faire face à ce problème dans nos communautés.
« Au moment où la stigmatisation liée à l’infertilité affecte en grande partie les femmes dans beaucoup de sociétés, l’infertilité peut-être liée aux problèmes de deux personnes dans un couple. Donc, une communication saine et une responsabilité mutuelle s’avèrent nécessaires dans une famille infertile dans le but de surmonter tous les défis y relatifs », a-t-il souligné. Il a enfin promis l’appui du UNFPA à la fondation Bonne action Umugiraneza dans la réalisation de ces programmes combien importants pour le bien être social.
L’infertilité, une réalité au Burundi
Dans son discours d’ouverture, la Première dame du Burundi, Angeline Ndayishimiye, et présidente de la fondation Bonne action « Umugiraneza », a fait savoir que le problème d’infertilité est une réalité au Burundi, et qu’elle est une source de stigmatisation dans les familles et les communautés surtout envers les femmes. Ce qui a des conséquences néfastes au niveau socioculturel et économiques.
« Plusieurs cas d’infertilité s’observent dans notre communauté. Et quand cela arrive dans un couple, la majorité ne sait pas là où il peut s’orienter et se retrouve parfois dans le fétichisme à la quête des enfants », a indiqué Mme Ndayishimye, tout en signalant que les conséquences de l’infertilité sont, entre autres, la mésentente, les violences sexuelles basés sur le genre, et autres problèmes de santé mentale qui peuvent conduire à la séparation et ou au divorce. La stigmatisation sociale est un facteur clé de sentiments d’anxiété, de dépression et de faible estime de soi.
Mme Ndayishimye a ajouté que l’organisation de cet atelier a pour but de contribuer à la sensibilisation sur la prise en charge de l’infertilité au Burundi. C’est également une bonne occasion d’informer les leaders administratifs et les professionnels de santé à propos des techniques de prise en charge de l’infertilité existante au Burundi et d’échanger sur les principales causes de ce problème, ainsi que les stratégies de sa prise en charge au niveau communautaire.
Donner aux couples infertiles une chance de procréer
Nul ne peut ignorer que l’infertilité peut être évitée, soignée, et que, soit l’homme ou la femme, l’un d’entre eux peut être à l’origine de l’infertilité. Ce qui veut dire que la gestion de l’infertilité dans un couple doit être partagée. « Nous voulons alors donner aux couples infertiles une chance d’exercer leurs droits de reproduction par l’accès aux facilités que nous offre la technologie moderne dans le domaine de l’infertilité notamment la technologie de procréation….. », a mentionné Mme Ndayishimye, tout en interpellant tous les couples infertiles de s’adresser aux professionnels de santé dans les meilleurs délais pour des soins appropriés.
La Première dame du pays a enfin affirmé qu’après cet atelier de sensibilisation, les professionnels de santé et les leaders administratifs auront compris les enjeux autour de la prise en charge de l’infertilité au Burundi, ainsi que les bonnes pratiques à adopter pour faire face à cette problématique. « Cette même formation sera ensuite organisée à l’intention de tous les Burundais, dans nos communautés et nos familles et services car, chaque couple a droit à la procréation, au moment où dans le pays l’enfant est une source de joie en famille, et une bénédiction pour notre pays », a renchéri la Première dame.
Avit Ndayiragije