Le ministre de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Déo Guide Rurema, a animé un point de presse, le jeudi 28 juillet 2022, sur les activités de lutte contre l’épizootie de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) et les modalités de reprise des abattages. Il a fait le point sur les décisions prises lors de la réunion du Comité national chargé de coordonner toutes les actions de lutte contre la FVR, tenue le 27 juillet 2022 à Bujumbura.
Le ministre Déo Guide Rurema a fait savoir que le Comité a conclu qu’il faut mettre en place des comités provinciaux dirigés par les gouverneurs de province (président) et les directeurs des BPEAEs (vice-président) ainsi que les comités communaux dirigés par les administrateurs communaux (président) et les techniciens vétérinaires communaux (vice-président). Ces comités vont se charger de la mise en œuvre de toutes les mesures prises concernant la vaccination et les modalités de reprise des abattages et la commercialisation de la viande.
Concernant la campagne de vaccination, cette activité a été lancée dans les provinces de Ngozi et Karusi où 1 197 bovins ont été déjà vaccinés jusqu’aujourd’hui. La vaccination va se poursuivre car sur 800 000 doses de vaccins nécessaires, 100 000 doses seront disponibles au cours de cette semaine et 195 000 doses seront livrées la semaine prochaine. L’arrivée de ces vaccins permettra la poursuite de la vaccination des bovins dans les provinces de Ngozi, Karusi, Kirundo, Muyinga, Kayanza, Cibitoke et Makamba. La vaccination va commencer dans les communes les plus touchées par la maladie et va progressivement s’étendre dans d’autres communes du pays. Le gouvernement du Burundi est en train de fournir tous les efforts possibles afin de vacciner tout le cheptel national dont les bovins, les caprins et les ovins.
Les abattages vont reprendre au cours de la semaine du 1er août 2022
S’agissant de la reprise des abattages et la commercialisation des viande, selon toujours M. Rurema, il a été décidé que les abattages vont reprendre au cours de la semaine qui commence le 1er août 2022 mais que certaines mesures devront être respectées afin de réduire la probabilité de propagation de la FVR et minimiser le risque de contamination de cette maladie aux consommateurs.
Premièrement, les abattages doivent être effectués dans les abattoirs et aires d’abattage reconnus par l’administration provinciale, les BPEAEs et la police. A cet effet, tout abattage effectué dans les lieux non reconnus par les services ci-haut cités sera considéré comme abattage clandestin ; les viandes seront saisies et enterrées/détruites et les coupables seront punis.
Ensuite, les animaux à abattre seront rassemblés dans les lieux de quarantaine pendant sept (7) jours avant d’être abattus. Les BPEAEs, l’administration et la police doivent s’assurer que les animaux malades ne sont pas acheminés vers les lieux d’abattage.
Les animaux qui vont être abattus doivent être contrôlés et inspectés par les agents des services vétérinaires avant, pendant et après l’abattage. La présence des représentants de l’administration est obligatoire pour accompagner les services techniques. Les carcasses d’animaux abattus doivent porter un marquage effectué au moyen d’estampille ayant un code reconnu au niveau provincial. L’administration doit rendre disponible ces estampilles qui seront mis à la disposition des agents des services vétérinaires.
Ainsi, les animaux se trouvant dans les collines où on a signalé les cas de FVR ne pourront pas être abattus. Les viandes seront consommées à l’intérieur des communes où les animaux ont été abattus. A cet effet, le transport des viandes d’une commune à une autre et d’une province à une autre n’est pas autorisé.
Sept jours dans des lieux de quarantaine
Les grands bouchers ou collecteurs d’animaux d’abattage œuvrant en mairie de Bujumbura doivent se faire inscrire à la mairie et dans les provinces d’origine des animaux. Les animaux sont collectés puis transportés après avoir passé sept (7) jours dans des lieux de quarantaine reconnus dans les provinces d’origine sous la supervision des services vétérinaires et de l’administration provinciale. Néanmoins, pour les provinces qui ne disposent pas d’animaux suffisants, les bouchers ou collecteurs d’animaux d’abattage pourront s’approvisionner dans d’autres provinces après l’accord du gouverneur d’origine et du gouverneur de destination des animaux à abattre et suivant la même procédure.
Le transport des animaux à destination de la mairie de Bujumbura ou autres endroits doit se faire dans les véhicules appropriés sous escorte des agents de sécurité et transportés directement depuis les lieux de quarantaine vers l’abattoir. Les seuls lieux d’abattage reconnus en mairie de Bujumbura sont l’abattoir de Bujumbura (SOGEAB) et l’aire d’abattage de Ruziba. Les viandes provenant de ces deux lieux d’abattoirs vont servir toute la mairie de Bujumbura. Tout abattage effectué en dehors de ces sites (SOGEAB et Ruziba) sera considéré comme abattage clandestin ; les viandes seront saisies et détruites et les coupables seront punis.
Le ministre Rurema a signalé que les animaux d’abattage importés devront passer dans les centres de quarantaine frontaliers avant d’être transportés par les véhicules vers les lieux d’abattage. Il a souligné que les marchés de bétail restent fermés jusqu’à nouvel ordre. La loi portant sur la stabulation permanente et l’interdiction de la divagation des animaux reste aussi en vigueur.
Renforcer la surveillance épidémiologique de la FVR
Les services du ministère en charge de la santé publique sont priés de renforcer la surveillance épidémiologique de la FVR dans leurs différentes structures de soins. Quant aux gouverneurs de province, les BPEAEs et les représentants de la police provinciale sont priés de tenir des réunions avec les administrateurs communaux, les commissaires communaux de la police, les chefs de zone, les techniciens vétérinaires communaux et zonaux, les représentants des éleveurs, les marchands des animaux et les bouchers pour se concerter sur la mise en application des conditions ci-haut citées. Les gouverneurs de province sont également priés de veiller à ce qu’il n’y ait pas de spéculation sur la vente des produits alimentaires d’origine animale.
Le Comité national chargé de coordonner toutes les actions de lutte contre la FVR recommande fortement à la population de bien cuire la viande et bien bouillir le lait avant de les consommer. « Le gouvernement du Burundi saisit cette occasion pour informer le public que ces mesures ont été prises dans le contexte de la Fièvre de la vallée du Rift et qu’il va rester à l’œuvre pour que le pays puisse rapidement retourner à la normalité », a conclu Déo Guide Rurema.
Eric Mbazumutima