La traite des enfants, également appelée le trafic d’enfants, une violation des droits de l’Homme et une forme d’abus infantile, est un crime grave qui consiste à recruter, transporter, transférer ou héberger un enfant à des fins d’exploitation. La traite peut se produire à l’intérieur d’un pays ou au-delà des frontières internationales. Cette dernière dispose, selon le porte-parole de la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance (Fenadeb) Ferdinand Simbaruhije, des conséquences dévastatrices sur la vie des enfants et du pays. Cela ressort d’une interview accordée au journal quotidien «Le Renouveau du Burundi», le vendredi 18 avril 2025.
Selon M. Simbaruhije, il annonce que les enfants victimes de traite ne peuvent pas suivre une scolarité du fait que l’état de traite leur prive de liberté. Ils ne peuvent plus faire le choix de leur avenir, indépendants. Poursuit-il, alors que le droit à la santé leur est reconnu par la constitution de la république du Burundi et par la convention internationale relative aux droits de l’enfant ratifié en 1990 par le Burundi, les enfants victimes de traite ne bénéficient pas de ce droit.

« Les enfants victimes de traite font l’objet de maltraitance, de violences physiques et morales, agression et exploitation sexuelles etc. Ils ne bénéficient pas d’une protection contre toute forme d’exploitation et abus car, les trafiquants, eux, s’intéressent à leurs profits, ces enfants ne peuvent pas s’épanouir car, ils sont toujours occupés dans des travaux, sans repos dans la mesure où les trafiquants n’ont pas d’affection envers ces enfants », signale-t-il
Il ajoute que les enfants victimes de traite ne peuvent pas se développer au niveau physique, mental, social, économique du fait qu’ils passent leur journée dans des activités souvent lourdes, sans traitement digne d’un être humain. Pour lui, lesdits enfants victimes ne contribuent pas au développement du pays à l’âge adultealors qu’ils sont son avenir car, dit-il, leur vécu les auront fait reculer en arrière sur le plan moral, physique et mental.
La privation de la liberté des enfants, un frein au développement social et économique de la nation
La traite des enfants n’est pas seulement un problème individuel, explique M. Simbaruhije, c’est une violation des droits humains fondamentaux et un frein au développement social et économique de la nation. Elle perpétue un cycle de violence et d’injustice, minant les efforts pour construire un avenir meilleur pour tous les enfants.
GlorioseNdihokubwayo, une mère de six enfants vivant en milieu rural dans la province de Bujumbura, partage sa douleur face à la tragédie de la traite des enfants qui a frappé sa propre famille. Elle raconte le jour où sa fille de 15 ans est disparue « Les jours et les semaines qui ont suivi ont été marqués par une souffrance, une attente angoissante soulignée d’espoirs et de craintes grandissantes jusqu’à son retour, heureusement qu’elle a été retrouvée après quelques mois et a retournée à l’école», se réjouit-elle
D’après Me Prime Mbarubukeye, président de l’Observatoire national de lutter contre la criminalité transnationale, il souligne que, malgré l’existence des textes internationaux protégeant l’enfant, la traite des enfants persiste alors que chaque enfant a le droit de grandir en sécurité, protégé de toute forme d’exploitation.

(Photo : Anne Bella Irakoze/Stagiaire)
La lutte contre la traite des enfants est une responsabilité collective
Quant à lui, le gouvernement doit s’attaquer aux causes profondes de cette traite des enfants, garantir l’accès à l’éducation et aux soins de santé pour les protéger contre la maltraitance, l’exploitation et les violences, recommande-t-il.
Me Mbarubukeye insiste que la lutte contre la traite des enfants est une responsabilité collective : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette tragédie qui détruit l’avenir de notre nation. Il est impératif que chacun prenne conscience de l’ampleur du problème et s’engage activement dans la lutte contre ce fléau. Dit-il, « La lutte contre la traite des enfants est une responsabilité collective». Chaque Burundais a un rôle à jouer dans la protection de nos enfants et nous devons créer un environnement sûr et protecteur où chaque enfant peut grandir dans la dignité et l’épanouissement», déclare-t-il.
Pour éradiquer ce phénomène, la Fenadeb recommande le renforcement de la mise en application des lois existantes pour protéger les enfants victimes et punir les trafiquants conformément à la loi, la sensibilisation accrue au sein des communautés pour éveiller leur conscience aux dangers de la traite et les impliquer davantage dans la protection des enfants, le développement des programmes de soutien économique pour les familles les plus pauvres afin de réduire leur vulnérabilité et l’augmentation de la coopération en matière de lutte contre la traite entre le Burundi et les pays voisins, pour démanteler les réseaux de traite. A informé M. Simbaruhije.