Les donneurs universels de sang appelés « Les négatifs » font face à différents défis quand ils ont besoin de la transfusion sanguine. Puisque ce groupe sanguin est rare, certaines personnes peuvent même succomber suite au manque de sang. C’est dans ce cadre que beaucoup de ces gens ont créé une association pour échanger sur comment ils peuvent surmonter lesdits défis. Le ministère en charge de la santé collabore étroitement avec cette association pour échanger sur les stratégies à utiliser pour mettre fin aux morts évitables en rendant disponible le sang des personnes du groupe sanguin avec rhésus négatif.

Le don de sang est un geste charitable pour sauver des vies humaines
Félicien Nzotungwanayo, directeur général du Centre national de transfusions sanguines (CNTS) fait savoir que les personnes qui ont un groupe sanguin avec rhésus négatifs sont des groupes rares. Cela signifie que ce groupe peut rencontrer des difficultés pour avoir du sang pour la transfusion : « Les personnes qui ont un groupe sanguin avec rhésus négatifs se donnent le sang entre eux. Cela veut dire qu’ils ne peuvent pas recevoir du sang venu d’autres groupes sanguins comme les positifs par exemple », précise-t-il.
Les autres qui ont peut-être les rhésus positifs peuvent bénéficier du sang des groupes rares appelés les négatifs. Il précise que les groupes rares représentent moins de 5%. « Pour l’année 2023-2024, nous avons pu collecter 104 949 poches, et parmi ces poches, moins de 5% était réparti entre le groupe A négatif, B négatif, AB négatif et O négatif. On avait 1% pour A négatif, B négatif 1%, et AB c’était moins d’un 1%, et le O négatif c’était 1%. Tandis que pour les Rhésus positifs, on avait A positif qui représentait 24%, AB qui représentait 4%, B positif qui représentait 18%, et O positif qui représentait 51% », explique -t-il. Il précise que les stratégies utilisées au sein de leur institution pour faire face à ces ruptures est de collecter le sang d’une façon générale auprès des groupes rassemblés dans une communauté. Il a cité notamment chez les élèves, les militaires, les policiers, les confessions religieuses, les étudiants, etc.
Cependant, notre interlocuteur signale que pendant les vacances, le CNTS a un problème d’avoir des sites où collecter le sang tous les jours. « Si on ne collecte pas le sang tous les jours, vous comprenez qu’il y a diminution de la production du sang qu’on devrait rendre disponible pour les patients. Ce qui fait que, peut-être, nous faisons recours aux institutions qui fonctionnent tous les jours, mais dans ces dernières, on ne reçoit pas une quantité assez abondante. Ce qui fait que nous ne parvenons pas à couvrir les besoins comme pendant la période où les élèves sont à l’école, car nous maximisons les collectes tous les jours. Nous complétons avec les collectes de dimanche et samedi pour les grands rassemblements comme les églises ou autres événements qui rassemblent beaucoup de personnes. Nous collaborons avec l’Adus (Association des donneurs universels de sang) pour prendre en charge les cas particuliers des groupes rares comme les AB négatif, les B négatif et les A négatif. Car, ceux-ci peuvent bénéficier du groupe O négatif», ajoute-t-il. Concernant la sensibilisation pour que la population prenne conscience du bien-faire de donner du sang, Dr Nzotungwanayo affirme que le CNTS collabore avec Adus pour impliquer la population dans le don de sang. Ils organisent souvent, ensemble, des campagnes de détermination des groupes sanguins au niveau des établissements.
Le directeur du CNTS signale que pour faire face aux ruptures de don de sang, les leaders communautaires et religieux, ainsi que tout en chacun, devraient s’impliquer d’avantage pour que toute la population prenne conscience du bien fondé de donner le sang pour sauver des vies humaines.
La base de données des donneurs universels de sang facilite la tâche de secourir des personnes en besoin d’être transfusées
Le représentant de l’ (Adus) association des donneurs universels de sang, Dr Jean Ndayegamiye fait savoir que les membres de ladite association ont un groupe sanguin avec rhésus négatif : « Adus est une association particulière du fait que nous nous sommes rencontrés à cause de notre vulnérabilité. La particularité première, c’est que, nous pouvons donner à tout le monde le sang. Mais, nous, il n’y a personne qui peut nous donner du sang, sauf ceux avec qui nous partageons le groupe Sanguin. Donc, l’idée est née quand il y avait quelqu’un, c’était l’an 2016, qui était hospitalisé à l l’hôpital militaire de Kamenge. Il avait besoin urgemment de la transfusion. Malheureusement, dans les stocks du Centre national de transfusion sanguine, il n’y en avait pas. Donc, on devrait faire recours aux réseaux sociaux. Nous nous étions rencontrés à une dizaine au sein de ce centre pour le don de sang. C’est là où l’idée de créer une association était née pour nous faciliter la tâche de secourir les personnes qui ont un groupe sanguin avec rhésus négatif », précise-t-il.
A la question de savoir s’il n’y a pas des gens avec rhésus négatif qui succombent par manque de sang, Dr Jean Ndayegamiye a répondu que pour le moment, ils ne sont pas informés des cas de décès par manque de sang. « Maintenant, on a une base de données de nos membres. Donc, si le Centre national de transfusion ou ses subdivisions, les centres régionaux de transfusion sanguine, a un manque, ils nous appellent et nous arrivons à répondre au moment voulu », ajoute-t-il.
Pour Pallier au manque de sang aux groupes sanguins avec rhésus négatifs, Dr Jean Ndayegamiye signale que l’Adus a mis en place une base de données des gens qui ont ce groupe sanguin. « Nous encourageons alors ces derniers pour qu’ils fassent un don de sang régulièrement. Cela nous permet de faire face à la rupture de sang dans les stocks dans les centres de transfusion sanguine. En plus de ce groupe de personnes, nous sensibilisons d’autres personnes qui ont des groupes sanguins positifs afin qu’ils répondent régulièrement à l’appel lancé pour le don de sang. Dans ce cas, les centres de transfusions auront la quantité suffisante de don de sang. Tous les groupes sanguins qui auront besoin de la transfusion ne manqueront pas à sang », mentionne-t-il. Le représentant légale de l’Adus profite alors de cette occasion pour lancer un appel à tout un chacun de répondre positivement au don de sang pour sauver la vie d’une personne qui se trouve dans la nécessité.
Savoir son groupe sanguin précocement s’avère un atout
Fiona keza est une femme avec un groupe sanguin rhésus négatif : « Quand j’étais encore fille, je ne me souciais pas de savoir mon groupe sanguin. Quand je me suis mariée, une amie m’a conseillée de faire un test pour savoir mon groupe sanguin surtout quand je serais enceinte. Quand je me suis retrouvée enceinte, j’ai fait ledit test. Les résultats ont donné que j’ai un groupe sanguin rhésus négatif », précisé-t-elle. Au moment d’aller accoucher, explique-t-elle, j’ai eu peur parce que j’ai entendu parler que quand une personne avec un groupe sanguin rhésus négatif a besoin d’être transfusée, elle ne reçoit que du sang d’un autre ayant le groupe sanguin rhésus négatif. Heureusement, j’ai une amie qui est membre d’Adus et m’a rassurée qu’elle va s’en charger quand j’aurais besoins d’être transfusée. Depuis que j’ai eu cette information, je conseille chaque fois à toutes mes connaissances en général, de faire le test de groupe sanguin, afin qu’elles en soient au courant dans le but de savoir à qui s’adresser quand elles auront besoin d’être transfusées.
Rose Mpekerimana