La gestion des déchets en plastique présente des impacts négatifs sur l’environnement, soit sur la santé humaine, sur la biodiversité dans son ensemble, sur l’eau, sur l’atmosphère, et sur les animaux. Pour les gérer, l’ingénieur Innocent Banigwaninzigo, expert en environnement et changement climatique indique qu’il y a des instruments juridiques qu’il faut mettre en pratique, à savoir un décret interdisant l’importation, la commercialisation, l’usage des emballages et d’autres dégradables. Cela ressort de l’entretien qu’il a accordé au journal «l e Renouveau du Burundi», le 02 septembre 2025.

Ir Innocent Banigwaninzigo, le décret en question date du 18 août 2018. C’est un décret qui instaure pas mal de mesures qu’il faut respecter pour la bonne gestion des déchets, et surtout les déchets non-biodégradables. Il y a aussi les déchets en plastique, non-biodégradables et plastiques. Autre instrument, c’est le Code de l’eau du 26 mars 2012. Il précise aussi qu’il y a beaucoup d’articles qui reviennent sur la gestion durable des déchets. Parmi eux, il y a des articles réservés pour la bonne gestion des déchets non-biodégradables, donc les déchets en plastique. Pour ne citer que cela, il y a aussi d’autres instruments, notamment le Code de l’environnement dans son ensemble qui date de 2020, dans le mois d’août.
Il revient aussi sur la gestion durable des déchets. Il y a toujours les emballages, les déchets en plastique. Mais aussi, à part tous ces instruments, il y a la Constitution. M. Banigwaninzigo ajoute aussi que dans son article 35, il revient sur le rôle indispensable de l’Etat dans la sauvegarde des ressources naturelles, dans la gestion de l’environnement.
Sensibilisation du public à la réduction des déchets en plastique
Selon toujours M. Banigwaninzigo, la sensibilisation du public revient dans la mission principale du gouvernement et ses partenaires. Il donne comme exemple les organisations de la société civile qui sont là pour complémenter les activités du gouvernement. Aussi, les partenaires financiers et les partenaires techniques peuvent aider et contribuer à la sensibilisation du public à la bonne gestion des déchets en plastique.
M. Banigwaninzigo fait aussi savoir que le gouvernement ne peut pas sensibiliser toute la population à la bonne gestion de ces déchets en plastique, et du fait qu’il est aussi chargé de pas mal d’affaires publiques, donc le gouvernement n’est pas tout simplement concerné par l’affaire de la gestion des déchets seulement, il y a aussi d’autres préoccupations. Il indique que c’est la raison pour laquelle il doit y avoir cette complémentarité plus particulièrement les organisations qui se sont données comme mission la protection de l’environnement, la gestion des déchets, que ce soit des déchets biodégradables ou non biodégradables, afin que le public soit bien sensibilisé sur les méfaits de la non-gestion des déchets en plastique.
M. Banigwaninzigo signale aussi que c’est le public et la population qui devraient manifester leur rôle indispensable pour se protéger. Parce qu’il n’y a pas d’une autorité, un agent ou une organisation qui va par exemple partir de Buhumuza ou de Gitega pour venir sensibiliser dans la maison se trouvant à Bujumbura comment on va gérer les déchets en plastique. Donc, la mission première ou le rôle primaire est de tout en chacun c’est-à-dire d’avoir ce souci de la bonne gestion des déchets en plastique.
M. Banigwaninzigo précise aussi que ces Plusieurs tonnes de déchets plastiques sont collectées dans le lac Tanganyikdéchets ont beaucoup de conséquences, beaucoup d’impacts négatifs, et surtout sur la santé humaine. Il ajoute aussi qu’il faut comprendre que nous tous, nous sommes des responsables, en premier lieu, de nous protéger nous-mêmes, avant d’attendre peut-être quelqu’un qui va partir de Kirundo pour venir chez moi à Bujumbura, pour me dire les bonnes manières de se protéger.
Impacts environnementaux des déchets en plastique
M. Banigwaninzigo explique que les impacts environnementaux sont nombreux. Du fait que l’environnement est perçu dans cinq angles, notamment l’angle biodiversité c’est-à-dire tout ce qui est végétal et animal, l’environnement constitué par les eaux sous terrains, qui sont dans les lacs et dans les rivières, mais aussi l’atmosphère qui est cet espace, non touchable, non manipulable, mais aussi cet environnement constitué par le sol et le sous-sol. Donc, avec ces plastiques ont des conséquences. Il explique que par exemple pour l’aspect sol, pas mal des emballages, nos biodégradables, même le nom indique non biodégradables, c’est-à-dire qu’elles peuvent vivre des années et des années sans se dégrader, sans se minéraliser, sans se décomposer.
Il explique aussi qu’une matière qui se dépose sur la terre, sur le sol ou le sous-sol, qui ne se décompose pas, et va créer des problèmes au niveau de la circulation, par exemple, de l’eau, au niveau de l’infiltration de l’eau, au niveau des échanges entre les micro-organismes ou les macro-organismes qui sont dans le sous-sol, lesquels micro-organismes ou macro-organismes jouent un grand rôle dans la fertilité du sol, dans la restauration de la fertilité du sol. Alors, avec ces emballages, non biodégradables, qui resteront en place sur le sol, nous comprenons que ça va occasionner des problèmes au niveau de la fertilité du sol. Et cette fertilité, quand il y a manque de fertilité au niveau du sol, ça va aussi influencer la production.
Il explique aussi que pour nous qui vivons avec l’agriculture, élevage et qui dépendent de ce sol vont occasionner un grand problème au niveau de la sécurité alimentaire parce que la baisse de la fertilité influe sur la production, les rendements agricoles. Et par là, nous comprenons que les gens vont manquer de quoi mettre sous la dent et c’est de l’insécurité alimentaire qui va par après engendrer les maladies de la sous-alimentation jusqu’à la mort. Donc, nous comprenons que ce sont toutes les chaînes des conséquences au niveau des impacts de ces déchets en plastique vis -à-vis des composants du sol.
M. Banigwaninzigo signale aussi que ces emballages en plastique sont faits sur des matières chimiques. Et la plupart de ces matières chimiques, quand elles sont dégradées, par exemple, dans le sol ou dans le contenu, on comprend que ça va aussi dégrader la qualité de l’eau, par exemple, ou la qualité, par exemple, de l’huile qu’on va réutiliser dans ces emballages biodégradables, donc constitués par le plastique. Il signale que ces emballages sont à usage unique. Quand on l’utilise plus d’une seule fois, ça veut dire que ça va constituer un poison.
Au niveau de l’eau, quand ces emballages se dégradent, parce que dans la plupart des fois, ils sont exposés au soleil, quand les rayons solaires tapent sur ces déchets en plastique, ils vont se dégrader, et la matière dégradée va se mélanger, se mixer avec le liquide, et ça va constituer un poison, et ça va polluer tout ce qui est biodiversité.
Quant à Silas Bucumi, président de la société Nezerwa investiment group, une société chargée de collecter les déchets plastiques indique qu’ils sont à l’œuvre pour réduire les défis liés à la gestion des déchets plastiques. Signalons que cette société collecte dans le lac Tanganyika dix tonnes de déchets plastiques par jour. M. Bucumi précise que c’est pendant la période de pluie qu’ils collectent beaucoup par rapport à l’été. Il remercie le ministère ayant la l’agriculture et l’environnement dans ses attributions pour cet engagement lors de célébration de la journée mondiale de l’environnement afin de protéger l’environnement.
Fidèle Hatungimana