La Commission vérité et réconciliation (CVR) a tenu une réunion d’échange avec le Parti Uprona, le jeudi 8 septembre 2022, dans le cadre de ses activités. Cette réunion était d’échange sur l’état des lieux des activités de ladite commission ainsi le rapport transmis par la CVR aux institutions du pays dans lequel la commission responsabilise l’Uprona des événements de 1972. Selon le président actuel de l’Uprona, le parti ne peut pas endosser la responsabilité des événements de 1972, car à l’époque, il n’avait pas de comité central et il n’y avait pas de Constitution.
Selon la CVR, l’Uprona d’alors, parti au pouvoir et parti-Etat est responsable des événements qui se sont succédé au Burundi dans les années 1972. Pierre Claver Ndayicariye président de la CVR a ainsi fait savoir qu’il y a eu une mise en place d’un dispositif répressif en 1965 par les autorités militaires de l’époque, émanant du parti au pouvoir. Il a également fait savoir que dans les recueils des enquêtes menées par la commission, des témoignages indiquent que les jeunes de la JRR (Jeunesse révolutionnaire de Rwagasore) ont aussi participé dans les événements tragiques de 1972, surtout dans des arrestations et massacres des victimes sur base des listes préétablies. Toutefois, M. Ndayicariye a souligné qu’être membre du parti ne signifie pas que l’on doit endosser la responsabilité de ce qui a été fait par les autres car, la responsabilité est personnelle. Le président de la CVR a indiqué qu’il y a des preuves qui montrent que les massacres avaient été planifiés jusqu’à l’exécution.
M. Ndayicariye a invité les leaders du parti à être à jour sur les missions, activités et réalisations de la CVR, car la question de vérité et réconciliation est au cœur de la politique du pays. Il a ainsi rappelé que la CVR travaille en marge d’une justice transitionnelle et non comme un système judiciaire si bien que ses missions sont perçues différemment dans le pays.
L’Uprona réfute le rapport dressé par la CVR d’avoir des lacunes
Pour Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona et d’autres membres qui ont pris la parole, l’Uprona n’est pas responsable des événements de 1972. Selon lui, l’Uprona consent qu’il y a eu des massacres au Burundi mais réfute le rapport dressé par la CVR sur les crimes de 1972 d’avoir des lacunes notamment les affirmations gratuites. Il a ajouté qu’à l’époque l’Uprona ne fonctionnait pas comme un parti car muté de son comité central et certains membres du comité étaient assassinés. Le parti était même incapable de protéger ses membres et cadres, raisons pour laquelle il n’est pas raisonnable de l’engager dans les massacres de 1972.
Pour M. Nkurunziza il faut orienter la responsabilité vers ceux qui se sont appropriés du nom du parti pour commettre ces atrocités. Selon toujours, lui, légalement et matériellement, le parti Uprona n’est pas responsable des massacres de 1972 car, il était également à la merci des responsables militaires. Et d’ajouter que, s’il y a eu des membres de la JRR qui ont trempé dans les massacres de 1972, cela ne signifie pas que le parti Uprona a été responsable car la responsabilité est individuelle.
Laurent Mpundunziza