La vérité en toute transparence est cruciale
La CVR (Commission vérité et réconciliation) a organisé une conférence-débat, le vendredi 7 mars 2025, dans les enceintes de l’Hôtel source du Nil. Le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye a indiqué que cette conférence s’inscrit dans le cadre de analyser les conditions requises dans le processus de réconciliation au Burundi.

Selon le président de la CVR, le processus de réconciliation n’est pas facile. Il indiqué qu’il est difficile pour un auteur de crimes de demander pardon et aux victimes de pardonner. Pour M. Ndayicariye, bien que ce processus soit difficile, comprenant plusieurs obstacles, c’est un passage obligé pour aboutir à un Burundi meilleur. Le mieux à faire est de se raconter la vérité en toute transparence, pour que les crimes, les victimes ainsi que les auteurs des atrocités soient connus. M. Ndayicariye a également fait savoir que dans ce processus, la justice et la réparation sont des éléments essentiels à suivre pour aboutir à la réconciliation.
D’après les enquêtes menées par la CVR a fait savoir M. Ndacayisaba, peu de Burundais sont prêts à demander pardon et d’autres à pardonner et a plaidé pour la sensibilisation de la population et à l’éducation. Pierre Claver Ndayicariye a ainsi souligné l’importance de l’engagement politique et institutionnel, invitant les autorités à prendre les devants dans ce processus de la vérité, réconciliation et de changement de mentalité.
Quant à Elie Nahimana, Commissaire à la CVR, le processus de réconciliation prend plusieurs étapes notamment la reconnaissance de la vérité. Il a indiqué que c’est une exigence de l’histoire notamment la démonstration des faits réels, soulagement des victimes, etc. Pour lui, la reconnaissance de la vérité est un chemin pour la libération des victimes en évitant les préjugées et la globalisation.
Le changement de mentalité est primordial

Les participants dans la conférence, ont demandé à ce que la vérité sur les événements qui ont endeuillé le Burundi soit connue de tous. Ils ont également plaidé pour le rétablissement des victimes et l’établissement des listes des auteurs des crimes. Dans les interventions, les participants ont demandé à la mise en place des lois fortes pour bannir les actes de génocide, les crimes de guerre et les actes négationnistes du génocide.
Sylvestre Ntibantunganya, ancien chef d’Etat du Burundi a quant à lui indiqué que pour aboutir au processus de réconciliation, il faut un changement de mentalité des autorités. Il indique que les événements malheureux qu’a connus le Burundi ont été commandités par les autorités du pays d’alors.
Jean Claude Karerwa Ndenzako, conseiller à la présidence appelle quant à lui à la revalorisation des valeurs culturelles du pays pour contrecarrer la répétition de ces événements douloureux du passé. Il appelle à la mise en place de tels enseignements dans le système de l’éducation du pays pour le faire apprendre aux enfants à leur jeune âge.
Laurent Mpundunziza