La Commission vérité et réconciliation (CVR) lancera à partir du lundi 11 novembre 2024, la deuxième opération de recensement des personnes assassinées ou disparues dans les provinces de Makamba, Rutana, Ruyigi, Karusi, Muyinga et Kirundo. Ce recensement offrira l’occasion de connecter les personnes assassinées aux auteurs ou les biens spoliés aux spoliateurs. Cela est révélé dans une conférence de presse animée par le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye.
« Ce recensement vise à connaitre les personnes assassinées ou disparues durant les crises cycliques qu’a connues le Burundi (1885-2008), connaitre les personnes auteures de ces assassinats, celles qui ont tenté de protéger les autres, celles qui ont déjà pris le chemin de demander le pardon aux autres ainsi que celles qui ont déjà accordé le pardon aux voisins », a indiqué M. Ndayicariye. Il a également précisé que ce recensement permettra de donner le nom aux victimes et aux présumés auteurs et connecter les personnes assassinées aux auteurs ou les biens spoliés aux spoliateurs.
Le président de la CVR a également souligné que les activités de ce recensement vont durer deux semaines à partir du lundi 11 novembre 2024 dans six provinces du pays à savoir Makamba, Rutana, Ruyigi, Karusi, Muyinga et Kirundo. « Ce recensement est utile pour les institutions qui gèrent la République, parce que c’est un recensement qui va offrir des données sur les personnes victimes ou auteures. Cela veut dire que cette vérité qui sortira de ce recensement vient renforcer la vérité déjà étalée au grand jour par la CVR », a-t-il laissé entendre.
Les résultats de ce recensement permettront également de connaitre les personnes assassinées, quelles étaient leurs responsabilités, leurs métiers et ethnies ainsi que le lieu et l’année de l’assassinat ; bref, c’est un éclairage portant sur les différentes périodes de crises et les personnes, a poursuivi M. Ndayicariye.
A la question de savoir s’il n’y aura pas le risque de collecter les fausses informations, le président de la CVR a répondu que la CVR travaillera ensemble avec un groupe de personnes sélectionnées au niveau de la colline et d’autres sélectionnées par la commune. Tous ces gens suivront d’abord la formation offerte par la CVR avant le démarrage des activités.
La méthodologie de travail en cours de préparation pour aborder les dossiers de CNTB
En ce qui concerne la Commission nationale des terres et autres biens (CNTB), qui est actuellement dans les attributions de la CVR, M. Ndayicariye a mentionné que la CVR est en train de dessiner l’architecture et la méthodologie de travail. « Nous pensons que la meilleure façon de traiter la problématique, c’est d’aller vers les provinces, les communes et vers les victimes », a-t-il dit. Et de préciser que la CVR est en attente de la remise et reprise des dossiers de la CNTB et en cas du démarrage des activités, le calendrier sera annoncé, province par province.
Claude Hakizimana