En date du 24 mars 2025 s’est tenue une session en visioconférence du Sommet conjoint de la Sadec (Communauté de développement de l’Afrique australe)et de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est), consacrée à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC. Ce sommet a pris en compte la dimension genre dans la médiation en nommant deux femmes, anciennes présidentes de la République Centrafricaine et de l’Ethiopie, au rang des facilitateurs de haut niveau, composé de Olusegun Obasanjo, Uhuru Kenyatta, Kgalema Motlanthe, Catherine Samba-Panza et Sahle-Work Zewde. Une décision fortement saluée par les organisations de la société civile de la RDC et du Burundi.

Dans un communiqué de presse, le comité de crise pour la paix et la sécurité (CCPS), mise en place par les organisations de la société civile congolaise et les communautés ethniques, salue particulièrement la prise en compte du genre, avec la nomination de deux femmes. « Cela témoigne d’une volonté d’inclusivité dans la facilitation du processus de paix », lit-on dans ce communiqué signé par Maitre Patient Bashombé, modérateur principal de CCPS et dont nous disposons une copie.
Selon le représentant légal de l’Association pour la consolidation de la paix au Burundi (Acopa-Burundi), une des organisations représentantes de la région de l’Afrique centrale au groupe de travail de la société civile sur les Femmes, paix et sécurités au sein du département des Affaires politiques de l’Union africaine, Ndlr, Isaac Bakanibona , la prise en compte du genre dans les processus de paix et de sécurité renforce encore une fois le rôle de la femme dans la prévention, le management et la résolution des conflits.
Contacté à propos, Isabelle Pendeza Bikayi, une femme médiatrice engagée pour la paix en RDC et présidente du collectif des Associations féminines pour le développement ( Cafed), qualifie cette nomination d’avancement d’un « processus ».
Cette nomination, renchérit M. Bakanibona, favorise l’émergence des solutions qui tiennent en compte les besoins spécifiques des femmes et des enfants longtemps ignorés notamment leur protection en cas de conflit et la mise en place d’un couloir humanitaire.
Toutefois, nos interlocuteurs demandent au panel des facilitateurs de garantir la participation active et effective de la société civile et des communautés locales au processus de paix et de sécurité afin que les voix des populations directement touchées par le conflit soient pleinement prises en compte.
Moïse Nkurunziza