
M. Niyokindi invite la population Burundaise à se faire inscrire dans les coopératives
Une coopérative étant une personne morale, elle regroupe des personnes ou des sociétés qui ont des besoins économiques, sociaux ou culturels communs et qui, en vue de les satisfaire, s’associent pour exploiter une entreprise conformément aux règles d’action coopérative. L’adhésion dans une coopérative est volontaire et elle est ouverte à tout le monde. Elle est subordonnée à l’utilisation réelle par le membre lui-même des services offerts par la coopérative et à la possibilité pour la coopérative de les lui fournir. Tels sont les propos du chef de la zone Musaga, Magnus Niyokindi. Il ajoute que depuis longtemps, les coopératives sont importantes au niveau tant économique que sociale.
Selon Magnus Niyokindi, les coopératives sont venues avec l’objectif de permettre à la population d’une part, et au pays en général de se développer. Il trouve qu’adhérer dans une coopérative permet aux membres de s’ouvrir au monde extérieur. Il se réjouit, en outre, du fait qu’il y a eu la mise en place des banques pour les jeunes, pour des femmes, le Paeej Burundi, etc, pour appuyer les jeunes et les femmes réunis dans des coopératives.
Néanmoins, il déplore le fait qu’il y a des gens qui se font inscrire dans des coopératives ou associations avec double casquette. Ils veulent se développer d’une part, mais d’autre part ils s’adonnent au gaspillage des biens de la coopérative. « Il y en a d’autres qui prennent des biens de la coopérative ou d’une association comme leurs propres biens. Tout cela constitue un handicap pour le fonctionnement de certaines coopératives ». M. Niyokindi demande aux membres des coopératives qui se sont adonnés à ce genre de comportement de se ressaisir. Il invite aussi l’Agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives (Anacoop) de suivre de prêt et de prendre des mesures, en cas de besoin, à l’endroit des membres qui gaspillent les biens de leur société. « Cela parce que les richesses d’une coopératives ne sont pas une propriété d’une seule personne ou de quelques membres, mais plutôt de tous les membres de l’association ».
Pour lui, les administratifs doivent également surveiller l’utilisation des frais des membres et ne pas faire la sourde oreille aux doléances de ces derniers. M. Niyokindi demande aussi les médias de faire une forte sensibilisation de la population en ce qui concerne les bienfaits et l’importance des coopératives.
Les conditions de vie ont changé
Michel Ndikumana, coordinateur de la coopérative « Dukuramaboko mu mpuzu » de Gitaramuka, zone Musaga de la Commune Muha, raconte que dans sa localité les coopératives ont un peu changé la vie de la population. Il dit que la coopérative lui a permis de changer la mentalité et d’ouvrir les yeux. « Auparavant, je croyais qu’appartenir dans une coopérative était une perte de temps. J’ignorais la plu value d’être avec les autres ». Il témoigne qu’avant, il ne savait pas ce qu’il pouvait faire avec l’argent qu’il recevait parce qu’il ne savait pas comment monter un projet. « Mais, une fois que j’ai adhéré à une coopérative, j’ai rencontré des amis qui m’ont aidé à avoir d’autres idées de développement. Les séances de sensibilisation pour le changement de mentalité auxquelles j’ai participé, m’ont aussi fortement ouvert l’esprit ».
Ainsi, M. Ndikumana remercie beaucoup le gouvernement du Burundi pour avoir initié une politique nationale sur les coopératives pour le développement de la population. Même si sa coopérative n’a pas suffisamment de moyens, il affirme que compte tenu de la force de travailler et le courage de ses membres, un jour les moyens seront disponibles car ils ont entrepris des projets rentables et générateurs des revenus. Il souligne qu’à partir des cotisations des membres, ils sont parvenus à acheter une parcelle dans laquelle ils cultivent des plantes variées dont le maïs, le haricot, les patates douces, etc. Ces cultures une fois récoltées, une partie est vendue et une autre partie est partagée entre les membres pour aller nourrir leurs familles. Il demande aux autorités d’effectuer, de temps en temps, des descentes sur terrain pour se rendre compte de l’état de fonctionnement des coopératives et surtout pour s’enquérir des difficultés auxquelles elles se heurtent.
Même son de cloche chez Joselyne Ndayizeye, présidente de la coopérative Sangwe vétérinaire twiyungunganye de Gitaramuka, qui souligne que la coopérative lui a été très bénéfique. « Je suis membre de cette coopérative depuis sa création en 2018. Etre membre d’une coopérative m’a ouvert les horizons, et m’a permis d’entreprendre d’autres projets de développement dans mon foyer».
On apprend à mieux vivre
Selon toujours les témoignages de Mme Ndayizeye, étant donné que la femme est aujourd’hui au centre du développement, elle invite les autres femmes à se faire inscrire dans des coopératives pour se joindre aux autres dans des projets de développement. « Aujourd’hui, la femme est un agent économique incontournable. Il faut qu’elle ait un temps suffisant pour participer dans des coopératives non seulement pour se développer mais aussi pour acquérir d’autres connaissances afin d’accomplir convenablement ses tâches quotidiennes. Les autres femmes membres de la coopérative qu’elle rencontrera pourront lui inspirer surtout qu’après les travaux de la coopérative, elles ont une séance d’échange pour parler de leur vie quotidienne et du développement de leurs foyers. Donc, il faut qu’elle soit ensemble avec les autres car l’union fait la force et chaque fois qu’on vole seul, on finit par échouer ».
Parlant toujours de son expérience, Mme Ndayizeye se réjouit du fait que cette coopérative lui a permis de pousser loin. Non seulement elle a acquis d’autres connaissances en matière de confection des projets et de développement, mais aussi elle a su comment se comporter comme une bonne femme, digne d’être une mère de la famille. « Les choses ont changé. Maintenant je contribue dans le développement de mon ménage, dans l’éducation de mes enfants, dans le renforcement de la bonne cohabitation avec les voisins, etc. Tout cela, grâce aux enseignements reçus dans la coopérative ».
En définitive, notre interlocutrice souligne que ne pas adhérer à une coopérative ou une association, ça pousse les gens à rester dans l’ignorance. « Ils ne peuvent pas changer de mentalité ». Elle invite la population burundaise en général, les femmes en particulier, de se faire inscrire dans des coopératives parce que ça va leur aider dans le changement de mentalité et à avoir d’autres visions de s’auto-développer.
Irène Niyongabire
Département de la documentation
Service de rédaction