
M.Ntibantunganya fait savoir qu'il y a un avantage évident pour le Burundi
L’ancien président Sylvestre Ntibantunganya a été désigné président du Conseil des sages de la Force en attente de la Communauté Est-africaine. Pour lui, c’est une mission confiée au Burundi, et pour laquelle les résultats atteints donnent honneur au pays.
« Il s’agit d’une mission qui n’est pas due à M.Ntibantunganya en tant que tel mais, une mission qui est confiée au Burundi. Il s’agira maintenant en ce qui me concerne, de savoir comment travailler de manière à ce que cette mission réussisse pour l’intérêt du Burundi d’abord. En faisant une analyse, il faut toujours voir le pays car c’est ce dernier qui m’a présenté et qui a fait tout ce qu’il faut pour d’abord être désigné comme membre de ce panel de sages, ensuite, comme président pendant la première année 2022-2023», a souligné Sylvestre Ntibantunganya.
Quand il a été désigné, cela lui a beaucoup ravi parce que, « quand vous êtes appelés à de telles responsabilités, ce n’est pas quelque chose qui peut passer inaperçu. Je l’ai constaté à travers des réactions que j’ai observées via les medias sociaux. Aussi, j’ai senti certaines expressions publiquement exprimées ». En guise d’exemple, le chef de l’Etat en a parlé un tout petit peu lors de la fête du Travail à Muyinga en m’adressant publiquement ses félicitations, a-t-il expliqué.
Un domaine à la fois politique et diplomatique
Pour M.Ntibantunganya, être membre d’un Conseil, c’est pour conseiller dans le domaine dans lequel vous avez été affecté. Mais, ce qui peut dérouter certains, c’est de penser que parce qu’il s’agit d’une structure qu’on pourrait considérer comme militaire, il n’y a que ce domaine qui est privilégié. Le militaire travaille sur ordre du politique. « Ce n’est pas seulement le volet militaire qui est considéré, mais tout ce qui peut être pris comme un engagement de prévention pour qu’il n’y ait pas conflit, ou de gestion d’un conflit quand il est déjà là. C’est un domaine qui peut être à la fois politique et diplomatique surtout quand il s’agit d’un ensemble de pays ». Parmi les missions qui attendent ce Conseil, figurent le suivi et l’observation des élections organisées dans ces pays membres. A cet effet, les élections peuvent être accompagnées, comme nous l’avons connu dans notre pays, d’incompréhensions qui peuvent même arriver à être des menaces perceptibles de la paix et la sécurité, d’après M.Ntibantunganya.
« Nous allons nous y astreindre pour voir quelles contributions à donner en tant que sage. Des sages qui conseillent mais qui ne prennent pas de décisions. Ils peuvent conseiller le Secrétariat, le Conseil des ministres, le Sommet des chefs d’Etat sur des questions qui peuvent être considérées comme des menaces pour la paix et la sécurité dans la région ».
Une certaine visibilité pour le pays
Sylvestre Ntibantunganya a indiqué qu’il y a un avantage évident pour le Burundi dans la mesure où en participant dans des structures de ce genre au niveau régional ou sous-régional, cela donne une certaine visibilité pour le pays. Avoir été désigné, cela donne honneur au pays. « Je devrais travailler de manière à ce que les résultats qui sont atteints, soient des résultats qui vont honorer le Burundi. Ce que nous allons demander, c’est que nous ayons des moyens notamment pour les aspects de prévention, règlement, suivi, et d’encadrement à travers des observations des élections qui s’organisent dans la région».
Les Burundais doivent être fiers de leur pays, et le servir. Des fois, ils se laissent aller dans des querelles qui ne profitent à personne. En s’engageant dans une voie qui privilégie le pays, chacun gagne. »
Privilégier le dialogue
Ce qui est important au niveau de la Force en attente de la Communauté Est-africaine, c’est que comme ailleurs, on provilégie le dialogue. Même ici au Burundi, quand nous privilégions la démarche à travers le dialogue pour résoudre nos différends, nous parvenons à des résultats. Dans la vie politique de notre pays, je suis témoin de comment emprunter le dialogue a toujours profiter au pays »
Quand cette Force se dote d’un Conseil de sages en vue justement de favoriser le dialogue pour prévenir, régler mais aussi pour suivre les élections, c’est une démarche que les Burundais ont déjà emprunté, et que nous devons absolument faire prévaloir là où on nous envoie dans des missions de ce genre, a précisé l’ancien président Ntibantunganya. Quelques cas ont été déjà identifiés et pourraient être rapidement suivis. Il s’agit de la Somalie, du Soudan, du Soudan du Sud, de l’Ethiopie ainsi que les prochaines élections du mois d’août au Kenya. Ce n’est pas le travail qui manque, la question est comment on s’organise pour pouvoir le faire, a-t-il conclu. Les pays membres du Conseil des sages de la Force en attente de la CEA sont au nombre de dix. Quand il s’agit de désigner le Conseil des sages, on a pris le nombre de cinq. Aujourd’hui, les membres ont été sélectionnés dans cinq pays à savoir le Burundi, les Comores, la Djibouti, le Kenya et l’Ethiopie.
Yvette Irambona