Le mardi 17 décembre 2024, l’organisation locale de promotion de la guérison des traumatismes psychologiques et des services de réconciliation (Thars: Trauma Healing and Reconciliation services) a animé à Bujumbura, sous l’égide du ministère ayant la santé publique dans ses attributions, une conférence de présentation des résultats de la phase 1 du programme « Ni abacu 2021-2024 ». Elle a été rehaussée par la présence de Jean De Dieu Havyarimana, directeur du programme national des maladies non transmissibles,en représentation du ministre ayant la santé dans ses attributions.
Dans son discours, M. Havyarimana a apprécié la collaboration des partenaires du ministère ayant la santé dans ses attributions qui ne ménagent aucun effort pour appuyer ce ministère en vue de sauver des vies. Il a fait savoir que les quatre années que vient de passer la phase 1 du programme « Ni abacu » ont été marquées par de grandes réalisations en matière de la santé mentale au Burundi. Nonobstant cela, il s’agit, selon lui, d’un secteur qui fait face à plusieurs défis. Il a cité notamment le défaut de données probantes en rapport avec la santé mentale, les ressources humaines insuffisantes, les prestations de soins qui ne sont pas suffisamment renforcées ainsi que les lauréats formés mais qui ne sont pas encore embauchés pour intervenir dans les soins mentaux. M. Havyarimana a également indiqué que le projet « Ni abacu « ne couvre que quatre provinces du Burundi à savoir Gitega, Mairie de Bujumbura, Ngozi et Rumonge. Cela constitue un autre défi majeur, étant donné que les quatorze autres provinces qui restent ne bénéficient pas des bienfaits de ce projet. Il a saisi cette occasion pour lancer un appel aux partenaires du ministère ayant la santé publique dans ses attributions pour qu’ils puissent s’y impliquer davantage avec le nouvel découpage administratif. Les autres défis soulevés par M. Havyarimana sont entre autres l’inaccessibilité financière de la majorité de la population burundaise, la problématique de la coordination de tous les acteurs œuvrant dans le secteur de la santé mentale ainsi que les barrières liées aux croyances culturelles. A cet effet, il a invité les participants à bien réfléchir pour mieux élaborer une feuille de route qui pourrait améliorer davantage la santé mentale au Burundi.
Lutter contre la stigmatisation associée aux maladies mentales
Au nom des consortia volet communautaire, clinique et formation, David Niyonzima, représentant légal de Thars a, quant à lui, fait savoir que le Burundi, malgré ses ressources naturelles et son potentiel de développement, est un pays confronté à d’importants défis socioéconomiques et sanitaires.Pourtant, a-t-il souligné, aujourd’hui, nous vivons une époque où la santé mentale est aussi essentielle que la santé physique. Il a fait connaître que les résultats de l’enquête de base de 2019 faite par l’institut des statistiques et commandité par la coopération suisse confirment que la discrimination, l’isolement social et les préjugés culturels jouent un rôle déterminant dans la détérioration de la santé mentale des personnes. Ainsi, a-t-il précisé, en réponse à ces différents défis, le programme « Ni abacu » a été lancé pour intégrer les soins de santé mentale dans le système de santé du Burundi. Ce programme a pour but, selon M.Niyonzima, de renforcer l’offre de soins mentaux, réduire la stigmatisation associée aux maladies mentales et établir un système de formation spécialisé en santé mentale. Cela pourra selon lui, réduire la discrimination envers les personnes atteintes de troubles mentales.
Tharcisse Sibonkomezi