Plus de cents maisons se sont déjà écroulées dans le quartier Gikungu-rural de la zone Gihosha, et des familles sont dans l’obligation de quitter les lieux afin de sauver la vie. Au quartier Winterekwa, plus de 30 maisons se sont déjà effondrées suite à l’affaissement des berges du cours d’eau Nyamanogo. Les infrastructures publiques sont également menacées par le torrent Cari.
Les riverains du cours d’eau Nyenzari qui se sont entretenus avec notre rédaction disent qu’ils vivent la peur au ventre suite à l’effondrement de ses berges. Après une visite effectuée dans ces différents lieux, le 4 mars 2024, le commissaire général de l’Obuha (Office burundais de l’urbanisme et de l’habitat), Léonidas Nibigira, indique que les pertes y sont colossales notamment en termes d’infrastructures. «Pour le seul ruisseau de Nyenzari, plus de cent ménages ont déjà quitté les lieux à cause des aléas naturels. Le long du torrent Cari, la route allant jusqu’au dispensaire Saint Anne est en voie de disparition », résume le commissaire général de l’Obuha.
Des constructions anarchiques
Le commissaire général de l’Obuha, en présence de l’administration de la commune urbaine de Ntahangwa a révélé les causes de ces effondrements et a proposé certaines voies de solutions. « Ces effondrements ont des causes hydriques qui ont des racines en connexion avec les changements climatiques mais aussi le manque d’aménagement adéquat», explique M. Nibigira. L’autre cause évoquée est la construction anarchique jusqu’à ériger des maisons au niveau de ces cours d’eau même. Comme indiqué, il n’y a pas eu de respect des normes de construction, les distances tampons qui sont imposées par la loi ne sont pas respectées. Et d’ajouter : « le constat est qu’il y a énormément à faire ».
Pour les habitations sous menaces, le commissaire général de l’Obuha demande aux instances habilitées et à l’administration de procéder à leur déménagement d’urgence. Pour lui, ce qui est plus urgent est de mettre la population hors des dangers.
Se préparer aux mesures qui vont être bientôt prises
Dans le contexte de la Vision du Burundi, pays émergent en 2040 et développé en 2060, M. Nibigira affirme qu’il est impératif de faire énormément de transformation en termes d’urbanisation et d’infrastructures. « Nous ne pouvons pas y arriver dans un contexte d’une urbanisation spontanée et sauvage ». Il estime qu’il faut développer des initiatives visant la restructuration pour des aménagements conséquents. « La population doit être sensibilisée sur la nécessité d’une action future visant à faire respecter les normes d’urbanisation ».
En plus, M. Nibigira promet de travailler en collaboration avec la plateforme nationale de prévention des risques et des catastrophes pour mobiliser les partenaires afin de collecter les fonds nécessaires pour appuyer les actions d’urgence ».
M. Nibigira dit que « des canalisations seront mises en place et une voirie urbaine sera aménagée ». Il affirme que pour y arriver, certaines infrastructures devront être démolies mais que cela sera fait dans l’esprit d’un bon père de famille. « Nous allons proposer des aménagements de façon à pouvoir toucher le minimum d’infrastructures possible. La population doit respecter la distance tampon légale, notamment les 25 mètres que prévoit la législation burundaise en vigueur ».
Moïse Nkurunziza