Briser le silence et dénoncer les auteurs
En commune Ngozi, des cas de violences basées sur le genre se manifestent encore. Les formes qui se démarquent le plus sont les violences socio- économiques, physiques et psychologiques. Elles sont causées parfois par la consommation des drogues et des boissons prohibés. A cela, il s’ajoute d’autres facteurs dont la tradition qui valorise plus l’homme que la femme. Tels sont les propos de Romain Ndagabwa, responsable de la Direction provinciale de développement familiale et sociale (DPDFS) en commune Ngozi.Il appelle la population à briser le silence et dénoncer les auteurs des VBGs.

M. Kamwenayo : « Les VBG sont une réalité dans la communauté » (Photo Clovis Dusabe)
Selon M.Ndagabwa, les formes de violences basées sur le genre les plus fréquentes dans cette commune sont les violences sexuelles, économiques, physiques et psychologiques. Parmis ces cas a –t-il, expliqué, les violences économiques se démarquent le plus. Même si elles se manifestent sur toutes les catégories de personnes, il a laissé entendre que les femmes et les enfants en les plus vulnérables. Pour les causes de ces violences, il a cité le manque d’esprit de collaboration entre les conjoints pour les violences économiques, les mauvaises habitudes qui conduisent le plus souvent aux violences sexuelles, l’ivresse et la consommation des drogues. D’autres faits qui rentrent dans le cadre des violences basées sur le genre, M. Ndagabwa cite la non subvention aux besoins de la famille, l’empêchement d’exercer un travail payant, la dépossession des biens ou le refus d’un emploi et autres.
Comme conséquences, M.Ndagabwa précise que les violences entrainent des destructions et l’instabilité dans les familles des grossesses non désirées et la stigmatisation. Elles multiplient également les enfants en situation de la rue et des abandons scolaires. Pour éviter les conséquences y relatives, il interpelle la communauté à briser le silence et dénoncer les auteurs. Il en outre les victimes à approcher les organes de suivi et les centres d’accompagnement des victimes.
Les violences basées sur le genre se manifestent encore dans la communauté
Au sein de l’Association des femmes pour la paix et le développement intégré des communautés (AFPDIC) œuvrant en commune Ngozi, ils affirment que les phénomènes des violences basées sur le genre sont une réalité dans la communauté. Interrogé par la rédaction du journal « Le Renouveau du Burundi », Joselyne Kumwenayo, représente légale de ladite association, a indiqué qu’ils ont accueilli pour cette année environ 8 femmes et 2 hommes victimes des violences basées sur le genre. Pour décourager ces phénomènes, Mme Kumwenayo propose la promotion de la protection des droits de l’Homme en général, la redynamisation de la cohésion sociale, le développement socio-économique des communautés, la multiplication des sensibilisations des communautés sur la bonne cohabitation des ménages et l’adhésion massive des femmes dans les coopératives afin d’éviter la dépendance.
L’élaboration des lois qui sanctionnent de la même manière les auteurs d’un même crime
« Même les hommes sont victimes des VBGs » a souligné, Boniface Nduwimana, représentant légal de l’association « Hommes en détresse » lorsqu’il était contacté le lundi 14 juillet 2025, par la rédaction du quotidien « Le Renouveau du Burundi ».Depuis 2021 jusqu’au juin 2025, a-t-il dit, au niveau national, 430 hommes victimes des violences basées sur le genre ont été enregistrés. Dix ont été grièvement blessés par leurs épouses et 51 dossiers y relatif ont été traduits dans la justice. Il ajoute que les VBGs sont dues également à la dégradation de la culture, l’avidité des biens et l’imitation des coutumes étrangères.
Pour mettre fin aux VBGs, M.Nduwimana a suggéré la mise en place et révision de certaines lois, en particulier celles qui régissent la famille et les personnes, car, certaines dispositions sont discriminatoires. Il propose également l’élaboration des lois qui sanctionnent de la même manière les auteurs d’un même crime sans se baser sur la notion de vulnérabilité, car celle-ci devient parfois un prétexte pour commettre des infractions .Il sollicite l’ouverture et la mise en place des centres de repos pour les victimes, car ils sont souvent très fatigués et ont besoin de lieux pour se reposer.
Bien que les données spécifiques pour la période 2022-2025 ne soient pas encore publiées, les chiffres antérieurs indiquent que de juin 2020 à juillet 2021, 975 cas de VBG ont été enregistrés dans l’ancienne province de Ngozi. Les violences psychologiques étaient les plus fréquentes, suivies des violences économiques, physiques et sexuelles.
Clovis Dusabe