Le directeur général de la Compagnie de gérance du coton (Cogerco) Gustave Majambere, dans une conférence de presse animée le mercredi 6 décembre 2023, a fait savoir que les préparatifs de la campagne cotonnière 2023-2024 vont bon train. Néanmoins, a-t-il souligné, les problèmes financiers restent toujours sans solution durable.
M.Majambete a fait savoir que la culture du coton détenait antérieurement un potentiel énorme en matière de croissance économique et de développement pour le Burundi en ce sens car elle était la deuxième source des devises après le café. D’où, a-t-il affirmé, elle mérite d’être revalorisée. En comparaison avec la production de la campagne cotonnière précédente à celle de 2022-2023, une nette évolution positive est remarquable compte tenu des tonnes produites, a-t-il signalé. Elles ont montées de 260 t à 700 t de coton fibre, a-t-il rassuré. Cela, a-t-il souligné, grâce aux cotonculteurs qui ont répondu massivement à l’appel du chef de l’Etat à travailler en coopératives. Il a aussi annoncé que, durant la campagne cotonnière 2023-2024, autour de 1 300 t de coton fibre sont attendues sur superficie de 5 500h.
Les contraintes ne manquent pas
Les cotonculteurs contactés sur place affirment que la production du coton s’est vue améliorée grâce à la synergie entre les encadreurs de la part de la Cogerco et le travail en coopératives des cotonculteurs. Ils regrettent néanmoins le paiement tardif, à un prix modeste de 900 FBu le Kg, compte tenu du rôle que devrait jouer le coton dans l’économie burundaise une fois valorisé. Ils appellent au gouvernement de revoir le prix du coton et le faire augmenter d’au moins entre 1 500 FBu et 2 000 FBu le Kg. « Car, se sont-ils exprimés, la culture du coton demande beaucoup d’énergie et de suivi depuis le semis jusqu’à la récolte et, en plus, n’est pas une culture vivrière. Ce la signifie que, comme les autres vivres, ont vu leurs prix s’envoler, le prix du coton devrait être revu à la hausse puisque c’est grâce aux revenus tirés de sa vente qu’on espère satisfaire nos besoins ».
Créer une société mixte de production cotonnière, une des voies de solution
Selon M.Majambere, le gouvernement avait signé un mémorandum d’entente avec Afritextile qui devrait aboutir à la création d’une société mixte de production cotonnière pour diminuer les problèmes financiers, mais cette société n’a pas encore été créée. Il a signalé que la quantité de fibre que la Cogerco produit contribue à l’import substitution. Pour cela, il recommande à l’Afritextile d’acheter le coton fibre en stock afin que le pays puisse économiser des devises et la Cogerco finir avec le paiement tardif des cotonculteurs.
M.Majambere a fait un clin d’œil aux gens qui se contentent de spolier les terres domaniales réservées au coton et certains membres des coopératives qui vendent clandestinement ces terres. Une fois attrapés, a-t-il dit, ils seront punis conformément à la loi.
Donathe Ndayisenga