
"Pousser les jeunes à l'innovation, à leur autonomisation et à la promotion de leur esprit d'entrepreneuriat
Lors du dialogue continental qui s’est déroulé à Bujumbura du 23 au 24 avril 2022, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a indiqué que l’emploi des jeunes constitue l’une des principales préoccupations du gouvernement. C’est ainsi que des mesures ont été prises dans l’optique de diminuer le chômage notamment la création des coopératives et la Bije (Banque d’investissement pour les jeunes).
«Une étude commanditée dès le début de mon mandat révèle que 93 % des jeunes diplômés passent au minimum cinq ans avant d’avoir un emploi. Ce qui fait part du pourcentage du taux de chômage que j’ai trouvé et d’où la nécessité de trouver des solutions pour la création d’emplois pour les jeunes », a souligné le chef de l’Etat.
Selon lui, pour une administration publique qui compte à peu près 120 000 fonctionnaires alors que les jeunes diplômés sans emploi dépassent 400 000 personnes, il est dès lors évident que le taux de chômage soit très élevé, et les jeunes ont peu de chance d’avoir un emploi s’ils comptent seulement être employés par l’Etat. C’est pour cette raison que des mesures doivent être arrêtées pour pousser les jeunes à l’innovation, à leur autonomisation et à la promotion de leur esprit d’entrepreneuriat.
Production agro-alimentaire et pastorale
Le mouvement des coopératives a été lancé à l’échelle nationale. Pour cela, le Burundi compte actuellement plus de 6 000 coopératives réparties sur les 2 911 collines ou quartiers, et emploient plus de 100 000 personnes, la grande majorité étant composée de jeunes.
Un mouvement inverse à l’exode rural s’observe, l’exode urbain car, l’Etat accorde un prêt sans intérêt aux coopératives de l’ordre de 120 millions de FBu, chacune. « Ce qui est amplement suffisant pour démarrer un projet rentable pour une coopérative. La plupart de ces coopératives, si ce n’est pas toutes, investissent dans la production agro-alimentaire et pastorale », a-t-il précisé. Cela a eu comme résultats au Burundi, d’atteindre une autosuffisance alimentaire, ce qui en a fait également l’un des rares pays d’Afrique qui n’importe pas de denrées alimentaires de base. Grâce à cette augmentation de la production, l’investissement se fait dans la transformation et la conservation.
Avoir accès au financement de leurs projets
La Bije (Banque d’investissement pour les jeunes), avec un capital social de 15 milliards de FBu, permet aux jeunes organisés en associations ou coopératives d’avoir accès au financement de leurs projets et initiatives sans devoir leur demander des garanties qu’ils n’ont pas eu le temps d’acquérir. Ainsi, cette banque les accompagne principalement dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’apiculture, de la protection de l’environnement, de la pisciculture, du tourisme, de l’artisanat, etc.
La Bije a déjà eu 366 dossiers de demande de crédit, et en a analysé près de 80 %. A cet effet, elle a déjà accordé près de 2 milliards de FBu dont les jeunes bénéficiaires s’élèvent à 4 500. Dans un peu moins de deux ans, plus de 250 000 nouveaux emplois ont été créés surtout dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. « Grâce aux coopératives et à la Bije, environ la moitié d’un million de personnes ont été tirées de la pauvreté », s’est réjoui le chef de l’Etat.
Doté d’un budget de 48 milliards de FBu, le programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes accorde un appui aux coopératives des jeunes d’un montant variant entre 1 à 100 millions FBu remboursables dans une période pouvant aller jusqu’à 5 ans sans intérêts. Aussi, M. Ndayishimiye s’est engagé à rencontrer chaque mois, dans leurs provinces respectives, les jeunes de toutes catégories confondues pour évaluer le pas franchi, afin d’améliorer leurs conditions de vie.
Yvette Irambona