Lors de la présentation du rapport de mise en œuvre du Plan de travail et budget annuel (PTBA) du gouvernement pour le premier semestre, exercice budgétaire 2024-2025, par le Premier ministre de la république du Burundi, Gervais Ndirakobuca, devant les deux chambres du parlement réunis en congrès, les parlementaires ont posé certaines questions, notamment en rapport avec le retard répétitif de la distribution des intrants agricoles et des semences malgré le paiement précoce de ces derniers par les agriculteurs.
Parmi les activités inscrites dans le PTBA figurent celles qui visent à l’augmentation la production agricole. Lors de la présentation du rapport de mise en œuvre des activités, le Premier ministre a indiqué qu’on a été réalisé la subvention des engrais chimiques, l’acquisition des semences de maïs hybride pour la saison culturale A 2025 et contrôle de la qualité des fertilisants.

Suite à la persistance des lamentations des agriculteurs relatives aux retards de la distribution des intrants agricoles et des semences, les parlementaires ont demandé où réside le problème qui entraine ces retards malgré le paiement précoce de ces intrants par les agriculteurs et alors que les saisons culturales sont connues et programmables.
M. Ndirakobuca a informé que les demandes d’intrants sont devenues explosives, passant de 6 543 T à 140 600T au cours de la période allant de 2012 à 2024 pour les fertilisants, ainsi que de 0 T à 37 983 T pour la même période pour les amendements. Le budget alloué aux fertilisants et amendements est passée de 10 milliards à 398 milliards FBu. Selon lui, cela a un impact négatif sur la bonne planification et la livraison devient difficile à maitriser surtout que la grande partie de la matière première nécessaire pour la production des engrais est importée de l’extérieur et entraine une grande pression de demande de devise, a-t-il signalé.
« La logistique nécessaire pour la livraison de ces intrants aux agriculteurs a été aussi perturbée par les ruptures de stock de carburant et les coupures de courant électrique, ce qui a entravé le bon fonctionnement des unités de transformation de la dolomie », a ajouté M. Ndirakobuca.
Renforcer les capacités de l’Isabu pour éviter la dépendance de l’extérieur
Les parlementaires sont revenus sur la proposition du renforcement des capacités de l’Isabu (Institut de sciences agronomique du Burundi) dans la production des semences pour éviter que le pays soit prolongé dans la dépendance de l’extérieur.
S’agissant de cette demande exhortée, le Premier ministre Ndirakobuca a annoncé que le renforcement des capacités techniques et financières est nécessaire, car dit-il, l’Isabu a encore besoin des ressources financières pour le renforcement de la recherche appliquée et pour l’acquisition du matériel de production des semences.
M. Ndirakobuca a également souligné que pour éviter de tomber dans la dépendance de l’extérieur, le ministère en collaboration avec les institutions de recherche nationale et étrangère, est en train de sensibiliser et vulgariser l’utilisation des semences conventionnelles qui ont démontré le potentiel et la capacité de productivité comparables aux hybrides.
Anne Bella Irakoze (Stagiaire)