Le président de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Prosper Ntahorwamiye a animé, vendredi 3 janvier 2025 en mairie de Bujumbura, un point de presse relatif aux résultats du déroulement et de l’analyse des dossiers pour les candidats députés et conseillers communaux. Le président de la Ceni a indiqué que tout rejet d’un dossier a été motivé par une raison convaincante et que le respect de la loi a été de rigueur.
« Sur un total de trente six partis politiques agréés au Burundi, vingt cinq ont retiré les formulaires de dépôts des candidatures pour les élections législatives et communales de 2025. Néanmoins, seuls 20 partis politiques ont remis ces formulaires à la Ceni », a indiqué Prosper Ntahorwamiye, président de la Ceni. « Onze partis politiques ne se sont même pas présenté à la Ceni pour le retrait des dossiers, et cinq autres ont retiré les dossiers de candidatures, mais ils n’ont pas pu retourner les formulaires à la Ceni », a regretté le président de la Ceni.
En plus des partis politiques qui ont déposés à la Ceni leurs dossiers, une coalition dénommée « Burundi bwa bose » ainsi que quatorze indépendants et vingt et une associations des Batwa ont retiré les formulaires. Cependant, a mentionné M. Ntahorwamiye, seule cette coalition, douze indépendants et vingt et une organisations des autochtones ont finalement déposés leurs dossiers à la Ceni.
Après analyse des dossiers, ceux de certains partis politiques, et de certains membres indépendants et de la coalition « Burundi bwa bose », ont été rejetés et refusés par la Ceni. Interrogé à ce propos, M. Ntahorwamiye a répondu que ce rejet a été motivé par plusieurs raisons distinctes. Il s’agit des listes incomplètes, le nombre insuffisants des titulaires et suppléants aux postes des députés et conseillers communaux, le déséquilibre ethnique, la non considération de la dimension genre, l’âge minimum requis, etc. Il a été constaté l’existence des partis politiques incapables de trouver quarante à cinquante membres à mettre sur les listes des candidatures aux législatives et conseillers communaux dans chaque province.
Le refus de la coalition Burundi Bwa Bose, une des questions qui ont attiré l’attention des journalistes
Parmi les questions posées, les journalistes sont revenus sur le rejet des dossiers de la coalition dénommée « Burundi bwa bose ». A ce sujet, M. Ntahorwamiye a clarifié les raisons qui ont motivé ce rejet. « Sur les listes de cette coalition, figurent les membres du parti CNL (Conseil national pour la liberté) à la tête desquels, le député Agathon Rwasa. Ces députés siègent encore à l’Assemblée nationale en tant que députés issus du parti CNL et ce parti n’est pas membre de cette coalition. C’est vrai, le député Agathon Rwasa a perdu la présidence de ce parti, mais comme ses coéquipiers, ils n’ont pas perdu la qualité d’être membre dudit parti », a expliqué M. Ntahorwamiye.
Aux plaintes de ces derniers selon lesquelles il y aurait eu une mauvaise lecture de la loi en la matière, le président de la Ceni a répondu en ces mots. « Nous n’avons pas de preuves qui attestent que ces députés ne sont pas actuellement membre du CNL ». Il a estimé que ces députés veulent « s’asseoir sur deux chaises » en même temps étant donné qu’ils siègent encore à l’Assemblée nationale en qualité des députés du CNL.
Selon M. Ntahorwamiye, ceux qui ne sont pas satisfaits des décisions de la Ceni ont la possibilité de faire recours à la Cour constitutionnelle. « Nous sommes prêts à nous soumettre aux conclusions et verdict qui seront rendus par cette cour », tout en signifiant qu’actuellement, seuls les candidats aux élections législatives peuvent faire des recours.
M. Ntahorwamiye a conseillé aux Burundais, à lire la loi dans toute sa globalité et dans toutes ses facettes, afin qu’ils aient une interprétation correcte.
Moïse Nkurunziza
Ange Isaline Duhezagire (Stagiaire)
Fidèle Hatangimana (Stagiaire)