La caravane «Inkebuzo» a clôturé ses activités le lundi 12 août 2024 dans la municipalité de Bujumbura. A cette occasion, le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, en compagnie de son épouse, Angeline Ndayishimiye, a appuyé le camp de travail des élèves en vacances consistant à réhabiliter la 1ère avenue dans la zone Musaga en commune Muha. Après les travaux, il a effectué une descente dans toutes les communes de la mairie de Bujumbura où il a visité quelques projets des jeunes financés par le (Paeej) Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes et inauguré certaines infrastructures. « Arrêter en synergie les stratégies pour faire face à la cherté de la vie en milieu urbain », tel est le conseil du chef de l’Etat s’adressant à la population citadine.
« Nous sommes dans la marche vers notre vision malgré certains ingrats qui dédaignent l’étape déjà franchie,» le président de la République l’a affirmé lors de son message à la population de la commune Muha, à l’occasion des travaux de réhabilitation de la 1ère avenue de la zone Musaga qui a été goudronnée dans les années 1985.
A la question de savoir pourquoi elle est actuellement impraticable, le président Ndayishimiye a répondu que les Burundais de 1985 n’avaient pas encore de vision. Ainsi, poursuit-il, l’important est qu’actuellement, les Burundais savent où ils vont, ils ont une vision de ce qu’il faut faire pour se développer. Ainsi, a-t-il insisté, c’est la raison pour laquelle nous voulons créer une nouvelle génération pouvant faire atteindre le pays à sa vision d’émergence et de développement. Pour lui, ce manque de vision chez les Burundais des années 1980 a été la conséquence de Satan qui a semé la division du peuple burundais en ethnies au lieu de concevoir une vision de développement du pays. Ces ethnies ont perdu le temps à se regarder en chien de faïence, ce qui n’était favorable à aucune réalisation durable. Il s’est dit néanmoins satisfait que les Burundais aient changé de mentalité et voient où ils vont. Et de faire remarquer que lesdits travaux sont rendus possibles grâce à la paix recouvrée. Il a recommandé de ne plus retomber dans les erreurs du passé, aux lourdes conséquences et de sauvegarder l’unité nationale avant de rappeler que le Burundi est une véritable perle qu’il faut garder jalousement. « Ne plus lâcher le bien que l’on a déjà saisi », a-t-il martelé.
Réduire les coûts d’approvisionnement des denrées par la création des coopératives des consommateurs
Le chef de l’Etat a également expliqué à la population que, compte tenu de ce qu’il a vu au cours de la caravane qui touche à son terme, le constat est que les gens à l’intérieur du pays sont dans l’opulence à grâce à la surproduction alors que certains citadins de Bujumbura se lamentent des conséquences de la hausse des prix de presque tous les produits. Selon lui, cela découle de l’existence de gens dits commissionnaires, qui ne produisent rien et qui s’interposent entre le vrai producteur et le consommateur. Il les comparent aux voleurs car, ils mangent sans produire en influençant la variation des prix à leur guise en prétextant qu’ils facilitent le commerce. Les habitants de la ville de Bujumbura qui n’ont pas de terre à cultiver sont appelés à arrêter d’autres stratégies pour se développer. Après s’être inspiré du prince Louis Rwagasore qui voulait créer à Bujumbura les coopératives de consommation et à l’intérieur du pays, les coopératives de production pour que les producteurs et les consommateurs vivent en symbiose dans un partenariat gagnant-gagnant, le président Ndayishimiye a suggéré aux citadins de s’organiser en coopératives de consommateurs, qui pourraient collaborer avec celles de producteurs de l’intérieur, afin d’avoir des vivres au prix abordable. Car, a-t-il révélé, en l’absence des intermédiaires, le coût de la vie est bel et bien moins élevé à Bujumbura. Néanmoins, a-t-il fait remarquer, il est visible que la bouche a à manger malgré les on-dit faisant état de famine dans la ville de Bujumbura, puisqu’aucun cas de personne souffrant du kwashiorkor n’est enregistré. Cela prouve que même dans la poche, il y a de l’argent car, à Bujumbura, la vie n’est pas possible sans argent. Le seul problème est que les gens veulent comparer leur vie à celle de ceux qui ont plus de moyens sans tenir compte des efforts fournis pour obtenir ces moyens, d’où des lamentations qui ne sont pas fondées. Pour faire face aux défis du coût de la vie dans les milieux urbains, le travail à l’unisson apporte plus de bons résultats qu’une action en solo. Le président a profité de cette opportunité pour suggérer aux jeunes de la ville que l’élevage de lapins est aussi possible. Il les a ainsi invités à voir comment aménager des clapiers dans leurs parcelles pour élever des lapins car, ils doivent changer de mentalité.
Travailler dur
Pour le chef de l’Etat Ndayishimiye, personne ne nait ni avec l’argent, ni avec des habits, tout cela est une création de l’Homme qui continue l’œuvre créatrice de Dieu. C’est pourquoi tout le monde est appelé à transformer le capital naturel en entretenant la terre, en transformant nos minerais pour nous développer. Et de rappeler que, au lieu de se lamenter, il faut faire face au vrai ennemi qui est la pauvreté.
Il salue le fait que les jeunes sont à l’œuvre pour combattre cet ennemi. Par ailleurs, le Burundi n’a pas tout ce dont il a besoin, mais il n’est pas aussi pauvre comme certains le font croire car, il possède tout le capital pour se développer. Seulement, les Burundais manquaient encore l’esprit de transformer ce capital en travaillant durement ne fût-ce que 16 heures par jour car, ils se reposent plus longtemps qu’ils ne travaillent. A la question du repos, il a proposé le travail en équipes qui se relaient, quitte à avoir du temps pour s’occuper de ses propres projets de développement pour augmenter la production. Heureusement que la jeunesse est actuellement en train de faire des prouesses autorisant tous les espoirs rassurant que demain sera mieux qu’hier. Il n’y a donc aucune raison de se lamenter, s’est-il montré confiant.
La problématique du carburant n’est qu’une machination des commissionnaires
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de s’exprimer au sujet de la pénurie apparente du carburant au Burundi. Pour lui, le Burundi dépense des fonds suffisants pour le carburant nécessaire. Révélant le processus d’approvisionnement du carburant, il a indiqué que les détracteurs du peuple burundais font tout pour créer une pénurie artificielle en faisant obstacle à toute manœuvre d’acheter le carburant à la source sans leur intermédiation, ce qui explique une perte de 36% du carburant commandé à cause des commissions.
Il a tranquillisé que tous les contours de cette pénurie artificielle du carburant sont déjà maîtrisés et que ce produit stratégique est en passe d’être disponible en permanence.
Beaucoup de jeunes talentueux en mairie de Bujumbura ont été visités
Après les travaux de développement, le président de la République a visité la coopérative «Zidutunge Burundian Beekeepers-Aborozi b’Inzuki», impliquée dans la transformation des produits de la ruche, appuyée par le Paeej au quartier Nkenga dans la zone Kanyosha en commune Muha.
En suite, il a visité le projet d’élevage de le lapins par la Mairie avant l’inauguration de la Polyclinique roi David à l’Avenue de l’Université dans la zone Rohero.
Après la visite du Projet Kichelle House qui fabrique des parfums et savons, appuyé par le Paeej au centre Ville Rohero, le chef de l’Etat Ndayishimiye a procédé à l’inauguration de l’hôtel Ebenezer Palace de l’Eglise Pentecôte Ntahangwa dans la zone Buyenzi en commune Ntahangwa. A cette occasion, le président Ndayishimiye a félicité les responsables de ladite Eglise pour avoir bien compris la vision d’émergence du pays et leur a demandé de prier pour lui afin qu’il conduise le peuple burundais vers un pays du lait et du miel.
La caravane a ensuite visité Bene Ntare and Madele Company dédié à l’encadrement des jeunes ainsi qu’à la couture, la production et la vente des produits cosmétiques au Q. Industriel dans la zone Ngagara.
La visite de la société Alfa Group qui fabrique des craies scolaires, financée par le Paeej à hauteur de 300 000 000 FBu au Q.10, Ngagara, a été suivie par l’inauguration du Building d’extension du Lycée Buterere, dans la zone Buterere.
Le président de la République et sa caravane sont retournés dans la zone Ngagara où il a visité Greatest Generation 2020 fabriquant des ballons de sport, appuyé par le Paeej au Q.7, Ngagara, et l’association Rolika dédiée aux services de décoration, appuyée par le Paeej au Q.6, Ngagara.
La série de visites s’est arrêtée au projet de plantation des fleurs par l’association « Ça nous concerne tous», dirigée par Jadot Nkurunziza, au Boulevard Mwezi Gisabo, au niveau de l’hôpital Roi Khaled.
Jean Etienne Ndayizigiye