Dans le cadre de la campagne de seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, placée cette année sous le thème national « Unissons-nous pour mettre fin aux violences numériques faites aux femmes et aux filles, le centre Seruka a procédé, le mardi 02 décembre 2025 à Bujumbura, à la présentation des statistiques et tendances des VSBG (Violences sexuelles basées sur le genre).

Dans son mot d’ouverture, Spès Irivuzimana représentant le ministère ayant la justice dans ses attributions, indique que cet événement marque une étape cruciale dans notre engagement commun pour la promotion des droits humains, l’égalité des genres et la lutte contre les violences basées sur le genre au Burundi.
Pour elle, en dépit des efforts déployés par le gouvernement du Burundi pour lutter contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, nous devons reconnaître que le chemin à parcourir reste long. Les femmes continuent à faire face à des obstacles systémiques, à des violences de plusieurs natures, notamment les violences conjugales, domestiques, les violences économiques, les violences psychologiques ainsi que les violences physiques. Cet atelier a pour objectif de retracer l’état des lieux de ces VSBG ainsi que de voir les différentes solutions à y apporter.
Cléophas Nizigiyimana, émissaire du gouverneur de la province de Bujumbura indique que cette province est actuellement paisible, ce qui permet, à chacun et à chacune, de mener ses activités en toute sécurité. « Néanmoins, les violences basées sur le genre demeurent une réalité au sein de nos communautés et freinent le développement harmonieux de notre pays. La province de Bujumbura, comme d’autres provinces, n’est pas épargnée, par ce mal » précise-t-il.
Gloriose Nyakuza, représentante légale du centre Seruka énonce que l’objectif de cette activité est de partager les données sur les cas des violences sexuelles et basées sur le genre que nous avons pris en charge afin d’alimenter la réflexion et les tendances observées et les défis rencontrés. Egalement, c’est d’alimenter l’ampleur des violences numériques, un phénomène encore peu documenté, mais dont les impacts sur les victimes sont bien réels. Mais aussi, c’est de réfléchir ensemble sur des stratégies durables de prévention des violences et de protection des survivants.
Scholastique Rubarika qui travaille au centre Seruka révèle que sur une période de vingt deux ans, ce centre a accompagné 5977 survivants des viols, 5314 cas de viols et 63 cas d’autres violences. Elle a précisé que parmi ces cas, 94 pour cent sont de sexe féminin et 6% sont de sexe masculin. 4173 cas sont des mineurs de moins de 18 ans, 256 grossesses non désirées de moins de 18 ans, environs 5 à 6 cas par mois, ont subi des violences numériques.
Fidèle Hatangimana
