Le Ministère de la santé publique en collaboration avec l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a effectué une descente avec les médias, le 16 septembre 2025, au camp des réfugiés de Musenyi. Il était question de s’enquérir de l’état des lieux de la prise en charge médicale des réfugiés qui y vivent. Il a été constaté que ces réfugiés, ainsi que la population hote qui vient se faire consulter, sont soignés gratuitement. Le paquet médical est suffisant malgré quelques défis relevés.

Le camp des réfugiés congolais de Musenyi se trouve dans la Commune Rutana de la province de Burunga. Arrivés dans ce camp, les réfugiés qui y vivent ne sont pas étonnés par des véhicules qui viennent. On dirait qu’ils sont habitués à differents visiteurs. Ils passent à côté. Chacun en train de faire son travail. Beaucoup font un fil d’attente devant les services de soins médicaux. Des enfants en train de jouer à différents jeux.
Pour s’enquérir de la situation de la prise en charge médicale, les médias se sont approchés du responsable de la Clinique mobile du site Musenyi, Dr Parfait Baluge. Il indique que ce camp compte environ près de 20. 000 réfugiés congolais. Du côté médical, il indique que cette clinique offre différents services: “ Les réfugiés bénéficient des consultations curatives parmi lesquelles, ils sont accueillis, faire des consultations, des examens de laboratoire et reçoivent des médicaments après avoir reçu les résultats du laboratoire. Ceux qui ne sont pas gravement malades rentrent prendre ces médicaments chez eux. Mais, après les consultations, il y a ceux qui restent hospitalisés selon la prescription du médecin traitant”, précise -t-il. Il ajoute que tous ces services sont ouverts en permanence . Il affirme que le quit médical utilisé pour soigner les patients qui viennent consulter est suffisant.
M. Baluge signale que la Clinique mobile du site de Musenyi soigne gratuitement les réfugiés congolais. Aussi, la population environnante vient se faire consulter dans cette clinique et reçoit le même paquet médical gratuitement. Contactés dans le site de Musenyi, Rosathe Nzinahora, Claudine Niyitunga et Jérôme Niyonkuru se disent satisfaits des services médicaux offerts par la Clinique mobile du site de Musenyi. Ils précisent qu’ils viennent des collines environnantes du site pour se faire soigner : «Quand nous venons consulter les médecins, nous sommes bien accueillis dans ce site, nous bénéficions gratuitement des services médicaux comme les réfugiés congolais. Dans certains centre de santé où nous vivons, nous manquons souvent des médicaments prescrits par le médecin après les consultations. Nous préférons donc venir dans ce site pour bénéficier des consultations et des médicaments gratuitement».

Des ambulances insuffisantes
Le médecin traitant à la Clinique mobile du site Musenyi, Régine Musole fait savoir que, malgré les efforts fournis par l’OMS pour appuyer cette clinique dans la prise en charge médicale des réfugiés congolais, des problèmes ne manquent pas . Elle cite notamment le retard dans le transfer des patients dans des hôpitaux de référence selon les maladies dont ils souffrent à cause de l’insuffisance d’ambulances. Elle mentionne qu’il y a une seule ambulance dans tout le site de Musenyi utilisé pour le transfer des patients gravement malade. Elle demande qu’il y ait au moins deux ou trois ambulances pour faciliter cette tache.
Aussi, que certains réfugiés viennent se faire consulter tardivement à cause de leurs croyances religieuses ou culturelles . Ils viennent consulter au moment où ils sont dans un état critique. Ce sont ces cas qui guérissent tardivement ou ont besoin d’un transfer puisque leur santé s’est beaucoup détériorée. Elle précise que les agents de santé communautaire choisis parmi les réfugiés renforcent les séances de sensibilisation pour mobiliser les réfugiés à aller se faire soigner chaque fois qu’ils tombent malades en leur rappelant que tous les services médicaux sont gratuits.
Quant à Patient Aganze, un agent de santé communautaire congolais, il affirme qu’il fait tout pour sensibiliser les réfugiés, afin qu’ils se fassent soigner chaque fois qu’ils tombent malades. Il précise que maintenant, ces réfugiés ont changé de comportement. Ils ne se fient plus aux médicaments traditionnels ou dans des chambres de prière alors qu’ils souffrent par exemple de la malaria : «Nous passons de la porte à la porte pour voir s’il n’y aurait pas une personne qui a besoin d’aller consulter un médecin. Souvent, nous les accompagnons pour les encourager d’y aller et les orientent quand ils arrivent dans les services au sein de la clinique. Nous remarquons que beaucoup de réfugiés ont changé de comportement et viennent par leur volonté se faire soigner», affirme-t-il.
M. Aganze demande aux partenaires qui appuient la Clinique mobile du site de Musenyi, d’augmenter le nombre des agents de santé communautaire, afin que tous les réfugiés congolais qui vivent dans le camp de Musenyi soient sensibilisés sur le bien fondé d’aller se faire soigner chaque fois qu’ils tombent malades.
Rose Mpekerimana