« A 63 ans, une coopération de respect mutuel et de confiance, toujours forte et maintenue »
C’était le 1er octobre 1962. Dans quelques mois, les relations de coopération bilatérales et multilatérales entre la Russie et le Burundi vont éteindre leur 63 è bougie. Dans une interview exclusive avec la rédaction du journal Le Renouveau du Burundi (L.R), Valéry Mikhaïlov (V.M), ambassadeur de la Fédération de Russie au Burundi affirme que, depuis les 63 ans, les relations entre ces deux pays, qui partagent une partie de leur histoire, sont centrées sur le respect mutuel, la confiance ainsi que la défense des intérêts communs en faveur de leurs peuples respectifs.

L.R : Monsieur l’ambassadeur, les relations entre le Burundi et la Russie datent de plus de soixante ans. Comment évaluez-vous cette coopération?
V. M : En effet, les relations diplomatiques entre la Russie et le Burundi durent depuis plus de six décennies et sont très satisfaisantes. « Cette année, nous célébrons le 63è anniversaire de leur établissement. Déjà, à l’époque soviétique, notre pays apportait son aide au Burundi. Et aujourd’hui, la Fédération de Russie, en tant qu’héritière légitime de l’URSS, poursuit cette coopération dans divers domaines. Nous fournissons régulièrement une aide humanitaire, envoyons des étudiants burundais faire leurs études dans les universités russes. Actuellement, plus de cent bourses sont accordées chaque année, et nous constatons, avec satisfaction que les diplômés de ces programmes occupent des postes de responsabilité dans leur pays. Une coopération aussi étendue contribue au renforcement de l’amitié et de la compréhension mutuelle entre nos peuples.
L.R : Qu’en est-il des principales grandes réalisations à travers cette coopération, dite basée sur la sincérité ?
V. M : Une réalisation importante de notre coopération est le soutien mutuel constant que nous nous apportons sur les plateformes internationales. La Russie et le Burundi respectent strictement les principes de souveraineté, de non-ingérence dans les affaires intérieures et de refus des sanctions unilatérales et des doubles standards, ce qui garantit la stabilité et la prévisibilité dans les formats bilatéraux et multilatéraux. Cette approche renforce, non seulement la confiance entre nos pays, mais donne également un élan significatif au développement de projets conjoints et à la résolution efficace des défis globaux et régionaux.
L.R : Y’a t-il des défis enregistrés durant toutes ces années ?
V. M : Au cours de ces six décennies de coopération mutuellement bénéfique, nos relations n’ont connu aucune crise majeure. Grâce à la convergence de nos positions sur la scène internationale, à la conviction que tout différend doit être résolu uniquement par le dialogue, nous savons nous écouter et parvenir à des solutions concertées. Tout malentendu ponctuel est levé dans le cadre d’un dialogue constructif. Cette interaction fondée sur le respect et la confiance mutuels nous permet de renforcer efficacement notre partenariat.
L.R : Quels sont lesprincipaux domaines sur lesquels est basée ou construite la coopération entre la république du Burundi et la Fédération de Russie ?
V. M : Notre coopération se développe dans de nombreux domaines comme la santé publique avec la création et l’équipement d’un Centre russo-burundais au sein de l’Institut national de la santé publique du Burundi, dans le secteur de l’énergie avec la signature à Saint-Pétersbourg en juillet 2023 de l’accord de coopération sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique, dans le domaine humanitaire avec l’ouverture d’une salle de langue russe de la Fondation «Russkiy Mir» à l’Université du Burundi, l’organisation de cours de russe et d’activités culturelles, y compris la projection de films russes, dans le secteur de l’éducation avec un quota annuel de cent bourses pour les citoyens burundais dans les universités russes.
Il y’a aussi la formation spécialisée de militaires et d’agents de sécurité burundais dans des établissements russes, la gestion des situations d’urgence avec l’élaboration d’un projet de Centre de gestion de crise avec la participation du ministère russe des situations d’urgence. Ces axes reflètent l’intérêt partagé pour un développement durable et le bien-être de nos peuples.

L.R : Quelles perspectives d’avenir visant à renforcer et améliorer ces relations de partenariat?
V. M : Nous sommes convaincus que les relations bilatérales entre la Russie et le Burundi continueront de se renforcer. En témoignent la participation du président burundais, Evariste Ndayishimiye au Sommet Russie-Afrique de 2023, la visite du Ministre des affaires étrangères et de la coopération M. Shingiro et la signature du Mémorandum sur les consultations politiques entre les ministères des affaires étrangères de nos deux pays en novembre 2024, ainsi que la visite du Président du Sénat du Burundi, Emmanuel Sinzohagera à Saint-Pétersbourg, lors du 11è Congrès écologique international de la Neva en mai 2025. Un autre moment fort sera les élections prévues au Burundi le 5 juin 2025, auxquelles participera une délégation parlementaire russe en tant qu’observatrice. C’est une étape de plus vers le renforcement de la confiance, l’élargissement du dialogue et le lancement d’initiatives communes dans les domaines politique, économique et humanitaire.
L.R : Y’a t-il des projets en cours d’exécution ici au Burundi par votre pays via l’ambassade dont vous êtes responsable?
V. M : A ce jour, plusieurs projets importants sont mis en œuvre par l’intermédiaire de l’Ambassade.Nous promouvons activement la langue russe, avons acheminé un important lot d’aide humanitaire, participons à la création d’un Centre de gestion des situations d’urgence et à la livraison d’équipements spécialisés pour le Centre russo-burundais rattaché à l’Institut national de la santé publique (INSP), et préparons des accords de coopération entre les chambres parlementaires burundais et russes, etc.
Nous voyons un grand potentiel pour renforcer davantage notre coopération dans de nombreux domaines comme la jeunesse et programmes éducatifs, interaction entre les parquets généraux, organes de sécurité et de contrôle, développement du complexe agro-industriel et des initiatives environnementales, intensification du dialogue interparlementaire, échanges réguliers de délégations et de bonnes pratiques. Ces axes permettront à nos pays d’élargir leur partenariat mutuellement bénéfique et d’apporter un bénéfice concret aux peuples russe et burundais.
Avit Ndayiragije