Lors d’un atelier de sensibilisation des décideurs sur les droits et l’inclusion des personnes vivant avec handicap au Burundi tenu à Bujumbura le 12 décembre 2025, Siméon Barumwete membre de la confédération des réseaux d’organisation des personnes vivant avec handicap (CORPHB) et professeur à l’université du Burundi a indiqué qu’au Burundi, le recensement général de la population et de l’habitat de 2008 estimait que 4,5% de la population burundaise présentaient un handicap sévère.

Dans son exposé, Siméon Barumwete a indiqué que, dans le monde entier, les personnes vivant avec handicap participent moins à la vie économique et enregistrent un taux de pauvreté plus élevés. Elles rencontrent des obstacles pour accéder à des services dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi, des transports mais aussi de l’information.
M. Barumwete a montré que dans certains ministères comme celui de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, on a créé le bureau de l’Education inclusive et depuis 2008, on a instauré l’éducation inclusive dans quelques écoles pilotes. Au ministère de la Fonction publique, du travail et de l’emploi, on a adopté une politique de l’emploi intégrant la personne vivant avec handicap. Au sein du ministère de la santé publique, il y a eu l’intégration de la personne handicapée faisant partie des groupes exposés au VIH, éducation à la Santé reproductive, création des centres de kinésithérapie, etc.
Les défis rencontrés
M. Barumwete a fait savoir que, dans certaines communautés, la naissance d’un enfant vivant avec handicap est considérée comme une fatalité et parfois même comme une malédiction pour la famille. La personne vivant avec handicap est considérée comme un incapable, quelqu’un qui aura toujours besoin du concours de sa famille pour survivre, sans possibilité de devenir autonome. Par conséquent, M. Barumwete indique que cette image dévalorisée sert de filtre à la fois pour les ménages et pour les pouvoirs publics dans l’établissement des priorités. Les croyances et les préjugés créent des barrières à leur éducation, à l’emploi, aux soins de santé et à leur participation sociale.
Il précise également que les personnes vivant avec handicap sont particulièrement vulnérables aux carences de services tels que les soins de santé, la réadaptation, le soutien et l’assistance. La mauvaise coordination des services, le manque d’effectifs et l’insuffisance des compétences du personnel peuvent affecter la qualité, l’accessibilité et l’adéquation des services offerts aux personnes handicapées.
M. Barumwete ajoute aussi que les ressources allouées à la mise en œuvre des politiques et des plans en faveur des personnes vivant avec handicap sont souvent insuffisantes. L’absence de financement efficace est un obstacle majeur à la pérennisation des services dans toutes les situations de revenus.
Il précise aussi que pour planifier et intégrer le handicap dans les politiques, projets et programmes aussi bien communautaires, gouvernementaux ou non gouvernementaux, le fait de connaitre le nombre de personnes vivant avec handicap et de comprendre leur situation peut améliorer les efforts pour faire tomber les barrières.
Fidèle Hatangimana
