Depuis un certain temps, le train conduisant aux élections législatives et communales de 2025 et présidentielles de 2027 est en marche au Burundi. Les partenaires électoraux avec lesquels nous nous sommes entretenus disent être satisfaits du pas déjà franchi et demandent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de rendre disponibles tous les documents nécessaires à temps pour le bon déroulement du processus électoral.
Selon le calendrier électoral de 2025, pas mal d’activités ont été déjà réalisées et d’autres sont en cours de réalisation. C’est entre autres les consultations avec les partenaires électoraux ; la mise en place des Commissions électorales provinciales indépendantes (Cepi) ainsi que les Commissions électorales communales indépendantes (Ceci), etc. Cela suscite une grande satisfaction chez le président et représentant légal de l’Action burundaise pour la reconstruction de l’Afrique (Aba), Jean Bosco Ndereyimana. Il trouve que depuis sa mise en place, le Ceni ne ménage aucun effort pour réaliser ses activités à temps et suivre le programme déjà établi.
A propos de la mise en place des Cepi et des Ceni, M. Ndereyimana présume qu’elle a été faite dans la transparence et que tous les partenaires sont jusqu’à présent satisfaits de ce pas déjà franchi. Il affirme que le début du processus électoral en cours est satisfaisant et estime que la Ceni sera à la hauteur de sa mission d’organiser des élections apaisées, libres, transparentes et démocratiques.
La société civile se prépare pour appuyer le processus électoral
Toujours dans le cadre du bon déroulement du processus électoral, le président de l’Aba dit qu’étant un des partenaires et un des acteurs clés dans le processus électoral, la société civile est prête pour jouer pleinement son rôle d’observateur avant, pendant et après les élections. « Nous faisons déjà ce travail et nous nous sommes engagés à alerter là où nous constatons quelque chose qui ne va pas. Pour le moment nous suivons de près le comportement des partis politiques et celui de leurs membres. Du moins, la société civile observe, conseille et alerte, en cas de besoin, pour que la population puisse aller dans les élections ét dans un climat apaisé», dit-il.
Au niveau de l’Aba, M. Ndereyima souligne qu’ils ont déjà commencé à faire une éducation civique à l’endroit de la population en vue d’appuyer le processus électoral. « Au niveau de notre association, comme nous le faisons depuis 2014, nous sommes en train de faire l’éducation civique et électorale aux jeunes membres des partis politiques, à la population burundaise et aux membres de la société civile. Nous nous préparons également à mettre en place des structures qui vont faire l’observation le jour du scrutin et même après les élections », rassure-t-il.
La hausse des cautions présente des avantages et des inconvénients
S’exprimant sur la hausse des cautions pour les postes du chef de l’Etat, des députes, des sénateurs, etc, M. Ndereyimana trouve qu’elle présente des inconvénients et des avantages. Comme inconvénients, il estime que beaucoup de partis politiques qui ne sont pas bien positionnés financièrement ne vont pas aligner leurs candidats. Mais, il propose toutefois que les partis politiques puissent faire des coalitions afin d’avoir ces cautions. « Nous espérons qu’ils sont en train de s’organiser en cherchant des moyens pour qu’ils puissent aller aux élections en étant en norme avec le code électoral. Donc, nous encourageons les partis politiques qui prévoient se coaliser et mettre leurs moyens ensemble afin qu’ils puissent aller aux élections étant ensemble et forts ».
Pour ce qui est des avantages de la hausse des cautions, notre interlocuteur trouve qu’elle évitera qu’il y ait des gens qui s’aventurent. « Donc, chaque candidat qui ira aux élections, il mettra tout son paquet pour y participer réellement et en âme et conscience car il aura payé des grosses sommes pour la caution ».
De son côté, Gabriel Banzawitonde, président du parti Alliance pour la paix, la démocratie et la réconciliation (APDR), trouve que d’une part ou d’une autre, c’est compréhensible qu’il y ait hausse des cautions. « Il n’y a pas de grand problème. Mais, le seul souci est qu’au niveau des conseillers communaux où on exige une caution alors qu’au cours de leur mandat ils ne sont pas rémunérés. On leur donne seulement les frais de déplacement le jour de la réunion. Donc, exiger une somme de deux cent mille francs burundais, c’est beaucoup ».
« En ce qui concerne le processus électoral, nous constatons que jusqu’à maintenant, il y a des avancées significatives», se réjouit le président de l’APDR.
Pour le cas de l’élection présidentielle où on a exigé une caution de cent millions frans bu, il partage le même avis avec le président de l’Aba. « Ca va tout simplement bloquer les partis dits « petits» parce qu’il y en a qui ne peuvent pas avoir les cent millions francs burundais ».
La démocratie continue à s’enraciner au jour le jour
Pour ce qui est des querelles entre les membres de différentes formations politiques pendant la période électorale qu’on avait l’habitude de le voir au cours du processus électoral, le président de l’APDR estime que les membres des différents partis politiques ont déjà compris que la politique n’est pas là pour les diviser ; mais plutôt qu’elle est là pour leur intérêt. Il trouve que la démocratie continue à s’enraciner au jour le jour car aujourd’hui, les membres des partis politiques cohabitent pacifiquement.
Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux membres des différentes formations politiques pour se rappeler qu’après les élections la vie continue. « Il faut continuer à cohabiter pacifiquement et à se respecter mutuellement tout en sachant que le Burundi a déjà marqué un grand pas dans la démocratie et qu’on ne peut pas retourner en arrière. Chacun est donc libre d’appartenir à un parti politique de son choix ».
Selon M. Banzawitonde, la diversité des idées c’est une chance et une richesse pour le pays puisque toute la population ne peut être membre d’un seul parti car le Burundi est déjà entré, depuis pas mal d’années, dans le multipartisme. Il invite aussi les responsables des partis politiques à continuer de bien encadrer leurs membres afin de garder le calme durant toute la période électorale.
Même son de cloche de la part de Nestor Bimenyimana, de Ruziba en commune Muha. Selon lui, depuis 2005 on a déjà remarqué qu’après les élections les gens continuent à cohabiter pacifiquement et à s’entraider mutuellement malgré leur appartenance aux idéologies différentes. « Donc, il n’y a pas de raison que les gens s’entretuent ou se chamaillent pour de simples élections. Ils doivent garder le calme et sauvegarder la paix et la sécurité ».
L’APDR se prépare à participer aux élections
A propos des activités déjà réalisées par le Ceni, le président de l’APDR trouve qu’il y a des avancées significatives. « Le processus électoral est en cours et suit le calendrier électoral déjà établi». En appui au processus électoral, le président de l’APDR dit qu’on niveau de son parti, on a déjà commencé à réadapter le programme politique à présenter à la population. « On est aussi en train d’adopter d’autres mesures de collecte des cautions nécessaires pour répondre aux élections. Dans l’ensemble le parti APDR est à l’œuvre pour accompagner le processus électoral et nous nous préparons à répondre aux échéances électorales de 2025 et de 2027 ».
Quant à la population, Nestor Bimenyimana trouve que les gens se préparent à participer aux élections dans la tranquillité. Il apprécie le fait que certains partis politiques et certaines organisations de la société civile ont déjà commencé à organiser des séances d’éducation civique à l’intention de la population. « Avec les difficultés qu’on a connues dans le passé, au cours des périodes électorales passées, les gens ont tiré des leçons. Pour dire qu’il serait regrettable qu’ils vivent les mêmes situations ». Ainsi, il souhaite que ces séances de sensibilisation soient multipliées pour assainir le climat politique et éviter les bagarres politiques.
En définitive, tous nos interlocuteurs saluent le pas déjà franchi par la Ceni et souhaitent que les élections de 2025 et 2027 soient encore plus calmes. Pour M. Bimenyimana, il faut que chacun mette tout son paquet pour qu’il n’y ait pas de querelles entre les membres de différentes formations politiques. « Etant donné que les gens sont déjà matures politiquement, on espère qu’il n’y aura pas de différends entre les membres des partis politiques et que le processus électoral va se dérouler dans la tranquillité ».
Astère Nduwamungu
Département de la documentation